Délinquance
Enfants bandits. La violence des 3-13 ans dans les banlieues
IMLOUL Sonia, éditions Panama, 2008, 158 p.
« Il n’y a pas d’enfant délinquant. Il n’y a que des enfants violents qui risquent, en grandissant, d’évoluer vers la délinquance » (p.77) affirme l’auteur. Sonia Imloul en convient : on ne peut interpréter de manière prédictive les agissements destructeurs dont on peut être témoin chez les tout petits. Ce qui ne signifie pas pour autant qu’il faille renoncer à toute prévention, quand on y est confronté. Les enfants qu’elle appelle « bandits » sont avant tout en souffrance, proclame-t-elle. Quand
J’étais un chef de gang
LADZOU Lamence, La Découverte, 2008, 245 p.
Placer le lecteur en prise directe avec la réalité des bandes, sans l’enveloppe protectrice de l’interprétation sociologique, ni la reformulation romanesque ou la confession du repenti n’est pas sans risque, explique Marie-Hélène Bacqué. L’ouvrage commence par le récit élaboré tout au long des douze entretiens qu’elle a menés avec Lamence Madzou. Donner la parole à un ancien chef de gang, c’est « réorienter le lampadaire, changer le jeu des ombres et des lumières » (p.181) On y voit grandir un
La délinquance des jeunes. Les profils, las causes, les évolutions
TOURNYOL DU CLOS Lorraine et Sébastien, L’Harmattan, 2007, 255 p.
On a pu expliquer la délinquance juvénile par l’hérédité, le biologique ou encore par la tentation situationnelle (trop grande accessibilité des cibles potentielles). Mais il est deux théories qui s’affrontent tout particulièrement. La première invoque la seule responsabilité de l’adolescent qui ferait un choix rationnel, inspiré par les gains matériels potentiels qu’il peut tirer de l’infraction commise. Il suffirait donc de le menacer de sanctions suffisamment dissuasives
La France a peur. Une histoire sociale de l’insécurité
BONNELLI Laurent, La Découverte, 418 p.
L’insécurité est un phénomène qui a toujours existé. Pendant longtemps, elle fut gérée par les institutions spécialisées qui en avaient la charge. Elle est devenue depuis un enjeu politique tant à droite qu’à gauche : la figure inquiétante du jeune d’origine étrangère, habitant en banlieue et au chômage a remplacé l’image de l’ouvrier rebelle menaçant les classes dominantes. Laurent Bonnelli nous fait ici une description brillante et fort bien documentée de cette mutation. Plusieurs facteurs permettent
La frénésie sécuritaire. Retour à l’ordre et nouveau contrôle social
Sous la direction de Laurent MUCCHIELLI, La découverte, 2008, 138 p.
Le clivage entre une droite essentiellement répressive et une gauche qui revendiqua longtemps l’articulation entre répression et prévention s’est estompé, ne laissant plus qu’un discours catastrophiste et alarmiste, affirmant que les choses vont toujours plus mal, mettant en cause les parents démissionnaires et les juges laxistes. Cette stratégie de dramatisation comporte de sérieuses déformations du réel, déformations que les dix contributeurs de cet ouvrage se font un
Des garçons et des cirques. Mineurs délinquants en centre éducatif renforcé
Lionel LEROI, éditions du Sextant, 2007
Les centres éducatifs renforcés ont déclenché à leur création méfiance et rejet. Aujourd’hui, ils sont environ 70 à proposer des supports pédagogiques plus ou moins originaux. A l’image de l’association « L’étape » qui a renoncé à des concentrations qui, par expérience, s’avèrent souvent explosives. Leur choix s’est porté sur le placement individuel : chaque adolescent est confié à l’un des douze cirques ambulants partenaires. L’activité y est très physique : montage et démontage des chapiteaux
Jeunes dangereux, jeunes en danger
Thomas SAUVADET, Dilecta, 2006, 190 p.
Qu’ils soient diabolisés ou victimisés, les jeunes de la cité sont souvent renvoyés à une entité supposée homogène surdéterminée par la précarité et la déviance. Pour l’auteur, il s’agit là d’une vision simpliste et réductrice. Certes, les « trente piteuses » marquent une rupture avec les « trente glorieuses » : installation d’un chômage structurel, précarisation des contrats de travail, montée de la marginalisation et de l’exclusion, désyndicalisation et dépolitisation, concentration des plus pauvres
Prévenir la délinquance dès la petite enfance
Sous la direction de Catherine BLATIER, L’Harmattan, 2006, 240 p.
La majorité des délinquants cesse ses transgressions avec le temps, suite à un évènement à forte valeur émotionnelle, à une rencontre affective ou à la naissance de leur enfant. Cette extinction naturelle justifie que l’on déploie à leur égard une tolérance d’autant plus grande que 90% de leurs passages à actes relève de conduites d’occasion ou transitoires. Quant à la délinquance persistante ou de condition, l’arsenal répressif a pour effet d’atténuer ni son importance ni sa
Faut-il avoir peur de nos enfants? Politiques sécuritaires et enfance
Sous la direction de Gérard NEYRAND, La Découverte, 2006, 126 p.
La prévention de la délinquance des mineurs s’abreuve à deux sources distinctes. On peut choisir d’incriminer les conditions socio-économiques, en considérant qu’elles sont à l’origine de l’émergence de l’essentiel des conduites transgressives. Toute autre est la responsabilisation les familles, désignées comme garantes du respect par leurs enfants des règles sociales. La première approche privilégie la compréhension des causes de la délinquance et la recherche de moyens pour
Délit de jeunesse: la justice face aux quartiers
Isabelle COUTANT, La Découverte, 2005, 326 p.
Issu d’une thèse de sociologie, cet ouvrage échappe au ton convenu qu’adopte parfois cet exercice académique et réussit à passionner d’un bout à l’autre. Le secret de sa réussite tient peut-être dans la proximité qu’il maintient avec les personnages qui le peuplent et dans la rigueur et la pertinence des analyses qu’il propose. Réalisé à partir d’enquêtes de terrain tant auprès d’une Maison de la justice et du droit que d’un dispositif d’insertion par le Bafa piloté par la PJJ, il nous fait