Discrimination / Exclusion
Au-delà du noir et du blanc
Gaston KELMAN, 2005, éditions Mad Max Milo, 256 p.
L’auteur de « Je suis noir et je n’aime pas le manioc » (cf Je suis noir et je n’aime pas le manioc) , persiste et signe dans ce nouvel ouvrage qui, en répondant au passage à certains de ses détracteurs, approfondit sa pensée : « il y a simultanément à l’œuvre dans les sociétés humaines des forces travaillant dans des directions opposées : les unes tendant au maintien et même à l’accentuation des particularismes ; les autres agissant dans le sens de la convergence et de l’affinité » (p. 135)
Salaud de pauvres
Jacques DEROO, éditions Gutemberg, 2006, 213 p.
Il est de coutume de penser qu’un intervenant social qui aurait vécu les mêmes galères que celles et ceux qu’il prétend aider serait en difficulté pour adopter la sacro-sainte distance professionnelle qu’il se doit de tenir. Une telle généralisation apparaît abusive, tout autant d’ailleurs que l’affirmation inverse qui prétend que pour mieux comprendre un exclu de la vie, il faudrait avoir connu le même sort que lui. Avec son itinéraire atypique, Jacques Deroo montre surtout la diversité des
Le sang nouveau est arrivé. L’horreur sdf
Patrick DECLERCK, Gallimard, 2005, 94 p.
La charge de Patrick Declerck est féroce, mais salutaire. L’auteur n’épargne pas grand monde. Et comme on le comprend. Le 24 décembre au journal télévisé de 20h00, il y aura du clodo. Victime certifiée à 100%. Fauché certes, mais digne. Cherchant comme il se doit du travail, mais, hélas, trois fois hélas, n’en trouvant pas (çà, c’est pour les journalistes). Ils sont jusqu’au mois de mars moins dérisoires et moins seuls. Ils se réchauffent au malheur des autres : prostates et ménopauses s’évanouiront le
Cœur de femmes. De l’inexistence à l’existence. Mon engagement aux côtés des femmes de la rue
Mona CHASSERIO, Audibert, 2005, 224 p.
L’ouvrage que nous propose ici Mona Chasserio s’impose par son humanisme, sa sensibilité et son intensité. Une fois commencé, il est difficile au lecteur de le refermer, avant d’en avoir lu la dernière page. L’auteur nous décrit d’abord son curieux itinéraire d’épouse, de mère de famille et de salariée qui abandonne tout pour, à quarante ans, aller à la rencontre des sans domicile fixes. Si elle se fait très vite accepter, c’est parce qu’elle les regarde « comme des hommes et des femmes à part entière »
L’enfant des rues. Contribution à une socio anthropologie de l’enfant en grande difficulté dans l’espace urbain
Sous la direction de Stéphane TESSIER, L’Harmattan, 2005, 471 p.
Il existe peu d’études qui tentent de décrire le fonctionnement interne des groupes d’enfants que l’urbanisation, la démographie, la crise économique ou familiale ont contraint à vivre dans la rue. Pourtant, cette réalité, même si elle est parfois niée ou sous-estimée, se retrouve aux quatre coins du monde. L’ouvrage coordonné par Stéphane Tessier apporte une réflexion tout à fait passionnante, pour quiconque veut tenter de comprendre cette question. Il y a les enfants de la
Travail de rue et personnes à la marge. Les rencontres des "acteurs" de la rue
Sous la direction de Serge ESCOTS, érès, 2005, 192 p.
Ils sont un certain nombre à Toulouse, à intervenir auprès des personnes vivant dans la rue : professionnels et bénévoles, lieux d’accueil pour sans domicile fixe et intervenants choisissant d’aller à la rencontre du public là où il vit, intervention plutôt sanitaire ou plutôt sociale etc… De septembre 2000 à juin 2001, ils ont croisé leurs regards, confronté leurs expériences, comparé leurs motivations et interrogé leurs éthiques, au cours de neuf rencontres qui ont trouvé leur
Combattre les exclusions. Aux sources de nos engagements
Michel FALISE, Chronique Sociale, 2004, 167 p
« L’exclusion n’est ni fatale, ni définitive (…) la société peut faire plus et mieux pour la prévenir, la réduire, l’éliminer » (p.19) C’est sur cette proposition de principe que l’auteur, universitaire, économiste et ancien Président du mouvement « Habitat & Humanisme » nous propose une réflexion pleine de sensibilité et d’intelligence. Il commence par un constat roboratif porté sur la montée d’une culture stérile de protestation-résignation qui se contente de mettre en accusation la
Oser réussir l’insertion
Catherine BERNATET, éditions de l’Atelier, 2005, 187 p.
La succession des dispositifs et des lois d’insertion à laquelle nous assistons depuis trente ans n’a réussi à enrayer ni le chômage, ni la paupérisation. Au point de s’interroger sur le but recherché : ne s’agirait-il pas finalement de gérer un volant de chômeurs réputés incompressibles, tel un cautère destiné à panser sans jamais soigner ? Pour les uns, les demandeurs d’emploi souffriraient d’un déficit d’« employabilité », leurs compétences étant trop décalées par rapport aux
Et si les sdf n’étaient pas des exclus? Essai ethnologique pour une définition positive
Stéphane RULLAC, L’Harmattan, 2005, 148 p.
L’affaire est entendue, ces sans logis qui peuplent nos centre villes sont désocialisés, désaffiliés, acculturés, déculturés, anomiques, malades mentaux, délinquants et pour tout dire victimes. Mais, voilà que Stéphane Rullac vient bousculer nos certitudes et nous semer le doute : et si ces catégorisations marquaient avant tout la réaction d’une majorité de la population déstabilisée face à une minorité qui défie les règles de vie, tout en questionnant les représentations communément admises en terme
Sdf, l’obscénité du malheur
Pierre BABIN, érès, 2004, 122 p.
Quoi de plus sympathique qu’un psychanalyste qui ne se contente pas d’attendre dans son cabinet la demande d’éventuels clients, mais qui offre bénévolement ses services à Médecin du monde, pour proposer une offre d’écoute aux sans logis ? Quoi de plus crédible qu’un psychanalyste qui reconnaît qu’« il a fallu largement plus d’un siècle pour accepter de reconnaître que Freud a lu Sophocle avec les lunettes du désaveu » (p.44). Rappelons que le père de la psychanalyse n’a repris du mythe d’Œdipe que ce qui lui