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Assistante de service social : passé, présent et avenir d’une profession
La profession d’assistante sociale est familière à tout un chacun, sans que l’on sache toujours en quoi elle consiste. Mais, pour ce qui est de son origine et son histoire, rares sont ceux qui les connaissent. Retour sur un parcours qui éclaire les valeurs au cœur d’un engagement centenaire.La profession d’assistant de service social est la plus ancienne de la galaxie du travail social, la seule qui soit protégée (il est obligatoire d’avoir le diplôme d’État pour l’exercer) et qui soit tenue au secret professionnel (par profession, comme les médecins, les infirmiers ou les avocats). Plonger dans son histoire, c’est mieux comprendre les valeurs qui l’animent depuis une centaine d’années. Arrêtons-nous sur la longue gestation de cette profession, avant de procéder à trois bons : l’occupation nazie, la libération et la crise contemporaine du travail social.
De la fusion de trois métiers …
Trois marraines se sont penchées sur le berceau de l’assistante sociale, au moment de sa gestation. Elles l’ont aidé à se forger un statut professionnel, en l’émancipant tant des ordres religieux présents depuis près de mille ans auprès des déshérités que des dames d’œuvre de la bonne société, ces dames patronnesses se dévouant à l’action charitable envers les plus pauvres. La première de ces fées bienveillantes est l’infirmière visiteuse, fonction créée en 1903 pour se déplacer au domicile des familles les plus pauvres et leur inculquer des principes d’hygiène. Il s’agit alors de mener une prévention prophylactique pour lutter contre les fléaux sanitaires que constituaient la tuberculose, la syphilis et une mortalité infantile dont le taux restera jusqu’aux années 1920 supérieur à 10% (contre 0,03% aujourd’hui). L’objectif affiché est bien d’éduquer les populations à des « bonnes pratiques » sensées leur permettre d’échapper à leurs sordide conditions d’existence. Pour autant, seuls les effets sont combattus, la responsabilité du capitalisme sauvage qui se déploie alors dans cette terrible misère n’est pas remise en cause. Même si elle va constituer l’un des fondements de la future profession d’assistante de service social, cette plongée au cœur du milieu de vie des populations précarisées n’est pas sans choquer les moralistes de l’époque : « Qu’une jeune fille fasse sa Croix-Rouge, c’est admis […] mais qu’elle entende passer les plus belles heures de sa jeunesse à fréquenter d’innommables taudis, à panser toutes les plaies les plus répugnantes (et les pires ne sont point les plaies physiques) à connaître de visu toutes ces tares, toutes ces déchéances, toutes ces misères dont le code de la bonne éducation voudrait qu’on ignorât même l’existence, comment accepter cela de bon gré ? » (1)… à la naissance d’une profession
La seconde marraine de la profession est l’hôpital, plus particulièrement celui de Boston qui est le premier à avoir expérimenté la fonction de « social assistant ». Instruite des effets positifs d’un diagnostic social posé à côté du diagnostic médical, l’Assistance publique de Paris crée le premier poste d’assistante sociale à l’hôpital. Nous sommes alors en 1913. C’est la première guerre mondiale qui débute l’année suivante qui, paradoxalement, va constituer la troisième marraine. Durant ce conflit, les femmes remplacent massivement les hommes mobilisés au front. S’inspirant des ladies superintendant anglaises, Albert Thomas, ministre du Travail, rend obligatoire en 1917 la présence de surintendantes d’usine dans toute entreprise salariant plus de cent femmes. Il s’agit pour elles de s’occuper de l’embauche des salariées et de leur affectation sur leur poste de travail, du recueil et du traitement de leurs doléances, de la surveillance des crèches et des chambres d’allaitement. Chacun de ces trois métiers se développe parallèlement. Le