La marque indélébile de la honte

Ils sont encore plus de deux cents enfants à vivre dans le froid et la pluie l’hiver et une chaleur étouffante l’été ; à être confrontés à l’insécurité et à la violence ; à subir l’insuffisance des structures sanitaires et les pénuries d’alimentation en eau et en nourriture. Leur crime ? Avoir des parents qui ont fait le choix de rejoindre l’État islamique. Sa défaite les a conduits, seuls ou avec leur mère, dans des camps de réfugiés syriens où ils croupissent dans des conditions inhumaines. Si certains enfants ont pu en réchapper, c’est au cas par cas. Pourquoi le gouvernement français ne les rapatrie-t-il pas, comme l’ont fait la Belgique, l’Allemagne ou l’Italie ? Par peur qu’ils ne commettent des attentats ? Mais, c’est justement le sort qui leur est réservé qui pourrait les y pousser quand, plus grands, ils finiront par sortir, ivres de haines et de vengeance. Pour ne pas les séparer de leur mère ? Mais, c’est déjà le cas pour 130 000 mineurs retirés de leur famille jugée par la justice dangereuse pour leur épanouissement.

Par peur d’une opinion publique défavorable ? Le courage en politique serait donc inversement proportionnel aux sondages… Cette inhumanité est à la fois incompréhensible, révoltante et avilissante. Elle marquera à jamais du sceau de l’infamie celles et ceux qui prennent la responsabilité de prolonger indéfiniment le calvaire de ces mômes. Qu’une phrase leur soit à jamais répétée : « rappelle-toi des enfants de Syrie »

 

Jacques TrémintinLIEN SOCIAL ■ n°1311 ■ 15/02/2022