EN SOUFFRANCE
Les pièges de l’identité culturelle
MEYRAN Régis et Valéry RASPLUS, Ed. Berg International, 126 p.
Dans la rhétorique raciste et xénophobe, la culture a remplacé la race, comme vecteur principal de défense d’une identité nationale qui serait issue d’un soi-disant peuple indo-européen originel. Aussi, l’étude à la fois historique et philosophique, ethnologique et sociologique proposée par Régis Meyran et Valéry Rasplus est-elle la bienvenue, pour mieux comprendre les tenants et les aboutissants de cette mutation ressemblant à un mauvais tour de passe passe. C’est à la fin du
Inceste, lorsque les mères ne protègent pas leur enfant
AYOUN Patrick, ROMANO Hélène (sous la direction), Ed. érès, 2013, 291 p.
Courageuse étude, car bien trop rare, que celle consacrée à ces mères qui n’ont pu et/ou voulu voir et/ou cherché à comprendre l’agression qui se déroulait dans leur famille, avec pour auteur, l’homme dont elle partage(ait) l’existence, et comme victime l’enfant vivant sous leur autorité. Les dix sept contributeurs de cet ouvrage tentent de cerner la responsabilité maternelle et de définir l’attitude à adopter à son égard, en tricotant la diversité des hypothèses et desL’enfant interdit. Comment la pédophilie est devenue scandaleuse
VERDRAGER Pierre, Ed. Armand Colin, 2013, 340 p.
La pédophilie heurte tellement les consciences contemporaines, qu’on a du mal à imaginer qu’il n’en a pas été ainsi de tous temps. Pourtant, dans les années 1970, la remise en cause des valeurs patriarcales a charrié une mouvance soutenue par des personnalités respectables et animée par des associations et des journaux visant à transformer la pédophilie en cause politique à défendre et à promouvoir. Son argumentation se fondait sur l’émancipation de l’enfance tant par rapport à la domination
La déclaration des droits des filles et des garçons
Elisabeth BRAMI et Estelle BILLON-SPAGNOL, éd. Talents hauts, 2014, 32 p.
Les intégristes cathos vont se réjouir. Ils vont pouvoir rajouter deux livres à l’autodafé qu’ils rêvent d’organiser pour les livres hérétiques osant semer le doute sur ce que sont un véritable homme et une vraie femme. On savait « Papa porte une robe », « Tango a deux papas », « Jean a deux mamans » ou « Tous à poil » déjà programmés pour le bûcher. Les ouvrages d’Elisabeth Brami et Estelle Billon-Spagnol à destination des 5-9 ans risquent de connaître le même sort
Un matin de septembre Nathanaël nous a quittés
SAUZET Gérard et Catherine, ed. Publibook, 2013, 252 p.
Il y a plusieurs raisons pour lesquelles le lecteur ne doit pas manquer le livre de Gérard et Catherine Sauzet. Ce n’est pas seulement parce que ce récit est profondément poignant, vous saisissant aux tripes et ne vous lâchant plus avant la dernière page. Ici, pourtant, aucune sensiblerie, ni mièvrerie donnant dans un quelconque pathos. Juste un document particulièrement puissant et authentique faisant simplement appel à ce qu’il y a de plus universel : l’empathie. Ce n’est pas non plus
Voir les lilas refleurir
Vaillant Maryse, Ed. Albin Michel, 2013, 151 p.
Il est particulièrement émouvant de lire ce livre que Maryse eut la lucidité et le courage de terminer, un mois avant de nous quitter. Elle nous laisse là un magnifique témoignage plein d’humanité et d’espoir. Comment réussir à vivre avec ce qui ne guérira pas et qui va devenir de plus en plus envahissant ? Si, pour chacun, le compte à rebours est enclenché, la mort nous touche surtout quand elle concerne nos proches. A l’annonce de son premier cancer, l’auteur explique qu’elle s’est résignée
Vivre en mourant
HITCHENS Christopher, Ed. Climats, 2013, 121 p.
« Ave Caesar morituri te salutant » (« Salut César, ceux qui vont mourir te saluent ») déclamaient les gladiateurs de l’empire romain, avant de commencer à s’entretuer dans l’arène. Cela ressemble un peu à cet ultime livre que Christopher Hitchens, atteint d’un cancer incurable, a destiné à ses lecteurs, juste avant de décéder. Il est difficile de se représenter ce que peuvent vivre les mourants, parce qu’ils ne sont plus là pour le décrire. Aussi, le témoignage de ceux qui écrivent, jusqu’à
Les orphelins d’Amérique
PIQUEMAL Michel, Ed. le Muscadier, 2013, 57 p.
Ancien instituteur devenu auteur jeunesse, Michel Piquemal a écrit trois petites nouvelles poignantes autant que réalistes. Elles ne se situent pas dans nos contrées, mais ont pour héros des enfants vivant dans le tiers-monde. C’est le jeune Paco contraint à un travail d’esclave, dans une mine colombienne, pour payer la dette contractée par son père décédé. Confronté à la cruauté des adultes, il ne rêve que d’une chose : s’enfuir. Il le sait, s’il ne s’échappe pas très vite, c’est la mort qui va
Comment la France fabrique ses délinquants
GRANDADAM Louis, Ed. Bayard, 2013, 407 p.
L’ouvrage de Louis Grandadam constitue une véritable mine d’informations à la fois passionnantes et particulièrement bien documentées. L’auteur nous propose toute une série de reportages qui dressent un état des lieux d’une grande pertinence sur le traitement de la délinquance des mineurs. Les acteurs et spécialistes que le journaliste est allé rencontrer témoignent d’une dangereuse régression : en l’espace de quelques décennies, notre pays est passé de la protection de l’enfance en danger à la
Face à la délinquance. Un regard novateur sur la prévention de la récidive
DELAMOTTE Danielle et TOURNEBISE Thierry, Ed. L’Harmattan, 2012, 139 p.
Quand une Conseillère d’insertion et de probation rencontre un thérapeute pour parler de délinquance, naît un ouvrage articulant une pratique imprégnée par une réalité parfois bien éprouvante et une conceptualisation théorique aidant à mieux comprendre ce même quotidien. Danielle Delamotte nous décrit avec précision sa fonction au sein de l’administration pénitentiaire et le paradoxe auquel est confronté le service pénitentiaire d’insertion et de probation auquel elle