Fernand Oury : y a-t-il une autre loi dans la classe?

Présenté par Philippe MEIRIEU, éditions PEMF, 2001, 48 p.

Quand Fernand Oury, rencontre en 1949 Célestin Freinet, son métier d’instituteur va s’en trouver transformé. Il met en oeuvre les techniques du célèbre pédagogue et les enrichit à partir de  sa propre expérience. Plusieurs soucis caractérisent sa pratique. Il cherche tout d’abord à répondre à la violence dont la classe est -comme le reste de la société- le théâtre. Un groupe d’enfants ou d’adolescents n’accède pas une socialité respectueuse des autres simplement parce qu’un adulte le leur demande ou cherche à l’imposer par la contrainte. Il faut construire des lieux pour parler, des moyens pour prendre la parole. C’est le conseil regroupant élèves et adultes qui est chargé de réguler la vie collective. S’inspirant de la psychanalyse, il cherche aussi à éviter la dualité entre l’enfant et l’adulte, la confrontation de l’élève à un maître plus ou moins imaginaire, qui serait porteur d’un savoir et d’un pouvoir investis d’une toute puissance magique. Il introduit donc des médiations, des activités et des institutions qui vont faire tiers : dans la classe coopérative, le maître n’est plus l’objet unique d’amour-haine. Cette relation est minorée par des transferts latéraux qui sont encouragés. La structuration de l’espace et du temps sont autant de rituels qui permettent à chacun de progresser sans avoir besoin de renoncer à lui-même. 

                                                

Jacques Trémintin -  Mai 2001