Didier Vandemelk, édition Balin, 1998, 128 p.

Quand les intervenants psycho-sociaux s’essayent à la fiction (roman, policier ou nouvelles), cela donne des résultats pour le moins honorable et pour certains tout à fait intéressant.

Cela fera bientôt quarante ans que le Poulpe se ballade dans la série noire, trouvant à chaque épisode de ses aventures un auteur nouveau. Détective privé largement imprégné d’idéal libertaire, libre de toute attache, il choisit lui-même les sujets de ses investigations. Le voilà plongé cette fois-ci dans les milieux socio-éducatifs du nord de la France  ou plus exactement dans un IME/CAT géré par l’Association Familiale de la Flandre.  L’un des membres du Conseil d’administration de cette association vient justement d’être sauvagement assassiné au cours du carnaval de Berghezeele. Il n’en faut pas plus pour que notre enquêteur vienne fouiller dans un monde associatif dont il va très vite découvrir les trafics. Oh, ce n’est pas cette commande de 100 repas passée par une maison d’enfants dont le directeur en fait livrer 40 à son domicile, ni l’achat de ce frigo neuf facturé à l’établissement, livré au domicile de cet autre directeur qui rétrocède son vieil appareil à un appartement recevant des jeunes en difficulté. Tout cela n’est que de la petite bière. C’est un véritable sac de nœuds que découvrira le Poulpe portant sur des millions de Francs détournés au profit des activités terroristes d’un groupe terroriste d’extrême-droite le “ Mouvement de Libération de la Flandre ”. Personne au sein du Conseil d’administration n’avait vraiment cherché à creuser, sauf cet empêcheur de tourner en rond dont il a bien fallu se débarrasser. Dans la fureur et la violence, le Poulpe démèlera l’affaire, faisant triompher les forces du bien non sans humour ni une certaine maestria.      

Jacques Trémintin -  LIEN SOCIAL ■ n°467 ■ 17/12/1998