L'accélération du temps

Résister à l’accélération de nos vies

Insidieusement, sans que nous ne nous en rendions vraiment compte, le rythme de nos existences a changé. Nous n’arrêtons pas de nous dépêcher. Paradoxalement, plus la technologie nous fournit des outils pour gagner du temps, plus nous avons la sensation de n’en jamais avoir assez. Si les poussées d’adrénaline induites nous stimulent, elles nous épuisent tout autant. Comment réagir ? En prenant le temps d’y réfléchir ! Commençons par nous demander si cette accélération est vraiment constitutive à la civilisation humaine. Puis, tentons un diagnostic de cette prise de vitesse qui nous submerge. Enfin, voyons comment il est possible de résister aux effets pervers de cette temporalité, en tant que citoyen tout d’abord, mais aussi dans nos accueils collectifs de mineurs. Allons-y, tranquillement !

 

Le temps à travers l’histoire

« Pour ne pas se regarder le nombril, il faut en trouver un autre à contempler » affirme Yasmina Khadra. Et si nous nous tournions quelques instants vers nos ancêtres et leur rapport au temps, afin de contextualiser notre propre relation temporelle ?

Pendant les 200 000 à 300 000 ans qui suivirent son apparition, notre espèce Homo Sapiens fonctionna sur la base de repères temporels cycliques. C’était bien l’alternance des saisons qui scandait la vie quotidienne. Les tribus errantes, vivant de cueillettes, de chasse et de pêche, craignaient la période hivernale qui les obligeait à se protéger du froid et réduisaient leur source de nourriture. Elles accueillaient avec soulagement et plaisir la renaissance printanière qui leur garantissait un approvisionnement bien plus généreux en gibier et en plantes sauvages comestibles. Puis, il y a environ 10 000 ans, vint le néolithique, cet âge où l’on inventa l’agriculture et l’élevage. Mais, là aussi, les céréales, les légumes et autres fruits poussant aux beaux jours, les récoltes occupaient la période d’été. Puis, il fallait se calfeutrer pour affronter l’hiver et attendre le retour du printemps, la chaleur des animaux vivant dans la même enceinte que les familles contribuant à combattre le froid. La représentation du temps qu’avaient alors les sociétés humaines ne fixait ni un commencement, ni une fin, mais privilégiaient une dynamique fondée sur le renouvellement perpétuel des saisons, des phases de la lune, du lever et du coucher du soleil. Il n’y avait pas de reconduction à l’identique, puisque la durée respective du jour et de la nuit évoluait, la pluie, le froid, l’ensoleillement dont dépendaient les récoltes n’étaient pas les mêmes d’une année sur l’autre. Plutôt que d’être comparée à un cercle tournant sur lui-même, le rythme de la nature pouvait alors être perçue plutôt sous la forme d’une spirale.

 

Quand le temps change de sens

Les frises chronologiques affichées au-dessus du tableau de notre école primaire nous ont familiarisé avec une toute autre conception : la linéarité du temps. Cette approche semble avoir commencé avec l’émergence des religions monothéistes. Si ces cultes ont en commun avec leurs consœurs polythéistes des mythes de créations du monde, elles diffèrent avec elles pour ce qui est de sa fin, donnant comme le dit si joliment Odon Valet « au monde son salut et à l’homme une Histoire, à la vie un sens et au temps une flèche ». Ainsi, la liturgie chrétienne scande le déroulement de la vie par les cérémonies du baptême (qui en marque le début) jusqu’aux saints sacrements (qui intervient à la mort), en passant par la communion solennelle (pour l’entrée dans l’âge adulte) et le mariage (mise en couple). Mais, cette nouvelle approche ne changea guère le fonctionnement d’un mode de vie à 80 % paysanne qui dépendait de la clémence du climat pour rentrer de bonnes récoltes assurant le pain quotidien et éviter la famine. C’est bien la révolution industrielle qui est à l’origine des mutations concrètes sur la temporalité humaine. Commença alors cette période historique, qui est encore la nôtre, marquée par l’impératif majeur d’un fonctionnement économique s’imposant progressivement à toutes les dimensions de la vie humaine : réaliser le maximum de profits, en accroissant les gains de productivité. Ce qui signifie produire toujours plus dans le même temps. Ou, ce qui revient au même, diminuer le temps nécessaire pour obtenir la même marchandise dont le moindre coût de revient rapporte donc une plus grande marge bénéficiaire. C’est dans les années 1880 que l’ingénieur américain Frederick Winslow Taylor met au point sa Méthode d'organisation scientifique du travail industriel qui consiste, entre autres, à réduire tous les temps morts, chronomètre à la main, afin d’optimiser les rythmes de production. Dix années plus tard, apparaîtra le travail à la chaîne dont l’inhumanité a été immortalisée par Charlie Chaplin dans son célèbre film « Les temps modernes ». Courir après le temps n’a, depuis, cessé d’envahir notre existence.

