Les publications en sciences humaines sont nombreuses et d’une richesse impressionnante.La lecture de centaines d’ouvrages a constitué, à chaque fois, un moment de plaisir et de grande satisfaction intellectuelle. J'espère que l’internaute trouve dans ces critiques l’envie de se plonger, à son tour, dans ces livres

Comme un abus d’enfance

CAMPION-VINCENT Véronique, Le Seuil, 2008, 181 p.

Une véritable panique morale s’est emparée de notre société occidentale : les relations sexuelles avec les enfants sont devenues un véritable tabou, dont la transgression entraîne une horreur sacrée. Les sanctions revendiquées contre leurs auteurs relèvent de traitements d’exception allant des mesures d’éloignement jusqu’à celles préconisant l’anéantissement. Le pédophile est devenue la figure du nouveau monstre. La croisade menée contre lui relève d’un projet de purification du monde par

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La pédophilie. Comprendre pour réagir

ANCIBURE Francis & GALAN-ANCIBURE Marivi, Dunod, 2008, 214 p.

Aborder la question de la pédophilie n’est guère facile, tant le malaise provoqué suscite la résistance à toute tentative de compréhension. D’autant plus, si l’on refuse de s’inscrire ni dans l’accusation, ni dans l’excuse. C’est pourtant le choix des auteurs qui ont privilégié une approche à la fois historique, psychiatrique, clinique, anthropologique, social, et juridique. L’objet de l’étude étant l’agresseur et non la victime, ils rappèlent néanmoins la marque indélébile

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Convaincre sans manipuler. Apprendre à argumenter

BRETON Philippe, La Découverte, 2008, 154 p.

Voilà un ouvrage de méthodologie tout à fait précieux. L’auteur s’oppose à l’idée qui voudrait que pour convaincre, l’on serait contraint de manipuler. Si la manipulation consiste à paralyser la réflexion, à bloquer la liberté de penser et à jouer sur les sentiments, cela peut être efficace, mais pas sur la durée. Dès l’antiquité, Aristote s’opposait à l’usage de la ruse, de la séduction ou de la démagogie dans la démarche argumentative. La rhétorique ancienne s’appuyait sur deux préoccupations 

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Une autre télévision est possible

MEIRIEU Philippe, Chronique Sociale, 2007, 127 p.

A son apparition en 1947, l’étrange lucarne concernait 297 foyers. Aujourd’hui, plus de 86% des français regardent la télévision 5h36 par jour. Sur les huit magazines vendant plus d’un million d’exemplaires, six d’entre eux sont consacrés aux programmes TV. Ce média est bien devenu un passage incontournable de l’existence du citoyen, quasiment une seconde vie. Il pourrait servir de support à l’échange et au lien social, respecter les personnes et les faits, identifier les enjeux  et les

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Accroître le soin relationnel avec des personnes désignées démentes, séniles, type Alzheimer

CUISINIER Bernadette, Chronique Sociale, 2008, 224 p.

La vie est faite d’une succession de stades, chaque étape étant l’occasion d’améliorations apportées par le changement opéré. Seule la vieillesse apporte un déséquilibre dans ce processus, produisant plus de déficits que de bénéfices. Elle est synonyme d’anémie narcissique et de crainte de l’effondrement : l’individu présente le risque de se perdre avec ce qu’il perd. Le vieillissement, ce peut aussi être l’envahissement d’un certain nombre de symptômes liés à la sénilité ou la maladie

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L’emprise du genre. Masculinité, féminité, inégalité

LÖWY Ilana, La dispute, 2006, 277 p.

Dans les années 1960/1970, les femmes occidentales semblaient sur le point d’accéder à une véritable égalité avec les hommes. Sans nier l’ampleur des changements opérés, on est encore loin du compte : la domination masculine n’est guère en voie d’extinction. Même quand elle est contrariée, elle montre de remarquables capacités de régénération. Si certains rôles originellement attachés à l’un ou l’autre des deux genres ont pu progressivement devenir plus flexibles, les identités sexuées restent toujours

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L’injustice ménagère

DE SINGLY François (sous la direction de), Armand Colin, 2007, 236 p.

L’assignation du travail domestique aux femmes est un élément central de la domination masculine. Si cet investissement du quotidien est réservé au genre féminin, ce n’est pas parce que celui-ci aurait une quelconque appétence en la matière : il n’y a chez les femmes ni un sens naturel de l’intérêt général, ni des compétences innées à l’altruisme. Comment cette inégalité peut-elle donc se perpétuer et comment expliquer qu’elle soit acceptée ? C’est à ces questions que

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La psychanalyse. Points de vue pluriels

Coordonné par MOLINIE Magali, éditions Sciences Humaines, 2007, 329 p.

Est-il possible aujourd’hui d’aborder la psychanalyse, sans tomber dans des disputes idéologiques stériles ? Magali Molinié réussit cet exploit, en proposant un ouvrage qui mêle des contributions favorables, mais aussi plus critiques sur la théorie freudienne. Sigmund Freud a mis quarante ans à élaborer un système de pensée qui est à la fois une théorie du psychisme (dans laquelle l’inconscient tient une place centrale), une méthode d’analyse (des rêves, des actes manqués

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Comment être psychanalyste d’enfants ?

BRUNSCHWIG Hélène, érès, 2008, 237 p.

S’il est bien une dérive, quand on utilise un filtre pour voir la réalité, c’est d’en arriver à les confondre l’un et l’autre. C’est justement ce qu’Hélène Brunschwig a réussi à éviter. Se refusant à s’enfermer dans quelque chapelle que ce soit, elle n’a pas hésité à s’inscrire dans le creuset de plusieurs courants (la psychanalyse, l’éthologie, la systémie) et à rejeter toute idéologie réductrice : « il faut se garder d’explications causales trop univoques et trop linéaires » (p.122) Elle se

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Faut-il éliminer les pauvres ?

ECKEN Françoise, L’harmattan, 2007, 255 p.

Voilà un bien curieux ouvrage constitué d’analyses des plus pertinentes auxquelles se greffent des considérations parfois hâtives qui ne sont pas sans rappeler des brèves de comptoir. L’auteure accumule des anecdotes qui mettent en scène une administration kafkaïenne, une justice aveugle, des institutions iniques, sans compter des travailleurs sociaux incapables quand ils ne sont pas dans la toute-puissance ou l’abus de pouvoir. A croire que face aux plus défavorisés, il n’existerait que des

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