EN SOUFFRANCE
Défi à la pudeur. Quand la pornographie devient l’initiation sexuelle des jeunes
Gérard BONNET, Albin Michel, 2003, 230p.
La sexualité a toujours constitué le moyen par excellence pour faire pièce aux tendances destructrices et mortifères de l’être humain. Mais si l’érotisme se situe du côté de l’amour, la pornographie penche, quant à elle, du côté de la prostitution. Et, en la matière, notre société est devenue exhibitionniste : le déferlement du X concerne les chaînes de télé (en 2002, elles ont diffusé 943 films de cette catégorie), 30% des cassettes vidéo louées, sans oublier une publicité aux messages de plus en plus
Une enfance en enfer
Jean FAYARD, Le Cherche Midi, 2003, 282 p.
Ce que Jean Fayard nous décrit de son enfance est proprement hallucinant. On a du mal à imaginer qu’un homme victime à ce point de l’acharnement et de la violence aie pu survivre sans devenir un psychopathe assoiffé de vengeance. Jugeons-en plutôt. Sa vie commence dans un réduit puant la saleté et les déjections humaines. Son père, imbibé d’alcool, fait régner la terreur à la maison. Sa mère, ne vit que dans la haine de ses enfants. Incapable de subvenir à leurs besoins, elle les contraint à faire
Sans père, ni repères...
Catherine LEHOUX-FLEURY, éditions Bouchène, 2003, 97 p.
Il est des destins qui peuvent paraître, au premier abord, marqués par le sceau de la fatalité, l’idée d’une reproduction intergénérationnelle quasi-automatique de la maltraitance restant encore vivace. Pourtant, si l’on sait qu’il est possible d’échapper au pire, trop souvent les seules illustrations qui émergent sont celles de la perpétuation du malheur. C’est parce qu’il démontre le contraire, que le récit de Catherine Lehoux-Fleury est si précieux. Ce qu’elle nous décrit de son
Je vous demande le droit de mourir
Vincent Humbert, éditions Michel Lafon, 2003, 188 p.
Le tapage médiatique qui a accompagné la parution de ce livre (un bandeau annonçant d’une manière particulièrement racoleuse que son auteur ne vivrait peut-être plus au moment de la mise en vente de son récit) avait de quoi provoquer une certaine méfiance, quant à la lecture d’un tel ouvrage. Et puis, ce que l’on découvre dans ces pages s’avère d’une grande pudeur et d’une force émotive intense. Après tout, au-delà des discussions de salon, animées par des gens plein de vie et bien portant
La spirale ascendante. Faire reculer l’exclusion
Brigitte Camdessus, Desclée de Brouwer, 2002, 232 p.
La France de l’an 2000, c’est 200.000 sans abris, deux millions de mal logés et quatre millions de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté. C’est 20 % de 16-25 ans dans la grande pauvreté (5,5% en 1970) et 9% des 25-29 ans (3,9% en 1970). C’est encore 2,3 millions d’adultes illettrés et 85% d’enfants de cadres qui obtiennent leur Bac, contre 52% d’enfants d’ouvriers et 34% d’enfants de parents inactifs. C’est 32 sans domicile fixe atteints de tuberculose sur les 586 testés par le
Eduquer face aux drogues et aux dépendances
Georges VAN DER STRATEN WAILLET, Chronique Sociale, 2002, 158 p.
Il existe une quarantaine d’hypothèses pour expliquer la toxicomanie, mais on distingue trois approches bien distinctes pour répondre à cette problématique. Chacune d’entre elles présentant, à peu près, les mêmes taux de réussite, chaque toxicomane doit pouvoir choisir celle qui lui convient. Celle qui a été longtemps privilégiée dans notre pays, avec un mépris certain pour les deux autres, c’est la psychothérapie. Mais il ne faut pas oublier ni les programmes de substitution
Peut-on civiliser les drogues? De la guerre à la drogue à la réduction des risques
Anne COPEL, La Découverte, 2002, 384 p.
Diminution de 70% de la consommation d’héroïne, réduction de 75% de la mortalité liée à la contamination par le sida, de 80% des overdoses mortelles et de 79% des actes de délinquance, suivi médical régulier pour 70% des usagers... Ces résultats ne sont pas le produit de la « guerre à la drogue » déclarée par l’occident qui a connu échec sur échec, mais concernent les toxicomanes de notre pays qui sont entrés dans les programmes de substitution. Etonnamment, la France qui fut si longtemps marquée par
Les coups durs
Elizabeth LAIRD, Flammarion, 2003, 208 p.
« Parfois, on passe des bons moments avec Steve, mon beau-père. Il suffit de rester prudent et de lui éviter des contrariétés. Mais quand il est en colère, c’est terrible. Une fois, il m’a attrapé le bras. Ses doigts étaient comme des griffes d’acier. D’une secousse, il m’a propulsé devant lui, son visage à quelques centimètres du mien. Ses yeux étaient deux éclats de verre, sa bouche une barre de fer. Il m’a dit que j’allais me souvenir de la raclée que j’allais prendre. Cette fois, il ne s’est pas
Sexualité et sida en milieu spécialisé. Du tabou aux stratégies éducatives
Nicole DIEDERICH, Tim GREACEN, érès, 2002, 256 p.
Il existe peu de recherches en France, concernant la prévalence et la prévention du sida dans le public atteint de handicap mental. L’ouvrage présenté ici constitue donc une première. Mais, il va bien au-delà de la seule question de la pandémie, abordant un sujet fondamental : le libre accès à la sexualité pour des personnes qui, pour être intellectuellement diminuées, n’en ressentent pas moins, même chez les plus gravement handicapées, le besoin d’être aimé et d’aimer soi-même. Les auteurs se
Comprendre la sexualité de la personne handicapée mentale
Denis VAGINAY, Chronique Sociale, 2002, 206 p.
Nos sociétés naïves semblent découvrir que les personnes handicapées mentales ont une sexualité. Pourtant, dès 1897, le médecin Bonneville considérait que les rapports sexuels des arriérés offraient une bonne alternative à l’onanisme ! Mais jusqu’aux années 1960, on est resté dans le déni. Puis, progressivement on a accepté de reconnaître droit au plaisir et à la sexualité, en passant toutefois par une double représentation : l’ange (être asexué) et le démon (sexualité bestiale). Aujourd’hui