Un été avec le GCU (2)

Aujourd’hui : « Paradis du jeu »

Coup de projecteur, tout cet été, sur un petit bijou de l’économie sociale et solidaire ! Le Groupement des campeurs universitaires, créé en 1936 par des instituteurs dans la foulée des premiers congés payés, est ouvert depuis quelques années à tout adhérant qui accepte ses valeurs, mais aussi son principe central : l’autogestion.

Chaque été, c’est près de 50 000 campeurs qui fréquentent ses plus de 90 terrains. Dans leur quasi-totalité ce ne sont pas des salariés, mais les vacanciers qui en assurent la gestion quotidienne. Avec une ancienneté de plus de 60 ans dans cette association, il était temps que je fasse écho sur ce site des chroniques que je publie dans sa revue « Plein air et culture » depuis dix ans.

« Qui veut faire une cabane en bois, avec moi, je vais chercher de la paille ? », une petite fille de 10 ans interpelle devant le bloc sanitaire trois garçons du même âge en grande discussion qui semblent trop occupés pour répondre à son invitation. Aux retraités arrivés avant le début des vacances, ont succédé des familles de deux ou trois enfants. Le terrain s’est rempli tout doucement : « maintenant, il y a plus de jeunes que de vieux » a constaté une préadolescente, s’adressant à sa copine.

Les vélos ont commencé à tourner, bientôt suivis par des trottinettes. Les groupes d’enfants se sont constitués. Ici, un auvent abrite cinq gamins assis autour d’une table, lancés dans un tournoi de jeu de société. Là, un plaid étendu devant une installation accueille les plus petits, sous le regard d’une maman. Ailleurs, l’inévitable partie de pétanque regroupe quelques ados qui ont rejoint des adultes. La piscine ? Elle n’attire pas encore, en ce début juillet plutôt maussade. Elle sera investie bien avant que la grosse chaleur ne s’installe. Quant au tennis de table, il reste comme d’habitude plébiscité, mais il est parfois aussi détourné : « loup-garou devant la table de ping- pong » proclament à qui veut les entendre deux enfants passant en vélo, en ce début de soirée, le long des installations.  C’est vrai que pour y jouer, il vaut mieux être nombreux. A l’initiative de grands ados, un jeu de pistes adressé aux plus petits ne tardera pas à être organisé.

Le terrain est devenu, en quelques jours, une grande cour de récréation peuplée de cavalcades d’enfants et de leurs joyeux éclats de rire. Seuls les adultes ont le nez plongé dans leur tablette, leur ordinateur portable ou leur bouquin. Qui a dit que c’était notre jeunesse qui était devenue addict d’internet, ses jeux en ligne et ses réseaux sociaux ? Certes, elle affectionne de s’y adonner. Mais, elle sait aussi transformer nos campings en formidables terrains de jeux.

Certains campeurs se plaignent régulièrement de la pauvreté des équipements destinés aux enfants. C’est vrai qu’il manque de toutes ces installations plus ou moins sophistiquées que l’on trouve dans les grands campings privés trois étoiles. Mais, faut-il vraiment le regretter ? Ne faut-il pas plutôt faire confiance aux plus jeunes de nos adhérents pour savoir peupler, malgré tout, leurs vacances d’activités, de jeux et de divertissements dignes du temps de l’enfance.