 

Depuis quand la flèche du temps nous importe ?

La conception cyclique du temps a dominé notre humanité depuis qu’elle existe. Pour s’en convaincre, il suffit de se représenter l’âge de notre espèce à une journée de 24 heures. Si Homo Sapien apparaît à 0h00, la révolution industrielle qui a profondément modifié notre perception temporelle est intervenue à un centième de seconde de minuit. Qu’on y voie un progrès ou un malheur, une évidence s’impose : l’influence du temps linéaire est très récente.

 

Ce que le temps est devenu

Préparer un repas en passant le plat directement du congélateur au micro-onde, communiquer où qu’on soit où l’on veut, visionner d’un clic le film souhaité en streaming : autant de progrès indéniables dont il faut néanmoins mesurer le coût social.

Il y a une dizaine d’années, Gilles Finchelstein (1) publiait un livre essentiel sur l’accélération du temps. Notre société, expliquait-il alors, est prise dans la conjonction de deux cultes : la vitesse et l’instant. Les indices qu’il livrait pour le démontrer étaient nombreux et concordants (certains, cités ici, ont été réactualisés). L’information ? Elle nous est délivrée d’une manière immédiate et en temps réel, comme nous le montrent les quatre chaînes d’info en continue qui se concurrencent sur le petit écran. Le transport ? Il est toujours plus rapide et performant, au point de nous faire calculer les distances non en kilomètres mais en durée de trajet. La santé ? Les services d’urgence ont vu passer près de dix-neuf millions de patients, en 2017. Ils étaient sept en 1990. Quelle que soit la gravité du problème, il faut le faire soigner tout de suite. L’alimentation ? La restauration rapide, la généralisation des congélateurs, des micro-ondes et des plats préparés démontrent que l’on prend de moins en moins de temps pour manger ou préparer les repas. La communication ? Le rythme de diffusion de la révolution numérique a été fulgurant : entre 1998 et 2017, le taux d’équipement en téléphone mobile, en ordinateur familial et en abonnement Internet est passé respectivement de 11 à 95 %, de 23 à 82 % et de 4 à 84 %. Gilles Finchelstein évoque même le débit moyen des chroniqueurs radio, qui était en 2011 de 199 mots à la minute, contre 185 en 2000. Allez, encore un chiffre pour la route : les collections de prêt-à-porter sont passées, pour certaines marques de vêtements, d’une à trois par saison.

 

