Discrimination / Exclusion
L’homosexualité à l’adolescence
Anna VAISMAN, collection Hydrogène, De La Martinière Jeunesse, 2002, 110 p.
Voilà un ouvrage qui devrait venir garnir toute bibliothèque à destination de la jeunesse qui se respecte. Il s’adresse directement aux adolescents et aborde ce sujet avec intelligence et pertinence. L’explication est claire, sans détour et remet à sa juste place les préjugés et fausses informations. L’homosexualité s’accepte de mieux en mieux affirme-t-on, souvent. Mais ce mieux n’a pas fait disparaître toutes les difficultés. Etre ado n’est déjà pas facile, mais
Les naufragés - Avec les clochards de Paris
Patrick DECLERCK, Plon, 2001, 460 p.
Il les a côtoyés ivres, vociférant ou comateux d’alcool, hagards de rage et d’impuissance, obscènes, incontinents, puants et crasseux. Les clochards seraient au nombre de 10 à 15.000 à Paris et de l’ordre de 100.000 sur l’ensemble du pays (si on y inclut les jeunes à la dérive, les toxicomanes et les sortants de prison ou d’hôpital psychiatrique). Le regard porté sur eux, par Patrick Declerck est terrible. Mais, l’auteur sait de quoi il parle, lui qui s’y est intéressé de près, comme ethnographe tout
Fracture sociale
Arlette FARGE, Jean-François LAE, éditions Desclée de Brouwer, 2000, 176 p.
Novembre 1998, Robert Lefort se suicide. Avant de commettre son geste fatal, il a laissé un cahier couvert d’une écriture majuscule où il décrit son itinéraire. Le récit qu’il nous y propose est celui de sa vie : enfance et adolescence au sein d’une famille nombreuse, scolarité difficile qui l’incite très tôt à travailler, entrée dans le monde du travail où il exerce dans le bâtiment, tout d’abord (comme manœuvre auprès d’un artisan maçon, 8 ans durant) puis dans une
Zoneurs des Halles. Changer de regard sur la marginalité
Annie ROMILLAT, éditions Yves Michel, 2000, 120 p.
Les marginaux inquiètent la population, les consommateurs, les commerçants, les autorités. Pour autant, leur insoumission aux règles de la société et leur besoin urgent de provoquer ne sont pas compris pour ce qu’ils sont : un cri de protestation et de révolte qui exprime un fantastique mal-être. Paradoxe de l’action sociale engagée en leur direction : il s’agit de les élever au statut de citoyen alors même que, ne croyant plus en rien et désirant avant tout échapper à toute contrainte
Classer les exclus - Enjeux d’une doctrine de politique sociale
Jean Yves BARREYRE, Dunod, 2000, 184 p.
Les politiques sociales ont toujours eu recours à des grilles d’observation et à des modes d’interprétation pour orienter leurs manières de faire. Ces classifications fonctionnent sur la base de trois conditions : un inventaire préalable, une catégorisation par critères et l’assignation de l’individu à une place et une seule. Cette modélisation constitue une approche artificielle de la réalité : « il ne faut pas devenir dupes de nos propres œuvres, on ne saurait donner aucune valeur absolue aux
L’exclusion, définir pour en finir
Saül KARSZ, Michel AUTES, Robert CASTEL, Richard ROCHE, Monique SASSIER, Dunod, 2000, 174 p.
Saül Karsz est connu pour l’entreprise qu’il a entamée depuis quelques années de déconstruction du social. Cette démarche, éminemment constructive, se trouve ici à nouveau illustrée à propos du concept d’exclusion. Ce terme galvaudé et mis à toutes les sauces est revisité avec une force et une pertinence qui mérite le détour. C’est d’abord l’occasion d’évoquer les multiples approches de cette notion. Pour Serge Paugam, l’exclusion prend avant tout la
Savoir vivre ensemble: agir autrement contre le racisme et la violence
Charles ROJZMAN avec Sophie PILLODS, Syros, 1998, 284 p.
De l’institutrice de maternelle qui ne peut se consacrer qu’aux plus violents de ses élèves (pour les autres, elle n’a pas le temps) aux “ petits frères ” qui optent pour la violence devant le constat d’échec des luttes de leurs aînés, en passant par les travailleurs sociaux perçus comme des fonctionnaires englués dans leur routine, la situation des banlieues est à certains endroits devenus dramatique.Ce qui se passe au sein des institutions n’est parfois pas plus encourageant : soumis
1,2,3… cités
Akim Malouk, Danie Lederman, Ramsay, 1999, 235 p
Avec Akim Malouk, on entre dans une banlieue sans concession. Ici, pas de place ni pour la langue de bois, ni pour les précautions oratoires. Ce témoin de premier plan n’est pas un sociologue immergé dans une population atypique, mais un acteur dont le récit de vie nous plonge dans une réalité brutale et crue. Beur de la seconde génération, impliqué très jeune dans le business qui l’amènera à passer quelques mois en prison, l’auteur parle de ce qu’il vit, et c’est là, toute la force de son
La crise du droit d’asile
Philippe SEGUR, puf, 1998, 181 p
Le droit d’asile constitue une pratique immémoriale dont la source est à rechercher du côté du sacré. A l’origine, il s’agit bien d’un sanctuaire « voué à la divinité, protégé, fermé, interdit aux profanes et à leurs activités » (p.18). Les rochers sacrificiels, les temples, les églises, les cimetières, les tombeaux ou sépultures des saints ou de certains rois sont devenus ainsi au court des siècles des lieux où étaient prohibée toute violence échappant aux règles et codifications du religieux.Plus que
Les SDF et le nouveau contrat social
Maryse BRESSON, L’Harmattan, 1997, 234 p
Face à une exclusion qui ne cesse de prendre de l’ampleur, l’auteur préconise une nécessaire et salutaire déconstruction de tous les préjugés sur cette question.Non, le vagabondage n’a pas toujours été synonyme de grande pauvreté et d’indigence. Cette réalité ancienne est devenue un problème politique avant d’être un problème social. C’est le salariat qui a imposé le travail pour les valides, les hôpitaux pour les invalides, la prison pour ceux qui résistaient à cet agencement (en 1899, on