diplôme d’État d’infirmière visiteuse est créé en 1922, celui d’assistant de service social en 1932. C’est à Henri Sellier, alors ministre de la Santé, que l’on doit la fusion en 1938 des trois métiers en une seule et même profession qui reprend l’intitulé d’assistante de service social. Héritant des tournées au sein des domiciles familiaux des infirmières visiteuses, de l’approche médico-sociale des assistantes sociales hospitalières et de la polyvalence des surintendantes d’usines, les fondations du métier furent posées autour d’une identité de base qui allait se consolider dans les épreuves à venir.Promotion sous Vichy …
Si la première guerre mondiale avait contribué, pour une part, à l’émergence de la profession, le second conflit va donner une ampleur inégalée à son organisation. Les assistantes de service social jouent un rôle central dans l’évacuation de Paris en septembre 1939, 500.000 personnes gagnant la province, au rythme de cent trains chaque jour, pendant une semaine. Conscient de leur efficacité, mais aussi de l’intérêt que leur proximité avec la population peut avoir en terme de contrôle administratif et policier, Pétain décide de regrouper six mille d’entre elles (sur neuf milles en activité) au sein du « Secours National ». C’est encore le régime de Vichy qui contribue à créer et à développer les services sociaux dans toutes les sphères de la société : milieu rural, monde du travail, hôpital, armées de terre, de l’air et marine nationale, SNCF, prisons, police, protection de l’enfance, délinquance… En 1941, l’État français impose une organisation du monde du travail en vingt neuf familles professionnelles, chacune de ces corporations ainsi créées devant régir embauche et licenciement, questions sociales et conventions collectives, salaires et hygiène du travail. Les gens de service sont exclus de cette « Charte du Travail ». Ils ont très tôt été regroupés en Ordres : loi du 7 octobre 1940 pour les médecins, loi du 31 décembre 1940 pour les architectes, loi du 11 septembre 1941 pour les pharmaciens. Concernant les assistantes sociales, le Gouvernement de Vichy n’envisage pas une telle solution, afin de ne pas leur donner « une idée exagérée de leur importance ». Plutôt qu’un « Ordre », il propose la création d'une « Union » qui en aurait néanmoins les attributions : représentation des intérêts de la profession auprès des pouvoirs publics, possibilité de se porter partie civile en Justice et d'assurer la discipline interne, et notamment le respect d'un certain nombre de règles...… et à la libération
Comme beaucoup de français, nombre de professionnelles se laissent enrégimenter par le régime de Pétain. Mais, bien d’autres s’inscrivent dans une authentique résistance, cachant des enfants juifs, logeant des prisonniers évadés et organisant les passages en zone libre. En 1942, l’inspectrice principale du Secours national donnera sa démission pour protester contre la violation répétée du secret professionnel, suivie en cela par nombre de cadres... Les armées de la France Libre organisent, elles aussi, dès le 8 août 1941 leurs propres services sociaux. Pour autant, la proposition de Vichy de créer une « Union » des assistantes de service social est discutée par les deux leurs associations professionnels qui se font concurrence depuis des années : l’Association des travailleuses sociales (mille adhérentes en 1938) et l’Union catholique des services de santé et des services sociaux. En 1943, un comité d’entente et de liaison se constitue entre ces deux associations, avec comme perspective l’Union promise par Vichy, à l’échéance... du mois d’août 1944 ! Finalement, le tournant de la guerre en décidera autrement. Et c’est sous le gouvernement provisoire de la République française que ces négociations aboutissent : en décembre 1944, naît l’Association Nationale des Assistantes de Service Social. L’ANAS se montre très active. Son action auprès des parlementaires