Une sexualité plurielle

Pendant longtemps, il n’y avait pas le choix. La morale catholique, la pression sociale et les conventions vous faisaient garçon ou fille. Il était impossible de concevoir une quelconque autre identité sexuelle. Il a fallu attendre 1990 pour que l’Organisation mondiale de la santé sorte de la liste des maladies mentales l’homosexualité. Ce n’est qu’en 2018 que la même institution en a fait de même avec la transidentité. En a-t-on jamais terminé avec la recherche de son identité sexuelle ? Et celle-ci est-elle figée un bonne fois pour toute ou est-elle potentiellement mouvante ? Freud a repris la notion de bisexualité qui crée un continuum entre la sexualité purement masculine et féminine, chacun(e) se situant sur une échelle plus ou moins proche des extrémités. Mais, déjà, les schémas se fragilisent et les frontières se brouillent : de nouvelles façons de vivre sa libido émergent régulièrement. S’il faut sans doute se défier des revendications préconisant de ne donner que des prénoms neutres au nouveaux nés pour leur permettre de choisir plus tard leur genre ou d’autoriser la chirurgie transgenre avant la majorité, il faut surtout rappeler que 69 pays pénalisent encore l’homosexualité dont douze prévoient la peine de mort. L’adolescence est un âge où l’on se cherche, où l’on tâtonne, où l’on expérimente. C’est avec beaucoup d’écoute, de bienveillance et de respect que nous devons accueillir la quête d’un(e) jeune quant à son orientation.

 

Jacques TrémintinLIEN SOCIAL ■ n°1310 ■ 01/02/2022