Travailler avec des enfants malades mentaux
Claude WACJMAN, Dunod, 1997, 178 p.
Claude Wacjman dresse un tableau fort bien documenté et très précis du dispositif qui orbite autour des enfants malades mentaux. Mais son style reste froid et l’auteur n’arrive pas vraiment à faire émerger l’humain derrière une présentation neutre et irréprochable.
On apprend ainsi le nombre d’établissements relevant du secteur psychiatrique infanto-juvénile, ceux dépendant de l’Education Nationale ainsi que du secteur médico-social avec leur fréquentation respective.
On nous parle aussi de la CDES et de son activité.
On ne peut plus ignorer le diagnostic s’arrachant aux enfants pris en charge: trouble du caractère et du développement, névrose, psychose, autisme sans oublier les dysharmonies évolutives sont décrits avec rigueur et d’une façon très synthétique.
Quant aux professionnels, leur nombre et leur qualification n’auront plus de secret pour le lecteur.
Les parents sont à eux auscultés à l’aune du trouble du narcissisme que leur renvoie la déficience de leur enfant. “Ressentir de la culpabilité est différent d’être coupable ”(p.121) commente l’auteur.
Le livre se termine par une présentation des méthodes mises en application et qui se répartissent entre celles relevant de l’individu et celles qui tablent plus sur l’institution.
En tant que directeur d’un hôpital de jour, Claude Wacjman consacre de nombreuses pages à détailler le fonctionnement de son établissement dont il définit clairement l’objectif : “l’institution de soins a une fonction de subjectivation de l’activité psychique, ou de l’action de penser, en termes de contenants et de processus”(p.11)
L’auteur aborde un sujet fort pertinent: l’articulation entre maladie et handicap. Qui dit handicap, dit phénomène figeant d’où toute idée de guérison est exclue. La maladie, elle, se perçoit dans un processus psychodynamique évolutif. D’où l’importance de ne pas confondre l’un et l’autre. Soins et éducation spécialisée sont toutefois complémentaires et non pas rivaux: la prescription qui convient le mieux est celle qui tient compte de chaque indication particulière de chaque individu.
Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°397 ■ 08/05/1997