Mérel Dominique - Livret d'accueil
«Toute une réflexion nous a conduit à concevoir l’idée d’un livret d’accueil»
Dominique Mérel chef de service éducatif à l’IME du Val de Sèvre
Pourquoi avez-vous pris l’initiative de ce livret d’accueil et comment la réalisation a-t-elle été menée ?
Dominique Mérel : Au départ, il y a la volonté de notre directeur, Jean Louis Bourout, soucieux de mettre en œuvre les orientations de la nouvelle loi sociale, qui reconnaît une place fondamentale aux enfants et aux familles. L’équipe de direction, très sensible à cette question, a commencé à se renseigner sur ce qui existait déjà. Nous avons constaté que peu d’établissements s’étaient penchés sur ce sujet. Nous avons lu des ouvrages comme celui de Roland Janvier et d’Yves Matho (1). Nous avons aussi bénéficié des conseils du CREAI des Pays de Loire. Chaque année, l’établissement proposant deux journées institutionnelles de réflexion à tout le personnel, nous avons invité en 1998, Jean-René Loubat (psychosociologue, par ailleurs collaborateur à Lien Social) à venir nous parler de l’évaluation et du projet individualisé. Son apport a considérablement enrichi notre démarche, nous amenant à définir, à partir de la mission qui nous incombe, ce qu’il dénomme des prestations offertes aux usagers, en l’occurrence ici, les enfants et leurs familles. Nous sommes en capacité de décliner nos différentes actions de manière transversale : apprentissage cognitif, socialisation, expression verbale et langagière, soutien moral affectif et psychologique, suivi et vigilance médicale, promotion d’une éducation à l’hygiène et à la santé, reconnaissance et éducation à la citoyenneté, accueil et association des familles. L’idée est que personne n’est “détenteur “d’une prestation au regard de sa fonction. Chaque professionnel, selon qu’il soit éducateur, enseignant, psychologue, psychomotricien… selon sa spécificité et son rôle, met en œuvre ces actions auprès de chaque jeune. Elles servent par ailleurs de support à l’élaboration du projet individualisé éducatif, pédagogique, thérapeutique et social de chaque jeune. C’est une approche plus transversale, pluridisciplinaire et collective. Toute cette réflexion nous a conduit à concevoir l’idée d’un livret d’accueil dont la nécessité s’est progressivement imposée.
Qui a rédigé ce livret d’accueil ?
Dominique Mérel : Nous l’avons rédigé à trois. Le secteur médico-social ne sait pas toujours utiliser les techniques de communication, notamment celles qui consistent à cibler les destinataires que l’on cherche à toucher. Forts de cette conviction, nous avons sollicité une aide extérieure pour nous aider à concevoir la maquette de ce document. Mais, nous nous sommes aussi appuyés sur plusieurs membres de l’équipe pluridisciplinaire. Nous avons volontairement visé une expression écrite épurée. Nous avons consulté les délégués parents du conseil d’établissement pour connaître et prendre en compte leur point de vue. Ils ont pu ainsi parler des points qu’ils souhaitaient voir éclaircis. Nous avons consacré toute une partie sous la forme questions/réponses, à partir des centres d’intérêt qu’ils nous ont indiqués. Ils nous ont proposé des thèmes auxquels nous n’aurions pas pensé. Cela nous a permis de glisser des informations utiles : est-ce une vraie école ? Avec qui l’enfant va-t-il se retrouver ? Quels sont les différents professionnels à intervenir ? Qui fait quoi ? Comment la journée est-elle organisée ? Nous avons veillé à nous mettre à la portée des non-spécialistes qui ne s’y retrouvent pas forcément dans tous les sigles (IME, IR, CCPE, CDES, DRASS, AEMO, ASE…) que nous avons présentés dans un glossaire.
Qui a décidé de la version définitive ?
Dominique Mérel : Nous l’avons fait valider en deux temps. D’abord, nous avons présenté la maquette et le plan en réunion institutionnelle devant tout le personnel. Puis, une fois le texte rédigé, nous l’avons largement diffusé, en proposant à chacun de soumettre les corrections et modifications qu’il souhaitait voir apporter. Les délégués parents ont, eux aussi, été sollicités pour donner leur avis. Nous serons certainement amenés à le réécrire d’ici quelques temps, quand le besoin s’en fera sentir.
(1) « Mettre en oeuvre le droit des usagers » Roland Janvier et Yves Matho
Propos recueillis par Jacques Trémintin
LIEN SOCIAL ■ n°607 ■ 31/01/2002