Le pas de la tortue
AREVALO Jean-Claude (Longuesep, 81530 Viane), 2000, 230 p.
« Les éducateurs ne savent pas écrire » prétend-on, parfois. S’il en est un capable de démentir cette idée reçue, c’est bien Jean-Claude Arevalo qui avait déjà publié « l’enfant de la lune ». Mais, loin des essais et autres réflexions inspirées par les sciences humaines auxquels certains de nos collègues nous ont habitués, il s’est tourné vers la fiction. Son dernier livre met en scène le monde des pierreux de Sidobre, ces ouvriers qui exploitent les carrières de pierre. Au début de cette histoire, il y d’abord un café qui intéresse la clinique voisine. Non pour les fêtes chaleureuses qui s’y déroulent, mais parce que tout simplement l’établissement aimerait bien s’agrandir. Ce serait tellement facile d’acculer le patron à le vendre... en s’arrangeant par exemple pour y effectuer des contrôles de police, accompagnés de menaces à peine voilées. Seulement voilà, il est fréquenté par les salariés de la carrière et notamment par un groupe de jeunes soudés par une forte amitié, prêts à défier flics et bourgeois. Pour compliquer un peu plus l’intrigue, une histoire d’amour naît entre une dame de la haute société, femme du patron de la clinique et un fougueux ouvrier, leader incontesté du groupe de jeunes. Rajoutons que celui-ci est un fils en quête d’un père mort bien trop tôt d’une façon restée mystérieuse, au cours d’une explosion dans la carrière : accident ou suicide ? Sans oublier qu’il a pour frère un adulte handicapé que l’on voit aux prises avec un éducateur prétentieux. Voilà rapidement présentés, quelques flashs qui sont autant d’ingrédients d’un scénario entraînant le lecteur dans les récits croisés de multiples personnages que le destin va faire se rencontrer le temps d’un roman.
Décembre 2000