Du pain et des jeux!

« Panem et circenses » ! L’ancienne tradition de la distribution de pain et de l'organisation de jeux du cirque par les empereurs romains est encore d’actualité. Calmer la colère du petit peuple passe toujours par les mêmes stratagèmes.

Rien ne vaut, pour tenter d’y parvenir, ces stades s’égosillant et de se pâmant face aux exploits d’athlètes conditionnés à l’obtention de magnifiques performances. Bon, certes, ils ressemblent quand même un peu à ces oies et ces canards que l’on gave jusqu’à ce qu’une stéatose hépatique fasse enfler leur foie. « Je vois que vous n’avez rien compris : là ce sont des records qui sont visés à travers des efforts d’années d’entraînement qui méritent d’être récompensés ». « Ah je pige ! La différence c’est que les oies elles ne sont pas consentantes, alors que les sportifs … »

Décidément quelle fierté face à ces médaillés qui flatte notre esprit patriotique.  Pourtant, des décorations, nous en avons déjà gagnés beaucoup.

Celle de l’hypocrisie d’abord, en déplorant la guerre à Gaza, tout en livrant des armes au gouvernement d’extrême droite israélien qui massacre à tour de bras les populations civiles.

Celle de la trahison encore, alors que nos dirigeants viennent de relancer une politique de domination colonialiste en Kanaky.

Celle de l’indignité toujours, quand jour après jour l’immigration devient le bouc-émissaire de tous nos malheurs.

Mais oublions tout cela.

Que la joie éclate à tous les carrefours … en se bouchant le nez pour ne pas sentir les effluves de la corruption !

Que le plaisir se répande à travers le pays, en applaudissant le passage de la flamme … à 180 000 boules le coût de chaque étape !

Que l’insouciance nous gagne le temps d’un partage fraternel … Enfin fraternel, pas trop quand même. On est français tout de même, on va pas se mettre non plus à applaudir des étrangers ! On s’en fout du sport, l’important c’est qu’on gagne.