Psychiatrie
Adèle & Henry
LÉPINE Christelle, Ed. d’un Monde à l’Autre, 2013, 77 p.
Qu’il est difficile de décrire le handicap psychique, sans tomber ni dans la stigmatisation méprisante ou la moquerie ironique, ni dans le diagnostic psychiatrique ou la préconisation thérapeutique. Christelle Lépine nous propose un récit d’une grande finesse qui tente, avec délicatesse, de nous faire comprendre ce qui peut bien se passer dans la tête d’une personne atteinte d’une confusion certaine (euphémisme synonyme de « détraquée du ciboulot », telle que notre héroïne se reconnaît
Quel accueil pour la folie?
BAILLON Guy, Ed. Champ Social, 2011, 345 p.
Guy Baillon plaide ici pour une psychiatrie humaniste qui s’oppose à cette psychiatrie traditionnelle qui fut longtemps fondée sur l’enfermement systématique, la séparation du patient d’avec sa famille, un mode de protection rigide et la centration de la thérapie sur les dysfonctionnements du seul patient, l’environnement étant exempté de toute responsabilité. L’auteur décrit la longue transformation des soins apportés aux malades mentaux et les révolutions qui émergèrent tant à l’époque de Pinel
Histoire de la folie de l’antiquité à nos jours
QUETEL Claude, éditions Taillandier, 2009, 620 p.
La poursuite de la folie à travers les âges, que nous propose Claude Quetel, remet en cause bien des idées reçues. La maladie mentale a existé à toutes les époques. Il n’y a pas de société sans fous. On en trouve la trace historique, dès l’antiquité. Le souci récurrent de la soigner a toujours mobilisé tant la médecine que le magique. L’imaginaire humain sut faire appel à une diversité de méthodes, mettant en jeu aussi bien les médicaments, que des thérapies par la parole ou d’autres média
Un monde sans fous
BORREL Philippe, éditions Champ Social, 2010, 174 p.
Les années 1970/1980 auront été marquées par une formidable créativité de la psychiatrie. La sortie des malades mentaux des asiles qui les enfermaient jusque là, constitua une occasion unique des les soigner au plus proche de leur lieu d’habitation et de leur vie sociale. Encore aurait-il fallu que des dispositifs alternatifs les accueillent. Mais les 50.000 lits qui auront été fermés, depuis 1980, n’ont été relayés que par des familles très vite épuisées et la rue où les malades mentaux se
Comprendre la psychiatrie communautaire
LASSERRE Henri, Chronique Sociale, 2008, 96 p.
La psychiatrie a fait l’objet d’une intense et puissante vague de critiques dans les années 1960. On lui reprochait de se limiter à des fonctions de réclusion et de protection de l’ordre publique, en enfermant la folie pour mieux la domestiquer. Et son rôle thérapeutique d’être largement altéré par l’exil et la dépossession de soi imposé aux patients. L’asile est alors un univers totalisant (voire totalitaire), tutélaire et mortifère où les malades s’entassent dans des dortoirs à 50, passant
Pont-Piétin, un hôpital-village
DOSSAL Philippe, Siloë, 2009, 64 p.
Écrivain et journaliste, Philippe Dossal a coordonné cet ouvrage regroupant les témoignages de différents acteurs (assistant social, cadres soignants et administratifs) et des photos tant contemporaines qu’anciennes retraçant l’étonnante aventure de cet hôpital psychiatrique. Aux lendemains de la seconde guerre mondiale, un besoin se fait sentir dans ce qui est encore nommé la Loire inférieure (rebaptisée Loire Atlantique en 1957) : près de 40% de ses malades mentaux sont hospitalisés hors du département
Les usagers au secours de la psychiatrie. La parole retrouvée
BAILLON Guy, érès, 2009
Dans un style parfois un peu trop discursif, Guy Baillon ne nous propose pas moins un éclairage tout à fait intéressant sur la psychiatrie. Bien sûr, il y a ces banderilles qui feront grincer quelques dents. Comme ce regret sur l’absence de modestie et d’incertitude qui devraient pourtant constituer la base de cette discipline ou la critique sur sa prétention à vouloir répondre à tous les besoins de la personne malade mentale. Autre pique combien pertinente pour tous ceux qui ont été confrontés à l’argument de
La dérive idéologique de la psychiatrie
LABOURET Olivier, érès, 2008
Notre société, nous explique Olivier Labouret, a connu ces dernières décennies de profondes mutations : repli sur soi, hédonisme, surinvestissement du corps et de la vie imaginaire, valorisation de la performance, développement de la communication virtuelle et instantanée… Cette individualisation envahissante, pour être attenante à l’aspiration démocratique, a néanmoins de nombreux effets pervers. La montée des frustrations, tout d’abord : la jeunesse, dont l’existence est vidée de sens et qui tantôt se conformeLa pratique du packing avec les enfants autistes et psychotiques en pédopsychiatrie
DELION Pierre & all, érès, 2007
L’enfant en sous-vêtements s’allonge sur un lit. Il est enveloppé très rapidement de linges mouillés à l’eau froide, préalablement essorés. Le froid ne tarde pas à l’envahir. L’espèce humaine est homéotherme. Son organisme identifie aussitôt tout refroidissement qui menace la température centrale stable qui lui est vitale. S’enclenche alors un mécanisme qui lui permet d’accroître la production de chaleur. L’enfant, saisi par la désagréable sensation de refroidissement, se réchauffe au cours de l’heure qui
Enfermez-les tous ! Internements : le scandale de l’abus et de l’arbitraire en psychiatrie
Catherine DERIVERY et Philippe BERNARDET, Robert Laffont, 2002, 318 p.
Voilà un livre à lire de toute urgence. Il dénonce un de ces scandales dont la France a le secret. Héritage de l’ancien régime, un temps supprimé par la Révolution, puis rétabli par la loi de 1838, enfin confirmé par la loi de 1990, l’internement psychiatrique est, dans notre hexagone, du ressort de l’administration. La Cour européenne des droits de l’homme a condamné notre pays 33 fois entre juillet et décembre 2000, stigmatisant des conditions attentatoires aux libertés