SOCIÉTÉ
Pour un manifeste du convivialisme
CAILLÉ Alain, Ed. Le Bord de l’eau, 2011, 117 p.
Dans notre société en crise, malgré un idéal dominant fait d’harmonie et de consensus, ce qui l’emporte c’est l’opposition et la division. Rien de plus normal, tant les points de vue, les intérêts et les désirs entre les êtres humains sont nécessairement différents et a priori divergents. C’est grâce aux autres et contre eux que chacun se valorise et donne du sens à son existence. C’est en dialectisant et en canalisant ces conflits qu’on peut éviter qu’ils ne se transforment en guerre de tous
L’idée même de richesse
CAILLÉ Alain, Ed. La découverte, 2012, 143 p.
L’idéal qui régit notre monde est celui de la richesse, sans que l’on sache toujours bien comment la définir. Son identification est assez systématiquement réduite étroitement au champ monétaire : est riche celui qui possède beaucoup d’argent. On n’y intègre jamais ni le bien-être vécu, ni la qualité des relations humaines ou la santé, pas plus que la vertu écologique, la correction politique, le goût de l’innovation ou la créativité etc… Seule leur traduction consumériste en termes d’efficacité
L’économie du bonheur
« Et si l’économie nous parlait du bonheur? Des indicateurs de prospérité citoyenne »
MACHAIR Laure, Ed. Couleur Livres, 2013, 106 p.
« Ce qui compte ne peut pas toujours être compté et ce qui peut être compté ne compte pas forcément ». Le paradoxe d’Easterlin illustre fort bien cette affirmation d’Albert Einstein, en démontrant combien l’accroissement des ressources financières améliore le sentiment de
Pédagogie. Des lieux communs aux concepts clés
MEIRIEU Philippe, Ed. ESF, 2013, 179 p.
Des pédagogies actives, on dit souvent tout et n’importe quoi. Philippe Meirieu nous propose de revisiter ses principaux concepts, en discutant leur interprétation, en dénonçant les caricatures dont ils ont pu faire l’objet et en les replaçant en perspective. Face aux difficultés rencontrées par l’école contemporaine, il faut cesser de croire au mythe tant d’un passé où les élèves se montraient motivés et travailleurs que du pouvoir irrésistible de l’injonction à apprendre. C’est pourtant le credo
Pour une autre école. Repenser l’éducation, Vite!
COHN BENDIT Gabriel, Ed. Autrement, 2013, 137 p.
Alors même que notre ministre de l’Education nationale en appelle à la « refondation de l’école », Gabriel Cohn Bendit dresse ici la liste des obstacles qui s’opposent à cette noble ambition. Le premier d’entre eux est constitué par le corps enseignant lui-même qui, dans sa grande majorité, considère que tout va bien à l’école et qui n’est pas vraiment prêt à se remettre en cause. La situation s’est encore aggravée depuis son recrutement au niveau BAC + 5, la distance sociale s’élargissant
La petite noblesse de l’intelligence. Une sociologie des enfants surdoués
LIGNIER Wilfried, Ed. La Découverte, 2012, 357 p.
Que Wilfried Lignier est cruel ! Non par une quelconque animosité ou méchanceté. Mais parce que l’étude qu’il nous propose ici, d’une rigueur, d’une richesse et d’une précision implacables, fait voler en éclat des idées reçues, particulièrement bien ancrées, à propos des enfants surdoués. Non, ces enfants ne sont ni en souffrance, ni en butte au système scolaire. Tout au contraire, ils sont dans leur grande majorité en avance, bons élèves et particulièrement bien vus par leurs enseignants
L’art de ne pas être égoïste. Pour une éthique responsable
PRECHT Richard David, Ed. Belfond, 2012, 475 p.
Il est fréquent d’identifier comme positives des valeurs tels l’honnêteté, la franchise, l’amitié, la fidélité, la loyauté, la politesse, l’amabilité, l’altruisme, l’empathie, … qualités qui constituent les fondements de la citoyenneté et de l’attention aux autres. Tout au long d’un ouvrage passionnant, car particulièrement cultivé et argumenté, Richard David Precht nous propose d’élucider la dimension universelle et éternelle de telles vertus. Il nous entraîne, à cet effet, dans les réponses
Pour faire société. On est capables de tout
CAPACITATION CITOYENNE, Ed. Couleur livres, 2013, 95 p.
Si le pouvoir d’agir, version francophone de l’empowerment, définit la possibilité pour les individus et les groupes de s’approprier une autonomie d’action, le concept de capacitation fait référence, quant à lui, à la révélation du potentiel que chacun possède en lui, sans forcément en avoir toujours conscience. En fait, ces deux notions s’avèrent plus complémentaires et plus liées l’une à l’autre, que contradictoires. En 1990, se crée à Fortalezza, dans le nord-est du Brésil, l’école
La violence des riches. Chronique d’une immense casse sociale
PINÇON Michel et PINÇON-CHARLET Monique, Ed. Zones, 2013, 252 p.
Il n’est pas de faits divers mettant en scène la délinquance des plus pauvres qui ne soient médiatisés, donnant lieu aux appels à plus de répression. Il n’y a pas de mesures qui soient suffisamment sévères pour répondre aux incivilités, aux nuisances et au sentiment d’insécurité. Il n’est pas de réflexe de survie des plus démunis qui ne soient stigmatisé comme un affront à la citoyenneté. Mais, pour ce qui est de l’insécurité sociale, celle qui brise des milliers de vies
La révolution sécuritaire (1976-2012)
BOURGOIN Nicolas, Ed. Champ Social, 2013, 211 p.
Si l’on excepte l’analyse crypto-marxiste accusant les classes dominantes de remplir les prisons, dans le seul but de réguler le marché du travail, ou la curieuse remise en cause de l’identification du Niqab à l’obscurantisme religieux, Nicolas Bourgoin nous propose dans cet ouvrage une remarquable démonstration de la manière dont notre société a totalement inversé son approche de la délinquance. Cette révolution conservatrice s’appuie sur un double mouvement : d’un côté, le recul de la