Le revers de la médaille

Les effets induits sur notre vie quotidienne peuvent apparaître attractifs, l’émancipation individuelle et la recherche d’une vie pleinement assumée pouvant y trouver des sources de renforcement. Mais les effets pervers s’accumulent : une société sous tension ; une recrudescence de dépressions alimentées par la frustration de ne pas toujours pouvoir obtenir tout, tout de suite ; une politique à qui l’on demande des résultats identifiables dans l’immédiat. Un sociologue allemand, Hartmut Rosa (2), a beaucoup travaillé sur l’accélération d’une société prisonnière de l’instantanéité et des flux tendus. Ces spirales qui se sont emparées du champ économique se sont étendues aux relations humaines et individuelles, ainsi qu’aux rythmes de vie. La recrudescence du sentiment d’urgence, de la pression temporelle contrainte engendre du stress et la peur de ne plus pouvoir suivre. A force de faire plus de choses en moins de temps et plus dans le même temps, la liste de ce que nous n’arrivons pas à faire s’allonge chaque année : « nous n’avons pas le temps, alors même que nous en gagnons toujours plus ». La multiplication des réseaux de communication anesthésie nos réactions émotionnelles. L’incroyable augmentation de la vitesse de production rend obsolètes les produits avant même qu’ils n’aient commencé à s’user. La reconnaissance sociale est devenue dépendante de la course à la performance qui s’impose à tous. Le diktat totalitaire de la vitesse et de la compétitivité nous pousse à ne rien entreprendre d’essentiel et à privilégier des activités aux satisfactions faibles, de court terme, au détriment d’investissements de longue durée. Pour autant, « le pire n’est jamais certain ». La résistance s’organise. En ralentissant notre rythme de vie, en rallongeant notre horizon temporel, en reculant les échéances que nous nous fixons, on peut créer des espaces et aménager des moments de ralentissement, véritables oasis de décélération volontaire. Dans sa vie personnelle tout d’abord. Mais aussi au niveau professionnel, quand on est directeur ou animateur d’un accueil collectif pour mineurs, par exemple. Réagir est donc  possible.

 

(1) « La dictature de l’urgence » Gilles Finchelstein, Éd. Fayard, 2011

(2) « Aliénation et accélération. Vers une théorie critique de la modernité tardive » Hartmut ROSA, Ed. La Découverte, 2014

 

Toujours plus rapide

Le métier de traders consistait à réaliser des placements financiers, en achetant et en vendant des actions, spéculant sur l’évolution des cours et des taux de change. Goldman Sachs, cette banque d’investissement principale responsable de la crise de 2007, avait six cents traders à son service en 2000. En 2017, elle n’en a plus que deux. La raison ? 90 % des transactions sont pilotées par des algorithmes pouvant opérer sur des marchés à une échelle de cinq millisecondes.   

 

Comment ralentir dans nos centres ?

Le monde de l’animation n’a guère de difficultés à relativiser la précipitation dans laquelle baignent nos vies. Il le fait déjà ! Reste à le systématiser en l’intégrant dans les objectifs éducatifs qu’il se donne pour aider l’enfant à bien grandir.

 

Commençons par réhabiliter la lenteur, en combattant l’idée voulant qu’elle serait systématiquement un défaut, alors que la rapidité serait toujours une qualité. L’une et l’autre peuvent s’avérer, selon les circonstances, un avantage ou un inconvénient, comme le montrent les exemples suivants du quotidien de l’animation.

Certes, quand le car de transport pour aller à la piscine arrive, il n’est pas question de traîner mais de se dépêcher. Quand une séance de cinéma a été programmée, on ne peut s’y rendre sans respecter les horaires, au risque d’arriver après que le film ait commencé en dérangeant tout le monde pour faire s’asseoir le groupe dans la pénombre. Quand les parents viennent chercher leurs enfants en fin de journée, on ne peut rentrer de la randonnée avec deux heures de retard.

Mais, bien d’autres moments de vie peuvent être investis, en refusant d’être sous la pression du temps.

Les histoires que l’on raconte aux plus petits (mais aussi aux autres) dans les moments calmes ou avant de s’endormir peuvent être choisies non uniquement parmi les plus courtes, mais aussi parmi les plus longues, pour habituer le jeune public à une écoute attentive qui se prolonge et ne se nourrit pas d’une fin rapide.

Beaucoup de jeux utilisés en ACM privilégient la rapidité. Les joueurs qui ont terminé les premiers sont valorisés. Il n’est bien sûr pas question d’y renoncer. Mais, une attention particulière peut tout autant être apportée à d’autres compétences telles l’adresse, la qualité, la patiente, la réflexion ...

