Jean-Louis FOURNIER, Payot, 1998, 218 p.

Dans votre métier ou votre entourage, un enfant vous semble un vrai goujat ? N’hésitez pas un seul instant : offrez-lui ou faites-lui lire ce traité de savoir-vivre. Sous un aspect plein d’humour, voire de provocation l’ouvrage apporte un authentique message humaniste. L’auteur y enseigne des choses fort utiles telles ces “ petits secrets pour puer modérément ” ou encore ces sages conseils pour éviter “ d’offrir un chrysanthème à un malade ”. Il suggère un échange avantageux entre les jurons modernes et ceux qui pour être plus vieux n’en sont pas moins plus élégants : ainsi préfèrera-t-on à un “ vas te faire sucer le dindon ” un “ Parsambleu ”, voire à un “ je te pisse au cul ” un “ diantre ” ! Il rappelle des vérités qui sont toujours bonnes à dire tel ce “ Q.I. de l’automobiliste est inversement proportionnel à la vitesse ” ou encore “ ne rackettez pas les gosses de riches, c’est pas leur faute s’ils sont riches ”. Puis viennent des recommandations : “  ne pas mettre ses chaussures sur les banquettes. Ces banquettes ne sont pas toujours propres, toutes sortes de gens s’y assoient ” ou encore “ n’écoutez pas votre baladeur trop fort : vous n’entendez plus les conversations des autres. Vous n’entendez plus ceux qui vous appellent au secours. Et peut-être, un jour, à cause de votre baladeur, vous n’entendrez pas quelqu’un vous dire qu’il vous aime. ” Les formules de politesse, le respect des autres, les modalités d’utilisation de chaque pièce de la maison, les règles relationnelles, le mode d’emploi des transports en commun, mais aussi, le suicide et la mort font l’objet d’un traitement pertinent et intelligent, la forme offrant l’immense avantage de faire passer un fond plein de finesse.

Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°451 ■ 23/07/1998