aboutira à la loi du 8 avril 1946 qui donne à la profession son visage actuel, conditionnant l’exercice du métier à la détention du diplôme d’État et imposant l’obligation du secret professionnel. Les différents ordres déjà créés ont subsisté, revus et corrigés dans un souci « républicain et démocratique ». En 1947, un projet de loi propose la création d'un Conseil national, reprenant l’ersatz d’Ordre des assistantes sociales conçu sous Vichy. Il est rejeté par la Commission des lois de l'Assemblée nationale par 17 voix contre 14. Arguments essentiels de cette opposition ? Le caractère non libéral de la profession et sa dépendance à une hiérarchie en qui elle doit faire confiance.Essor et crise
Aux lendemains de la guerre, durant les trente glorieuses et au coeur de la crise intervenant dans le second quart du 20ème siècle, les effectifs de la profession ne cessent de croître passant de 9.000 en 1940 à 42.000, aujourd’hui. Réparties en polyvalence de secteur, polyvalence de catégorie et services spécialisés, les assistants de service social sont présents dans de multiples champs d’intervention : fonction publique, organismes de protection sociale, hôpitaux, établissements sanitaires et sociaux, entreprises, associations. Mais, le travail social va bientôt se heurter à deux écueils. Celui d’abord de la révolte de mai 1968, symbolisée par la parution du numéro de la revue Esprit en mai 1972 qui titre « Pourquoi le travail social ? ». Les professionnels y sont accusés d’être des agents de contrôle social du pouvoir capitaliste et de vouloir intégrer de force les populations à la marge de la société. Cette dénonciation portée pendant les « trente glorieuses », période qui fit les beaux jours du travail social s’inversera durant les « trente piteuses » marquées par l’aggravation de l’exclusion, puisqu’on leur reprochera alors de ne pas réussir à les insérer !Les effets du néo-libéralisme ont brouillé les pistes. La mondialisation économique et la rationalisation des logiques managériales ont produit des remaniements destructeurs : fragmentation des services, précarisation des postes, déqualification des fonctions. La profession se trouve alors confrontée à de multiples mutations : la marchandisation croissante du secteur social ; la multiplication des intervenants mêlant de nouveaux métiers et des associations caritatives bénévoles ; le redéploiement des missions d’un État de plus en plus soumis à la culture du résultat ; la crise sociale qui a fait émerger une nouvelle question sociale ; l’impuissance de pouvoir donner les réponses appropriées aux demandes d’emploi, de logement ou de ressources etc... Nous en sommes là aujourd’hui, la profession restant confrontée à la « crise du travail social » qui n’en finit pas de s’étirer en longueur.
(1) cité dans « Histoire et témoignages d’infirmières visiteuses (1905-1938) » Stéphane Henry, Recherche sen soins infirmiers n°109, juin 2012
Bibliographie
- « Les assistantes sociales dans la tourmente 1939-1946 » Cyril LE TALLEC, L’Harmattan, 2003- « Les écoles de service social 1910-1940 » Cyril LE TALLEC, L’Harmattan, 2004
- « Le service social du travail. Avatars d’une fonction, vicissitudes d’un métier » François ABALLEA et Charlotte SIMON, L’Harmattan, 2004
- « Assistante sociale aujourd’hui » BOUQUET Brigitte et GARCETTE Christine, Maloine, 2011
- « La construction de l'identité professionnelle des assistantes sociales. L'Association nationale des assistantes sociales (1944-1950) » Henri Pascal, Ed EHESP, 2012
- « Histoire du travail social en France. De la fin du XIXème siècle à nos jours » PASCAL Henri, Ed. EHESP, 2014
Un guide pour l’action
Il est appréciable, quand on est au carrefour de multiples pressions, de pouvoir s’appuyer sur des références déontologiques, afin de réussir à faire de bons choix. Les assistants de service social ont élaboré depuis 1949 un code qu’ils peuvent mettre en pratique quotidiennement.
