Discrimination / Exclusion
Hébergement et réinsertion sociale: les CHRS. Dispositif, usagers, intervenants
Patrick PELEGE, 2004, érès, 278 p.
Il n’est pas facile de parler de façon synthétique des 700 CHRS que compte notre pays, tant ce dispositif disparate et complexe est lié aux particularités géographiques et associatives locales. Patrick Pelège y arrive néanmoins avec bonheur et intelligence. Il commence par évoquer le mouvement qui a porté l’aide sociale à l’hébergement du seul accueil des populations issues de l’hôpital, de la prison ou de la prostitution à l’élargissement aux victimes des processus complexes d’appauvrissement et de
Je suis noir et je n’aime pas le manioc
Gaston KELMAN, Mad Max Milo éditeur, 2003, 182 p.
« Je suis noir et je suis cadre, mais ne le dites pas à mon voisin, il me croit éboueur » Gaston Kelman aborde ici la question du racisme sous un angle inhabituel. Il n’est pas tant question ici du crétin qui rejette ouvertement celui qui est différent, mais du citoyen moyen prisonnier de l'atavisme qui amène à penser l’autre à partir non de ce qu’il est, mais de ce qu’il devrait être, conformément à l’idée qu’on se fait de ses caractéristiques congénitales. Il y aurait enracinement dans un
Sans visages. L’impossible regard sur le pauvre
Arlette FARGE, Jean-François LAE, Patrick CINGOLANI, Franck MAGLOIRE, Bayard, 2004, 272 p
Cet ouvrage est écrit à plusieurs voix. Une historienne, deux sociologues et un écrivain ont réuni leurs plumes autour de la même conviction : le pauvre, le démuni, celui qui n’a pas ou qui n’a plus, vit dans une non-représentation. S’il est de droit dans la société, il n’est plus de la société. Qu’on en juge : qu’ils s’appellent mendiants ou indigents, défavorisés ou précaires, sdf ou sans-abri, les mots pour les nommer ne servent qu’à les stigmatiser à
Ni putes, ni soumises
Fadela AMARA, La Découverte, 2003, 156 p.
On a assisté, au cours des quinze dernières années, à un double mouvement dans les banlieues : désinvestissement des pouvoirs publics qui ont de plus en plus déserté la lutte contre les discriminations et radicalisation des garçons qui, ressassant leur rancœur et leurs échecs, ont retourné leur rage contre les filles. Ce qui était au début une simple pression est devenue une véritable oppression : les garçons se sont sentis autorisés à édicter des règles de conduite aux filles et à corriger celles qui
Polices et discriminations raciales. Le tabou français
Sophie BODY-GENDROT et Catherine WITHOL DE WENDEN, Les éditions de l’Atelier, 2003, 190 p.
Les policiers en tenue disposent depuis 1986 d’un code de déontologie. On se demande bien pourquoi, puisqu’il n’y a jamais aucun problème. C’est, du moins, ce que prétend l’administration qui a élevé au rang de culture, le déni face aux plaintes des citoyens contre certaines pratiques discriminatoires, les présumant a priori de mauvaise foi. Et pourtant, il faut parfois beaucoup de courage pour les dénoncer. La capacité des agents de la force publique
La spirale ascendante. Faire reculer l’exclusion
Brigitte Camdessus, Desclée de Brouwer, 2002, 232 p.
La France de l’an 2000, c’est 200.000 sans abris, deux millions de mal logés et quatre millions de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté. C’est 20 % de 16-25 ans dans la grande pauvreté (5,5% en 1970) et 9% des 25-29 ans (3,9% en 1970). C’est encore 2,3 millions d’adultes illettrés et 85% d’enfants de cadres qui obtiennent leur Bac, contre 52% d’enfants d’ouvriers et 34% d’enfants de parents inactifs. C’est 32 sans domicile fixe atteints de tuberculose sur les 586 testés par le
L’homosexualité à l’adolescence
Anna VAISMAN, collection Hydrogène, De La Martinière Jeunesse, 2002, 110 p.
Voilà un ouvrage qui devrait venir garnir toute bibliothèque à destination de la jeunesse qui se respecte. Il s’adresse directement aux adolescents et aborde ce sujet avec intelligence et pertinence. L’explication est claire, sans détour et remet à sa juste place les préjugés et fausses informations. L’homosexualité s’accepte de mieux en mieux affirme-t-on, souvent. Mais ce mieux n’a pas fait disparaître toutes les difficultés. Etre ado n’est déjà pas facile, mais
Les naufragés - Avec les clochards de Paris
Patrick DECLERCK, Plon, 2001, 460 p.
Il les a côtoyés ivres, vociférant ou comateux d’alcool, hagards de rage et d’impuissance, obscènes, incontinents, puants et crasseux. Les clochards seraient au nombre de 10 à 15.000 à Paris et de l’ordre de 100.000 sur l’ensemble du pays (si on y inclut les jeunes à la dérive, les toxicomanes et les sortants de prison ou d’hôpital psychiatrique). Le regard porté sur eux, par Patrick Declerck est terrible. Mais, l’auteur sait de quoi il parle, lui qui s’y est intéressé de près, comme ethnographe tout
Fracture sociale
Arlette FARGE, Jean-François LAE, éditions Desclée de Brouwer, 2000, 176 p.
Novembre 1998, Robert Lefort se suicide. Avant de commettre son geste fatal, il a laissé un cahier couvert d’une écriture majuscule où il décrit son itinéraire. Le récit qu’il nous y propose est celui de sa vie : enfance et adolescence au sein d’une famille nombreuse, scolarité difficile qui l’incite très tôt à travailler, entrée dans le monde du travail où il exerce dans le bâtiment, tout d’abord (comme manœuvre auprès d’un artisan maçon, 8 ans durant) puis dans une
Zoneurs des Halles. Changer de regard sur la marginalité
Annie ROMILLAT, éditions Yves Michel, 2000, 120 p.
Les marginaux inquiètent la population, les consommateurs, les commerçants, les autorités. Pour autant, leur insoumission aux règles de la société et leur besoin urgent de provoquer ne sont pas compris pour ce qu’ils sont : un cri de protestation et de révolte qui exprime un fantastique mal-être. Paradoxe de l’action sociale engagée en leur direction : il s’agit de les élever au statut de citoyen alors même que, ne croyant plus en rien et désirant avant tout échapper à toute contrainte