Aménager un coin jardin où les enfants vont planter des graines de fraisier et accompagner la croissance de la plante jusqu’à cueillir les fruits est infiniment plus long que de décongeler des fraises. Organiser une « boum », en prévoyant de commander des pizzas en ligne est bien plus rapide, que de proposer aux ados un atelier cuisine pour les préparer eux-mêmes. Mais, dans un cas comme dans l’autre, en tire-t-on le même plaisir ?

 

Accepter de perdre du temps

L’emploi du temps est souvent organisé avec méthode et rigueur, ce qui permet à la journée de se dérouler avec cohérence. Mais, que fait-on avec les enfants qui n’ont pas terminé leur production en fin d’activité manuelle ? De ceux qui ont envie de prolonger la partie de ping-pong ? De ceux qui voudraient bien aller au-delà de la séance de guitare qui est programmée sur une heure ? Faut-il les contraindre à mettre un terme, parce qu’« on a prévu autre chose après et qu’il faut tenir l’emploi du temps » ou bien faire preuve de toute la souplesse nécessaire pour ne pas rester esclave du temps imparti ?

Un mythe doit être combattu : celui prétendant qu’une activité est réussie quand elle a tenu pleinement la durée qui était prévue dans le programme, avec des horaires fixés à l’avance. Si on ne peut toujours se réjouir qu’elle ne remplisse pas ces conditions, bien d’autres facteurs peuvent tout aussi bien apporter le plaisir attendu. Une séance de tir à l’arc qui commence avec beaucoup de retard, parce que les participants ont longuement échangé avec un moniteur, ancien sportif de haut niveau. Un jeu de piste en montagne qui ne commence pas à l’heure, parce que le groupe en a croisé un autre, avec qui une partie de foot endiablé s’est engagée. Un atelier bois qui n’atteint pas son objectif, parce que les enfants ont passé l’essentiel de la séance à fabriquer des cabanes.

Toutes ces pistes montrent que, sans déclarer la guerre à toute planification des activités, on peut interroger les valeurs de vitesse et de gain de temps, en les recontextualisant. Reprendre le rythme de notre vie signifie continuer d’aller vite quand c’est nécessaire et lentement quand cela l’est tout autant. Et aussi accepter que la rêverie, l’évasion et l’imaginaire viennent perturber le programme horaire.

 

La tyrannie du temps qui passe

Dans le roman de Jonathan Swift, le peuple des lilliputiens que Gulliver rencontre est persuadé que la montre qu’il consulte en permanence est son Dieu. Est-ce grave, docteur ? Larry Dossey, médecin américain, en a fait une pathologie, en 1982. La « maladie du temps » désigne cette croyance voulant que le temps soit une ressource finie. Il faudrait donc profiter au maximum de la moindre minute avant qu’elle ne glisse entre nos doigts, nous échappant irrémédiablement.

 

Voir l’interview de Le Breton David - L'accélération du temps


(publié dans le Journal de l’animation n°213 – novembre 2020)

Ressources :

7 livres

« Éloge de la lenteur : Et si nous ralentissions ? » Carl Honoré, Éd. Poche Marabout, 2019

Et si un bon usage de la lenteur pouvait rendre nos existences plus riches ? Pourquoi sommes-nous si pressés ? Pouvons-nous et voulons-nous aller moins vite ? Nous avons décidément tendance à privilégier la quantité de tâches à abattre à la qualité de nos actes quotidiens. A l'heure où la performance est requise sur tous les fronts de l'existence (travail, couple, famille, vie sociale et même... loisirs !), Carl Honoré enquête au cœur d'un mouvement baptisé « Slow » qui propose de rééquilibrer rapidité et lenteur dans notre vie, et de retrouver ce que les musiciens appellent le tempo giusto (en temps convenable).

