Combattre les discriminations

Au cours de l’année scolaire 2023/2024, l’Éducation nationale a comptabilisé 1670 actes antisémites et 1960 actes racistes (contre respectivement 400 et 870 l’année précédente). Comment analyser ces chiffres et comment combattre de tels comportements ?

Notons tout d’abord que ce ne sont là que les actes qui ont pu être identifiés, essentiellement d’ailleurs des insultes, ne prenant pas en compte ceux ayant été commis sans avoir été répertoriés. Difficile donc de mesurer leur ampleur réelle. Pour inadmissibles qu’ils puissent être (il n’y en aurait encore qu’un seul que cela resterait insupportable), celle et ceux qui les ont commis ne représentent toutefois que 0,0003 % des 12 millions d’élèves. Au-delà de cette très faible proportion, c’est le presque triplement de leur nombre en une année qui choque. Peut-on, pour autant, conclure à une aggravation ou à une meilleure détection liée à une plus grande sensibilisation : y en a-t-il plus ou y a-t-on fait plus attention ? Se sont-ils multipliés ou les adultes y font-ils plus attention ?

Vigilance

Quelle que soit la réponse, notre responsabilité collective quant au positionnement à adopter face aux jeunes générations est essentielle. Si nous devons dénoncer et combattre les actes racistes ou antisémites, nous ne devons pas nous contenter d’intervenir sur ce qui apparaît comme la partie visible de l’iceberg. Nous devons aussi ne pas banaliser et reprendre les remarques sexistes, les moqueries grossophobes, les railleries pauvrophobes, la stigmatisation des cheveux roux, des dents du bonheur ou de l’absence de vêtement de marque etc... Aucune appartenance culturelle ou religieuse, aucune origine sociale ou ethnique, aucune caractéristique psychologique ou physique ne sont prescriptives d’une qualité ou d’un défaut, d’un comportement ou d’une pensée, d’une valeur ou d’une tare. Il faut le répéter inlassablement encore et toujours : nous sommes toutes et tous uniques et devons être perçus pour ce que nous sommes vraiment et pas sur ce que nous sommes censés être au regard de nos affiliations !

 

Billet paru dans une version raccourcie dans Le Journal de l’animation n°248 (nov/dec 2024)