Les enfants du divorce. Psychologie de la séparation parentale
Gérard POUSSIN et Elisabeth MARTIN-LEBRUN, Dunod, 1997, 230 p.
Entre ceux qui incriminent le divorce et ceux qui mettent en cause le tumulte de la vie familiale (autant dans l’union que la séparation), les auteurs refusent ici de choisir. Les mêmes faits analysés selon de grilles d’analyse différentes concluront soit à des effets graves prolongés pour l’enfant soit à des conséquences seulement transitoires. Ils rappellent qu’une séparation n’est jamais bénigne, mais que ce qui importe le plus c’est la façon dont elle est gérée et surtout la survie de la parentalité à la crise de la conjugalité. La séparation parentale concernent 15 % des enfants (contre moins d’1 pour 1000 dans les cas de maltraitance). Si dans la majorité des cas, le comportement parental n’est pas pathogène, les dysfonctionnements existent néanmoins portant tant sur la difficulté à assumer sa fonction que sur la volonté d’empêcher l’autre d’accomplir la sienne. L’enfant, placé face à de telles attitudes abandonnique ou de vengeance, ou à son utilisation comme appât pour faire revenir le conjoint, comme messager ou thérapeute, se positionne dans une certaine indépendance ou au contraire dans l’aliénation à l’un ou l’autre de ses parents. Les auteurs plaident pour des solutions souples et évolutives dans le temps qui tiennent compte de son développement. Ils décrivent longuement ses réactions en fonction de son âge. L’ouvrage consacre sa dernière partie à la médiation familiale et au fonctionnement des centres de visites parents/enfants. Avec au passage, un coup de colère contre les médecins et les psychothérapeutes qui délivrent parfois des certificats de complaisance pour déconseiller le droit de visite, et un mouvement d’humeur contre les expertises psychologiques qui, pour être précieuses, n’en sont pas moins trop souvent saisies par les magistrats comme parole d’évangile, sans ce recul et cette distance avec lesquels non seulement elles devraient plus souvent être rédigées mais aussi être lues.
Jacques Trémintin - LIEN SOCIAL ■ n°434 ■ 19/03/1998