Un été avec le GCU (7)

Aujourd’hui : « Qui gêne qui ? »

Coup de projecteur, tout cet été, sur un petit bijou de l’économie sociale et solidaire ! Le Groupement des campeurs universitaires, créé en 1936 par des instituteurs dans la foulée des premiers congés payés, est ouvert depuis quelques années à tout adhérant qui accepte ses valeurs, mais aussi son principe central : l’autogestion.

Chaque été, c’est près de 50 000 campeurs qui fréquentent ses plus de 90 terrains. Dans leur quasi-totalité ce ne sont pas des salariés, mais les vacanciers qui en assurent la gestion quotidienne. Avec une ancienneté de plus de 60 ans dans cette association, il était temps que je fasse écho sur ce site des chroniques que je publie dans sa revue « Plein air et culture » depuis dix ans.

Il est quand même certains occupants de nos terrains qui manquent de savoir-vivre. On est à la limite d’un rapport de conflit envoyé au GCU.

Prenez l’exemple de ces déchets jonchant le sol. Les poubelles, cela existe quand même ! Bon, c’est vrai que ce sont les écureuils qui épluchent méticuleusement les pommes de pin vertes pour atteindre leurs graines. Mais les écailles qu’ils laissent tomber à terre, ils pourraient quand même les ramasser.

Et puis, il y a ces disputes pour un même emplacement. « Je l’ai réservé » dit le nouvel arrivant à celui qui est déjà installé. « Oui, mais la réservation n’était pas indiquée sur le listing. » En fait, : croaac-croaac, ce sont deux couples de pies qui se chicanent le même nid, jacassant à qui mieux mieux, à nous casser les oreilles.

Il y a aussi les chiens de certaines installations. Leurs maîtres se doivent de ramasser leurs déjections. Et pourtant il y en a partout ! En vrai, les coupables ont des ailes. Ce n’est pas à proprement parler du tir aux pigeons, mais plutôt des pigeons qui font une compétition de tir aux fléchettes sur les campeurs. Leur toile de tente ? Zone simple, ils marquent 5 points. Leur pare-brise de voiture ? Zone double, ils marquent 10 points. Leur tee-shirt tout blanc ? Zone triple, ils marquent 15 points !

Et les trous partout ? Les occupants pourraient quand même les reboucher avant de partir. Sauf que ce sont les lapins qui, à l’aurore, gambadent et creusent.

La nuit, c’est silence à partir de 23h00. Eh bien, il y en a qui ne s’en font pas. Ces « tut » qui résonnent toutes les cinq secondes. Impossible de dormir. Bonjour les boules Quies ! Encore un appareil électronique qui n’a pas été déconnecté ? On a beau crier très fort « OK Google, débranche-toi », rien ne se passe. Logique, ce n’est qu’un hibou petit duc qui hulule.

C’est quoi cet essoufflement ? Encore le môme de la tente d’à côté qui fait sa crise d’asthme. Mais que font les parents ? Peuvent pas lui donner sa Ventoline© ? Ben non, c’est le hérisson qui tousse et crépite, atteint de vers pulmonaires. En réalité, tous ces animaux vivent tranquilles sur nos terrains pendant six mois de l’année … Les autres six mois … c’est nous qui les envahissons !