 

« Le culte de l'urgence : La société malade du temps » Nicole Aubert, Éd. Flammarion, 2009

« Pas le temps ! » A la métaphore traditionnelle du temps qui s'écoule a succédé depuis peu celle d'un temps qui s'accélère, un temps qui nous échappe sans cesse et dont le manque nous obsède. Avec l'avènement de la communication instantanée et sous la dictature du « temps réel » qui régit l'économie, notre culture temporelle est en train de changer radicalement. L'urgence a envahi nos vies : il nous faut réagir « dans l'instant », sans plus avoir le temps de différencier l'essentiel de l'accessoire. Dans une société fonctionnant souvent sur l'unique registre de la réactivité, se dessine le visage d'un nouveau type d'individu, flexible, pressé, collant aux exigences de l'instant ou à la jouissance qu'il procure, et cherchant dans l'intensité du moment une immédiate éternité.

 

« Aliénation et accélération » Hartmut ROSA, 2014, Éd. La découverte

La vie moderne est une constante accélération. Ce livre examine les causes et les effets des processus d'accélération propres à la modernité, tout en élaborant une théorie critique de la temporalité dans la modernité tardive. Dans le sillage de son ouvrage Accélération (La Découverte, 2010), dont il reprend ici le cœur du propos de manière synthétique, Hartmut Rosa apporte de nouveaux éléments en rediscutant la question de l'aliénation à la lumière de la vie accélérée. Ainsi, il soutient et développe avec force l'idée que l'accélération engendre des formes d'aliénation sévères relatives au temps et à l'espace, aux choses et aux actions, à soi et aux autres. Sous la pression d'un rythme sans cesse accru, les individus font désormais face au monde sans pouvoir l'habiter et sans parvenir à se l'approprier.

 

« Du bon usage de la lenteur » Pierre Sansot, Éd. Rivages, 2000

Une certaine forme de sagesse se reconnaît à la volonté de ne pas brusquer la durée, de ne pas se laisser bousculer par elle, pour augmenter notre capacité à accueillir l'événement. Nous avons nommé lenteur cette disponibilité de l'individu. Elle exige que nous donnions au temps toutes ses chances et laissions respirer notre âme à travers la flânerie, l'écriture, l'écoute et le repos. Dans toutes ses expériences, la lenteur ne signifie pas l’incapacité d’adopter une cadence plus rapide. Elle se reconnaît à la volonté de ne pas brusquer le temps, de ne pas se laisser bousculer par lui, mais aussi d’augmenter notre capacité d’accueillir le monde et de ne pas nous oublier en chemin. Pierre Sansot donne quelques conseils concernant une politique de la ville, un certain emploi de la culture, un certain usage des sens.

 

« L'éloge de l'éducation lente » Joan Domènech Francesch, Éd. Chronique Sociale, 2011

« Je n'ai pas le temps... ». Alors, je passe à la vitesse supérieure... Ce faisant, je m'éloigne du sens profond des choses et je contribue à une société névrosée et impersonnelle. Plus, plus tôt et plus vite ne sont pas synonymes de meilleur. L'auteur applique ce principe au champ éducatif - scolaire, familial et personnel : il envisage un temps qui permet notamment de retrouver le sens de la diversité des rythmes d'apprentissage. L'éducation lente ne signifie pas agir lentement, mais savoir trouver le temps adapté à chacun et à chaque activité. Eduquer lentement, c'est ajuster la vitesse au moment et à la personne. Faire un éloge de l'éducation lente, c'est faire l'éloge d'un modèle éducatif essentiel pour l'humanisation de la société.

 

« Slow Food, manifeste pour le goût et la biodiversité : La malbouffe ne passera pas ! » Carlo Petrini, Éd. Yves michel, 2005

Le plaisir de prendre le temps de manger ou de préparer soi-même un repas se fait rare. Avec l'ère du fast-food, des aliment synthétiques et des emballages plastiques, nous avons perdu de vue ce qu'est le processus naturel de semer, faire pousser, récolter... La dégradation de la nourriture, avec ses dimensions culturelles économiques et politiques, constitue une grave menace pour notre bien-être et notre santé. Comment protéger notre bien commun et préserver l'avenir ? En 1989, Carlo Petrini fonde à Paris l'association internationale Slow Food, dénonçant dans un manifeste les dérives de la malbouffe, et, plus globalement, militant pour la préservation des terroirs, des agricultures paysannes locales, des patrimoines gastronomiques, et pour l'éducation du goût. Cet ouvrage retrace les origines du mouvement.

