Et à part les JO, quoi de neuf?
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dans Billets d'humeur
Je suis hermétique à la compétition sportive qui fonctionne en miroir d’une société où, trop souvent, la rivalité s’oppose à la solidarité, la concurrence se substitue à la coopération et la comparaison aux autres supplée les défis lancés à soi-même.
Je suis étanche aux records de champions gavés à la performance comme des oies du Périgord, dont le recrutement de plus en plus jeune sacrifie leur enfance au dressage implacable destiné à accomplir à la perfection des gestes répétitifs et automatiques.
Je suis imperméable au chauvinisme franchouillard qui s’enflamme du nombre de médailles obtenues par notre pays, élevant au summum de la gloire la multiplication des prix décernés dans ces comices agricoles exposant les meilleures bêtes de foire.
Autant dire qu’à l’encontre de l’immense majorité de mes contemporains, ces jeux olympiques, qu’ils soient trustés par des valides ou de sportifs handicapés ont produit chez moi un haut degré d’indifférence.
Que cet évènement ait été plébiscité pat l’immense majorité du peuple français multipliant les heures de retransmissions télévisées ? Grand bien leur fasse !
Que la cérémonie d’ouverture ait été stipendiée par les plus réactionnaires et célébrée par les défenseurs de la diversité ? Cela m’importe peu : je ne l’ai pas regardée.
Que l’excellence de l’organisation ait été plébiscitée par toutes et tous, pour sa fluidité et son efficacité ? Peu m’en chaud !
Deux actualités survenues entre le 26 juillet et le 11 août m’ont bien plus marqué.
La première plonge dans le désespoir : c’est la perpétuation de la répression coloniale exercée par le gouvernement d’extrême droite d’Israël à Gaza, les compteurs du massacre organisé atteignant 40 000 tués dont plus de 14 000 enfants dont la complicité avec les terroristes ne fait bien sûr aucun doute. Que des criminels de guerre du Hamas aient été éliminés ne saurait grandement émouvoir. On attend que leurs acolytes du camp d’en face, le génocidaires d’extrême droite du gouvernement israélien soient non pas éliminés physiquement, mais jugés et punis par le tribunal pénal international. Ne nous trompons pas de combat : les antisémites de tout poil ou les ignobles attentats contre des synagogues sont leurs meilleurs alliés.
Le second évènement réactive l’espoir : c’est le soulèvement populaire du Bengladesh chassant du pouvoir un tyran de sexe féminin, démontrant que la parité concerne aussi l’exercice de la dictature ! Reste à savoir pendant combien de temps Muhammad Yunus, le prix Nobel de la Paix devenu premier ministre, pourra garder le pouvoir et ce qu’il en fera.
Cette double actualité montre ce que l’Homme peut faire de pire et de meilleur : s’enfoncer dans la barbarie et en même temps avancer vers l’émancipation.