EN SOUFFRANCE
La course en avant
LE REST Pascal, Ed. L’Harmattan 2015, 200 p.
La première trilogie nous avait plongés dans l’adolescence de l’auteur. La seconde, en avait fait de même avec son enfance. Pascal Le Rest poursuit cette introspection, en abordant cette fois-ci son entrée dans la vie adulte. « La course en avant » décrit, sur un rythme saccadé, la quête d’une vie bonne. Se nourrissant de livres, s’imprégnant des représentations du monde en vogue alors, usant de l’existence par les deux bouts, son héros Franck Lombard, nous introduit aux affres et aux joies, aux
Des capuches et des hommes. Trajectoires des «jeunes de banlieue»
TRUONG Fabien, Ed. Buchet-Chastel, 2013, 242 p.
Fabien Truong nous propose une magistrale démonstration de la plasticité de ce destin dans laquelle on enferme trop souvent les jeunes adultes vivant dans les banlieues stigmatisées de nos agglomérations. D’un côté, s’exprime un discours plutôt connoté à droite à qui l’on reproche d’être sécuritaire, parce qu’il cherche avant tout à défendre l’ordre établi : il considère la jeunesse de ces quartiers comme la principale responsable de l’insécurité qui y règne. De l’autre côté, un discours plutôt
Le désamour. De la maltraitance à la résilience
ZAOUI Leïla, Ed. Michalon, 2016, 166 p.
Elle a longtemps hésité. A 35 ans, mère de deux enfants et éducatrice spécialisée de métier, elle a voulu savoir. « Tu m’as battue, maltraitée, enfermée dans un placard, mal habillée, mal nourrie »… dans un flot continu de paroles, elle interroge sa mère. La seule réponse qu’elle obtiendra, c’est une pirouette : « Mais, tu vois, tu t’en es sortie » ! Très tôt, Leïla est devenue le souffre douleur de sa mère. De son enfance, elle ne garde aucun souvenir d’amour ou d’affection, juste des brimades, des
Je suis un zèbre
TIANA, Ed. Payot, 2015, 175 p.
Elle pourrait souffrir d’un handicap. Elle vit avec un profil tout aussi particulier : elle est surdouée. Alors qu’adolescente, elle n’aspirait qu’à une chose, être comme tout le monde, elle se découvre dotée d’une acuité d’esprit et d’une inextinguible soif d’apprendre et de savoir, d’une hypersensibilité émotionnelle et d’une grande capacité d’empathie qui la font se sentir « différente », à la manière de ces zèbres dont les rayures le distinguent des autres et qu’il est impossible d’apprivoiser. Voilà le
L'âge sécuritaire
VULBEAU Alain, Ed. L'Harmattan, 2014, 150 p.
Tous les gouvernements qui se sont succédés ont adopté une orientation transversale relevant de l'âge sécuritaire. Il s'agit de cibler la jeunesse, comme une classe d'âge dont la dangerosité potentielle est mesurée à partir de la thématique des incivilités. Ce qui était encore banal dans les années 1990 est devenu l'archétype de la transgression occupant une place intermédiaire originale entre des sociabilités inoffensives et des pratiques criminelles bien plus graves. Les rassemblements dans les
Sociologie des élites délinquantes. De la criminalité en col blanc à la corruption politique
LASCOUMES Pierre et NAGELS Carla, Ed. Armand Colin, 2014, 303 p.
La criminologie s'est toujours focalisée sur les transgressions des classes les plus défavorisées, celles des élites étant l'objet de recherches très marginales. D'abord, parce qu'elles bénéficient d'un prestige qui contribue à banaliser leurs illégalismes. Ensuite, parce que leur pouvoir exercent une crainte révérencielle. Enfin, parce que leur statut, leurs multiples ressources et leurs réseaux leur permettent de réduire considérablement la visibilité de leurs comportements
Comprendre les chemins de la délinquance. Réflexions sur les causes du phénomène criminel
BEDOU Jean-Pierre, Ed. Chronique Sociale, 2015, 150 p.
La délinquance existe depuis toujours, parce que toute règle de vie enclenche le cycle de violation de cette règle, prévient d'emblée Jean-Pierre Bedou qui ne prétend pas écrire un ouvrage scientifique proposant une solution éradicatrice de la criminalité. Plus modestement, mais efficacement, il propose un état des lieux des réponses émises par les spécialistes. Il commence par écarter les explications ancestrales renvoyant au péché, à la trahison ou à la manifestation du diable
Sociologie de la délinquance
MUCCHIELLI Laurent, Ed. Armand Colin, 2014, 222 p.
A la fois somme et synthèse, le travail réalisé par Laurent Mucchielli n'est rien moins que passionnant. Souvent prisonnière de l'idéologie sécuritaire, la question de la délinquance est traitée ici avec rigueur et érudition. L'auteur retrace d'abord la cheminement de son étude : depuis la perspicacité d'un Durkheim jusqu'à la création dans les années 1990 de l'Institut des hautes études de la sécurité intérieure, en passant par la fertile école de Chicago et la réflexion menée par le centre
Super sourde
BELL Cece, Ed. Les Arènes, 2015, 242 p.
A l’âge de quatre ans, Cece Bell est atteinte d’une méningite. Elle guérit, mais perd une grande partie de ses capacités d’audition. Commence alors, pour elle, l’apprentissage de ce handicap qui va transformer sa vie. Elle commence par une classe spécialisée de maternelle qui regroupe des enfants malentendants. Elle y découvre la lecture labiale : il lui faudra apprendre à contextualiser ce qu’elle lit sur les lèvres, sans que le risque de confusion ne soit jamais écarté. Puis, elle entre en CP avec
Melville Street
DEVILLE Xavier, Ed. Sulliver, 2015, 180 p.
La Nouvelle-Zélande a appliqué le principe de désinstitutionalisation à ses habitants porteurs de handicap, en fermant les grands internats et en leur substituant des petits lieux de vie. C’est dans l’une de ces maisons que se situe le récit de Xavier Deville qui décrit, dans un style rythmé et dynamique, son vécu auprès d'un groupe d'adultes déficients. Le matin, il les réveille, les aide à s'habiller, veille à ce qu'ils prennent bien leurs médicaments, leur donne leur petit déjeuner et prépare