Comment préserver ses valeurs professionnelles, contre vents et marées ? Comment ne pas se laisse instrumentaliser par une société avant tout soucieuse de paix sociale ? Comment s’orienter dans le conflit de loyauté entre son employeur et les personnes accompagnées ? Comment résister à des injonctions qui vont à l’encontre de l’idée que l’on se fait de son engagement ? Comment garder le sens de son action, face aux mutations et aux bouleversements sociétaux ? Comment rester fidèle aux idéaux humanitaires de sa profession ? Peut-être, en construisant un référentiel servant de repères dans l’action, indiquant la ligne jaune à ne pas franchir, proposant des préconisations permettant de garder le cap. L’Association nationale des assistants de service social a élaboré, dès 1949, un Code de déontologie pouvant servir de guide à la profession. Réactualisé en 1981 et 1994, il reste un recours en cas de doute, un pense-bête quand on veut réviser ses fondamentaux et une réassurance quand l’inquiétude gagne quant à la justesse de ses prises de positions. Visitons-le, pour vérifier ce qu’il peut bien avoir à nous dire.
L’usager au centre
Au fondement du travail de l’assistant de service social, explique-t-il dès son premier article, il y a ce respect de la dignité de la personne qui se traduit par le rejet de toute discrimination. Quelles que soient les particularités des individus, mais aussi quels que soient « les sentiments que ces personnes lui inspirent » (art. 2), l’accompagnement du professionnel se doit d’être de la même qualité. Il n’est pas question ici de procéder à un choix entre un usager qui serait méritant et celui qui ne le serait pas, en modulant ses investissements en proportion de sa vertu supposée. Cette bienveillance inconditionnelle, qui exclut toute forme de jugement de valeur contraint le professionnel à travailler sur ses propres émotions, à canaliser tout aussi bien ses sympathies que ses antipathies, pour se montrer constant et également disponible. Ce qui ne signifie pas froideur ou indifférence. Mais, l’indispensable empathie qui permet de partir de ce que vit et ressent l’autre ne peut être confondu avec une posture qui amènerait à tout faire ou penser à sa place, ce qui reviendrait à le considérer comme objet et non sujet de la relation d'aide. Et comment réussir à autonomiser l'usager, sinon en travaillant à son adhésion (art. 11) et ce, en toute circonstance. Enfin, se mettre au service de l’usager ne signifie pas se servir de l’usager, soit à des fins de propagande, soit pour se procurer des avantages injustifiés ou illicites (art 8).
Des obligations
L’assistant de service social est confronté à un certain nombre d’obligations à l’égard de la personne qui vient le trouver. La continuité tout d'abord (art. 13) : l'engagement du suivi ne doit pas être interrompu brutalement de la part du professionnel, la fin de la relation d'aide étant préparée de telle façon que les conséquences qui pourraient en découler soient les moins dommageables pour l'usager et sa famille. Le relais doit être assuré auprès des collègues ou des services prenant la suite. La durée de l'intervention doit, ensuite, correspondre aux besoins de la situation, sans être écourtée ou se prolonger au-delà de ce qui est nécessaire (art. 16). L'objectif du professionnel reste quand même de travailler à rendre sa présence inutile ! Enfin, l'action ne doit pas s’inscrire dans la toute-puissance. L'assistant de service social n'est ni un sauveur, ni une bonne fée : il présente les limites de ses interventions, leurs conséquences et les recours possibles (art. 12). Il ne prétend pas savoir ce qu’il faut faire, mais préfère cheminer pas à pas avec l’usager et sa famille, pour qu’ensemble ils explorent les voies praticables et découvrent ce qui est souhaitable de mettre en œuvre. Il ne se précipite pas et prend le temps nécessaire de bien comprendre les tenants et les aboutissants, afin d’éviter tout passage à l’acte (art. 10). A cet effet, il a une obligation de compétence, restant attentif à l’amélioration continue de ses connaissances afin de toujours analyser au mieux ce qu’il perçoit (art.9).
