À chacun ses références

Plutôt que d’abattre les statues, mieux vaut les contextualiser, nous dit-on. Passons donc aux travaux pratiques. Plaçons en perspective deux commémorations de 2021 : celle de Napoléon 1er (mort en 1821) et de la Commune de Paris (massacrée en 1871).

On doit à Napoléon 1er : la création des Codes civil et pénal, du Sénat, du corps préfectoral, les lycées, du Baccalauréat, de la Cour des comptes et de la Légion d’honneur. Mais aussi, une dictature de quinze années marquées par la suppression des libertés d’expression, de réunion, de circulation et de presse ; la censure ; des opposants guillotinés, exilés, condamnés aux travaux forcés, torturés (marquage au fer rouge, amputation, fouet, bastonnade) ; cinq millions de pertes civiles et militaires au cours des guerres de conquête ; le massacre de trois milles prisonniers pendant la campagne d’Egypte ; le rétablissement de l’esclavage …

La Commune est connue pour ses mesures sociales : suppression des dettes de loyer, réquisition des logements vides, versement d’une pensions aux blessés, veuves et orphelins de guerre, confiscation des ateliers abandonnés transformés en coopératives ouvrières, interdiction des amendes patronales et des retenues sur salaires, élection au suffrage universel des fonctionnaires, mandat nominatif pour les élus (destituables par leurs électeurs), laïcisation de l’enseignement, séparation de l’église et de l’Etat etc... Après soixante-dix-huit jours d’existence, Elle fut écrasée dans un bain de sang. Mais, on lui reproche l’exécution de deux généraux qui avaient ordonné de tirer sur la foule et d’une centaine d’otages en représailles des massacres qui feront plus de vingt mille morts.

Napoléon fut-il un tyran brutal misogyne, homophobe, antisémite, raciste et antirépublicain ou l’un des géants les plus incontournable de notre histoire ? La Commune de Paris fut-elle un « lamentable drame menée par une bande de scélérats » ou la première République sociale ? A chacun d’en juger.

Jacques TrémintinLIEN SOCIAL ■ n°1297 ■ 08/06/2021

A chacun de vos passages sur la page d'accueil, un choix aléatoire de textes archivés s’affiche :
La Villa Préaut : 30 ans de prise en charge d’incasables
Certains jeunes se font exclure successivement de leurs lieux d’accueil. A la Villa Préaut, on leur dit en entrant, qu’on ne les renverra pas. Cela dure depuis bientôt trente ans… et ça tient. Radiographie d’un fonctionnement qui marche. L’histoire de la Villa Preault est tout d’abord remarquable par sa banalité. Ici, pas de débauche de moyens, ni d’expérimentations hors du commun, pas plus que ...
Des convictions face aux pièces à charge
Comment réagit un praticien de la protection de l’enfance, spectateur de la soirée de France 3 sur l’ASE, le 16 janvier 2018 ? On ne peut passer à côtés de grossières erreurs. Comme affirmer que les familles d’accueil ne bénéficieraient d’aucune formation, alors que le Diplôme d’état d’assistant familial est devenu obligatoire …depuis 2006 ? Comme déplorer que l’on refuserait aux enfants placés ...
Le « pognon » n’est pas « de dingue » pour tout le monde !
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Du nomadisme à la resocialisation
 Utiliser l’itinérance pour stabiliser des jeunes désocialisés : un paradoxe mis en oeuvre par un lieu de vie finistérien et qui marche ! Ribinad signifie en breton « passage étroit », « brèche » ou « bout de chemin ». L’association portant ce nom anime une structure d’accueil non traditionnelle qui accompagne un moment de la vie de jeunes de 14 à 21 ans, en grande difficulté sociale ou ...
L’aller-vers, en mode médicosocial
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Les SESSAD ont connu, ces dernières années, une croissance insolente. La source de ce succès est à relier à la conjugaison de deux ambitions contemporaines : la pluridisciplinarité et le hors-les-murs. Pour être un dispositif original au sein de l’action sociale, les services qui ont adopté le nom générique Sessad (Service d'éducation spéciale et de soins à domicile) prennent leur place dans une ...
Maternités ados Anjorrant - Nantes (44)
Accompagner les maternités adolescentes Certaines maternités interviennent dans des conditions qui ne les rendent pas toujours sereines : c’est le cas des adolescentes qui sont confrontées au paradoxe de devoir vivre en même temps la fin de leur enfance et un début de vie d’adulte. Ils ne sont pas nombreux les établissements en capacité de les accueillir. C’est le cas du centre éducatif ...




Comprendre la protection de l’enfance - Découvrez l’ASE comme jamais auparavant !

Ce livre démystifie l’Aide sociale à l’enfance (ASE) en répondant à 100 idées reçues. Plongez dans les aspects historiques, juridiques, sociologiques et psychologiques de cette institution essentielle. À travers les éclairages sur le fonctionnement, les objectifs, les limites et les évolutions de l’ASE, ce livre est une ressource précieuse pour tous ceux qui veulent en savoir plus sur cette administration clé de la protection de l’enfance. Découvrez les pratiques professionnelles, les défis quotidiens et les avancées de l’ASE à travers des réponses courtes, détaillées et précises.

Ce livre s’adresse principalement aux professionnels de l’action sociale et aux étudiants, mais il intéressera également les journalistes, universitaires, décideurs politiques, enfants et familles confrontés à l’ASE, ainsi que tout public désireux d’approfondir ses connaissances sur ces dispositifs souvent méconnus. Un ouvrage essentiel pour lever le voile sur cette institution discrète mais cruciale.

« Aujourd’hui à la retraite, Jacques Trémintin a accepté ce défi et il sait de quoi il parle, cette institution, il lui a consacré près de trente ans de sa carrière professionnelle. Il en connaît les arcanes, les moindres recoins. Il en connaît les hommes et les organisations, il a soutenu ses ambitions, s’est heurté à ses contradictions. Il a côtoyé tant d’enfants que ces enfants font désormais partie de lui. Il le dit lui-même, il s’est trompé parfois, il a essayé souvent, mais jamais il n’a triché. » (Extrait de la préface de Xavier Bouchereau, ancien éducateur spécialisé en AEMO, chef de service éducatif)

 « 100 idées reçues sur l’aide sociale à l’enfance » Jacques Trémintin, Éd. EHESP, 2024, 313 p.

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« Bienvenue sur le site de Jacques Trémintin, travailleur social qui n’a cessé d’écrire. Référent à l’aide sociale à l’enfance de 1992 à 2020, partie prenante de Lien Social de 1995 à 2023, contributeur au Journal du droit des jeunes de 1995 à 2017, pigiste dans le Journal de l’animation depuis 1999… l’accompagnement des enfants et familles, le maniement de la plume ou du clavier, l’animation de colloques ou de formations répondent au même plaisir de transmettre. Ce que fait aussi ce site, dont le contenu est à libre disposition à une seule condition : savoir garder son esprit critique et ne rien considérer d'emblée comme vrai ! »

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