VERDIER Pierre et SELLENET Catherine, Ed. Berger Levrault, 2013, 272 p.

Un livre écrit par deux auteurs, au fait de leur talent, ne peut qu’être accueilli avec grand intérêt. Pierre Verdier, nous présente d’une manière particulièrement rigoureuse et limpide l’état actuel de la législation sur l’autorité parentale. S’abreuvant aux différents codes, jurisprudences et commentaires juridiques, il nous livre la substantifique moelle des règles de droit, en la matière. Démarche méticuleuse qui cherche à la fois à vulgariser un domaine exprimé d’une manière souvent absconse, tout en préservant l’exactitude et la précision. Les praticiens du travail social y trouveront les réponses détaillées à leurs questions sur un sujet qui les plonge souvent dans l’incertitude : où s’arrête l’exercice de l’autorité parentale et où commence le relais pris par les services de protection de l’enfance ? Quant à Catherine Sellenet, elle déroule avec le souci de la nuance et de la complexité qu’on lui connaît les dispositifs de soutien à la parentalité qui se sont succédés depuis quelques décennies, mettant en exergue leurs intentions premières, mais aussi leurs contradictions et leurs dérives qui alternent entre stimulation / mise en confiance d’un côté et défiance / mise sous surveillance de l’autre. Une telle recension élogieuse ne pouvait se terminer sans le coup de pied de l’âne destiné à Pierre qui ne peut s’empêcher de se la jouer bisounours, dans sa posture de thuriféraire du combat pour les « droits des parents ». Une fois de plus, il unifie dans une seule entité l’infinie diversité des familles d’enfants placés que l’on rencontre au quotidien et qui vont de ces parents en difficulté partielle et transitoire, jusqu’à ceux enfermés dans la perversité et la pathologie. Il prend ainsi le risque de faire disparaître l’enfant en danger, derrière une compétence familiale prétendument universelle.

Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°1142 ■ 29/05/2014