Délinquance
Les marchands de peur. La bande à Bauer et l’idéologie sécuritaire
RIGOUSTE Mathieu - Éd. Libertalia – 2011 - 151 p.
L’offensive de l’idéologie sécuritaire a remporté, ces dernières années, des victoires éclatantes, tant à droite qu’à gauche. L’utilisation de la peur comme outil politique a permis de légitimer toute la chaîne de production du contrôle. L’insécurité dénoncée n’a jamais été ni la misère, ni la précarité, ni les violences policières, ni la promiscuité ou l’insalubrité des conditions d’incarcération, ni les discriminations ou les ségrégations, pas plus que la pénibilité, les accidents ou le
Les nouveaux enjeux de l’action sociale en milieu ouvert. Réalités, défis et perspectives d’avenir pour les acteurs
LE REST Pascal, Érès, 2009, 338 p.
Les trente glorieuses qui ont suivi la fin de la seconde guerre mondiale ont vu se développer un large secteur sanitaire et social placé sous le paradigme de la volonté de redistribution des richesses et de solidarité à l’égard des plus démunis. Les trente piteuses qui ont suivi le choc pétrolier ont, quant à elles, été marquées par la déconstruction d’un État providence, cherchant à réduire son intervention à ses seules missions régaliennes de base. C’est toute cette évolution que nous décrit Pascal Le
Protection de l’enfance. Paroles de professionnels d’action éducative en milieu ouverte et enjeux pour l’évaluation
EME Bernard & CNAEMO, L’Harmattan, 2009, 334 p.
L’évaluation, exigence légale depuis la loi de 2002, présente le risque d’une instrumentalisation liée à l’aveuglement fonctionnel de commanditaires et de prescripteurs qui resteraient prisonniers d’une approche rationnelle immédiate. C’est bien cette crainte qui a incité le CNAEMO à s’associer à un sociologue, pour lancer une recherche-action sur les fondements normatifs, éthiques et politiques des pratiques professionnelles susceptibles d’être évaluées. Le premier constat qui est fait ici
Lutter contre la délinquance. Comment le tout répressif tue la sécurité
WALLER Irvin, L’Harmattan, 2009, 224 p.
R. Guiliani, élu maire de New York en 1994, adopta une politique de tolérance zéro. La police reçut pour consigne de ne plus accepter la moindre transgression : elle se mit à arrêter toute personne circulant sans titre de transport, traversant en dehors de clous ou urinant contre un mur. Cette fermeté sembla porter ses fruits, puisque le taux des crimes violents passa de 50/1000 habitants en 1993 à 42 en 1996 et 39 en 1997. Cet exemple fut repris partout dans le monde. Depuis, un certain nombre de
Quelle justice pour les mineurs? Entre enfance menacée et adolescence menaçante
MILBURN Philip, érès, 2009, 236 p.
Si Philip Milburn rappelle que le régime spécifique de la justice des mineurs a toujours comporté en son cœur le statut d’enfant à éduquer et d’adulte en devenir, il distingue trois modèles qui se sont succédés depuis que le code pénal de 1810 introduisit la notion de discernement, établissant ainsi pour la première fois une distinction de traitement entre mineurs et majeurs. Le premier d’entre eux relève d’une approche disciplinaire : c’est le temps du droit de correction paternelle. Les jeunes au
Faut-il emprisonner les mineurs?
DOLLÉ Nathalie, Larousse, 2009, 160 p.
Voilà un ouvrage fort bien écrit qui présente, avec pertinence, la question de l’incarcération des mineurs. Ce qui frappe dans sa lecture, c’est le constat récurrent de l’atermoiement, depuis deux siècles, entre la réponse répressive et la voie éducative. Lorsqu’en 1819, le ministère de l’intérieur publie un arrêté sur la nécessité de séparer les mineurs incarcérés de moins de 16 ans, des majeurs, le souci d’un traitement spécifique de la délinquance juvénile est évident. L’effet pervers, ce sera la
La violence des jeunes en question
LE GOAZIOU Véronique et MUCCHIELLI Laurent, Champ Social, 2009, 150 p.
Le problème de l’insécurité est devenu hautement médiatisé et politisé. C’est d’abord les medias qui privilégient le sensationnel qui fait vendre. Ce sont ensuite les élus qui voient dans la déclaration de la guerre au crime l’un des discours les plus vendeurs et rentables : faire peur permet ensuite de se pose comme garant du « retour à l’ordre », par la répression. Face à ce sujet sensible, les auteurs adoptent une posture de recherche scientifique : leur méthodologie
Lettre aux grandes personnes sur les enfants d’aujourd’hui
MEIRIEU Philippe, Rue du Monde, 2009, 309 p.
Dans l’imaginaire collectif, il y a de l’enfance quand il y a du manque : défaut de parole, impossibilité de subvenir à ses besoins, incapacité de se reproduire, absence d’autonomie, inaptitude à prendre des décisions. Et il est vrai que même s’il est riche d’une infinité de potentialités, l’enfant vient au monde totalement démuni. En tant qu’être inachevé, il ne peut se construire, sans l’aide de l’adulte. Pétri de pulsions et tout entier tendu vers leur satisfaction immédiate, ce n’est que
Lebrac: trois mois de prison
RITHE Bertrand, Le Seuil, 2009, 283 p.
« La Guerre des boutons », publié en 1912 par Louis Pergaud et porté à l’écran en 1961 par Yves Robert, est un classique de la littérature française qui s’est vendu à plus d’un million d’exemplaires. Il met en scène deux villages, Longueverne et Velrans, qui se font la guerre depuis des décennies, par enfants interposés. Innovation de la nouvelle génération : le butin exigé par les vainqueurs, à l’issue de chaque affrontement, ce sont les boutons et les lacets des vaincus, ce qui constitue une « triple
La sociologie de la délinquance juvénile
MAUGER Gérard, La Découverte, 2009, 128 p.
Les variations des statistiques de la délinquance juvénile mesurent autant l’activité des forces de l’ordre (dont le nombre a fortement augmenté ces dernières décennies) et l’accroissement du sentiment d’insécurité (inversement proportionnel aux risques encourus) que le nombre d’infractions constatées. Pour autant, la multiplication par neuf des faits de prédation et par trois des atteintes aux personnes, dans la deuxième moitié du XXème siècle, ne saurait se résumer à la seule fébrilité policière ou