Confiance
L'assistant de service social conçoit sa relation à l'usager sur la base d'un véritable pacte de confiance. Cela recouvre plusieurs dimensions. La première consiste à refuser de dénoncer toute fausse déclaration constatée. Même s'il appartient au professionnel de faire prendre conscience à l’usager des conséquences et des risques encourus, il s’abstient d’avoir à révéler la fraude (art. 16). Le second engagement concerne le refus de déposer ou de témoigner en justice sur des propos ou des faits dont il aurait pu avoir connaissance dans le cadre de sa fonction (art. 17). Troisième obligation : s’il peut partager certaines informations dans le cadre du travail partenarial, il ne livre que ce qui est strictement indispensable à la poursuite de l'objectif commun (art. 18). Quatrième contrainte : le respect de la vie privée des individus et des familles au regard des possibilités de recoupement et de divulgation d'informations traitées par informatique (art. 6). Enfin, il y a ce secret professionnel auquel sont si attachés les assistants sociaux qui garantit une totale confidentialité des informations qui leur sont confiés, sauf dans quelques cas exceptionnels dûment encadrés par la loi. (art. 4). En fait, ce qui traverse toutes ces questions, c'est bien la question du contrôle social qui est d'ailleurs clairement considéré dans l'article 15 comme antinomique avec l'esprit même de la profession.
Relations aux employeurs
D'aucuns affichent la couleur : salarié d'un organisme employeur, l'assistant de service social ne pourrait que se plier aux consignes qui lui sont données et remplir les objectifs pour lesquels il est rémunéré. Il serait hypocrite et déloyal de prétendre faire autre chose que ce pour quoi on est employé. Entre le mandat qui lui est confié et l’éthique à laquelle le professionnel se réfère, se situe une marge de manœuvre dont la flexibilité dépendra à la fois du degré d'exigence de l'employeur (et de son niveau de pression) et de la capacité de résistance de chacun(e). Le code de déontologie, quant à lui, rappelle solennellement que « l'assistant de service social ne peut accepter d'exercer sa profession dans des conditions qui compromettraient la qualité de ses interventions » (art. 7). Quant aux employeurs, s'il y a obligation de leur rendre des comptes, cela doit être fait « dans les limites compatibles avec le secret professionnel et les objectifs généraux de la profession » (art. 21). Il n'y a donc pas de conflit de loyauté possible ; c'est bien la relation privilégiée avec la personne qui prime sur tout autre considération : « épanouissement et autonomie des personnes, des groupes ou communautés », « développement de chacun en le rendant acteur de son propre changement » et « adaptation réciproque Individu/Société en évolution ». Décidément, ce code est une véritable mine pédagogique permettant à chaque professionnel de trouver sa voie face aux situations qu’il rencontre.
Le service social 2.0
Un usager se présente devant le bureau de l’assistante sociale. Son poste a été supprimé. Elle a été remplacée par un standard centralisé. Sur la porte est disposé un interphone. Un gros bouton rouge doit être enclenché. Ce que fait l’usager.
« Bonjour : énoncez votre problème
-- Euhhh, en fait j’ai un problème financier… mais ça ne va pas non plus très bien dans mon couple… et puis j’ai des ennuis avec mes enfants »
-- Je n’ai pas compris votre problème : si vous avez des difficultés financières, tapez 1 ; si vous subissez un harcèlement au travail, tapez 2 ; si vous avez un problème dans votre couple tapez 3, si vous avez un problème de logement, tapez 4, si vous avez un problème psychologique tapez 5 ; si vous avez un problème d’une autre nature, tapez 6
-- euhhh, je tape 6
-- je vous mets en communication
(musique d’attente)
-- Bonjour : énoncez votre problème
(silence stupéfait)
--Vous avez dépassé le temps de réponse : veuillez nous recontacter ultérieurement !
Cette fable a été imaginée par les assistantes sociales du ministère de la défense en formation continue, comme l’un de leurs pires cauchemars.
Lire l'interview : Cosson Anne-Brigitte - Avenir des AS
Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°1209 ■ 08/06/2017