 

« Vite ! », David Le Breton, Éd. Métaillé, 2012

Tout va trop vite dans cette société qui célèbre l'instant aussi intensément qu'elle l'oublie. La vitesse impose une accélération de nos modes de vie de plus en plus déstabilisante. Politique, économie, entreprise, société, médias, relations humaines : nous ne vivons plus que dans l'instant avec la sensation d'être toujours dépassé, soumis au diktat de l'immédiateté. Réformes rapides et temps court valorisé au profit du temps long en politique ; prise de décisions économiques sous la contrainte de l'instant au risque supposé d'effondrement du système mondial ; médias et réseaux sociaux vivant beaucoup dans le culte de l'instant ; relations humaines toujours plus expéditives symbolisées par les messageries instantanées et les sites de rencontres ; identités troublées par cette vitesse faute de pouvoir se construire dans la continuité sur le temps long.

 

 

7 Vidéos

La marche selon David Le Breton

David Le Breton explique le plaisir et la signification de la marche, soulignant ses vertus thérapeutiques face aux fatigues de l’âme dans un monde technologique.

https://www.youtube.com/watch?v=V0HPsFb6iJ4

 

La dictature de l'urgence par Gilles Finchelstein

Gilles Finchelstein nous entraîne dans un vertigineux voyage au cœur de la dictature de l'urgence. Le culte de la vitesse et de l'instant bouscule toutes les facettes de nos vies personnelles -- notre santé, nos repas, nos loisirs -- et professionnelles -- pression accrue, exigences de rentabilité croissantes. Il pèse aussi sur notre vie publique : les faits divers se traduisent immédiatement en lois, lesquelles sont de plus en plus souvent votées selon une procédure... d'urgence !

https://www.youtube.com/watch?v=IHODZz4c36w

 

Eloge de la lenteur

Le journaliste Carl Honoré pense que l'accent mis par le monde occidental sur la rapidité nuit à la santé, la productivité et la qualité de la vie. Mais un contrecoup se prépare, les gens ordinaires commencent à ralentir leurs vies trop modernes.

https://www.ted.com/talks/carl_honore_in_praise_of_slowness?language=fr

 

« Le culte de l'urgence : La société malade du temps »

Conférence de l’auteure Nicole AUBERT.

https://www.youtube.com/watch?v=BzdQOmAgBgQ

https://www.youtube.com/watch?v=Y6XSzW967mE

https://www.youtube.com/watch?v=quISxt0lCe8

 

Éloge de la lenteur et de la patience, par Éric Fiat

Apprendre à ralentir, comme disait René Char dans un recueil au titre si beau : « Ralentir, travaux », de manière à devenir à son côté « un flâneur de circonstance », « un géographe des brindilles », « un océanographe des flaques », « un artiste de l’occasion ». C’est cette hypothèse que développe le philosophe.

https://www.youtube.com/watch?v=Ky8WWZCex3g

 

Slow food

Slow Food se bat pour préserver la biodiversité alimentaire aux quatre coins du monde.

La Fondation Slow Food pour la Biodiversité coordonne des projets de défense des traditions alimentaires locales, de protection des communautés de la nourriture, de préservation de la biodiversité alimentaire et de promotion des produits artisanaux de qualité, avec une attention croissante vers les pays du Sud.

https://slowfood.fr/slow-food-france-association-alimentation-bonne-preserver-biodiversite-petits-producteurs/

 

 

Slow éducation

Pour les promoteurs du mouvement "Slow éducation" ou "Éducation lente", la manière d'apprendre prime sur les résultats aux examens. Ce reportage montre comment cette philosophie se décline aux quatre coins du monde.

https://apprendreaeduquer.fr/la-slow-education-education-lente-ou-leloge-du-temps-adapte-a-chacun/