Les publications en sciences humaines sont nombreuses et d’une richesse impressionnante.La lecture de centaines d’ouvrages a constitué, à chaque fois, un moment de plaisir et de grande satisfaction intellectuelle. J'espère que l’internaute trouve dans ces critiques l’envie de se plonger, à son tour, dans ces livres

La fabrique du crétin digital

DESMURGET Michel, Éd. du Seuil, 2020, 576 p.

Le nouveau monde des digital natives serait plus réactif, plus rapide et plus compétent à synthétiser d’immenses flux d’informations : nées une souris à la main, un smartphone dans l’autre, les nouvelles générations seraient multitâches, bricoleuses et zappeuses de génie. Au risque de se faire traiter de réactionnaire, de moraliste ou d’alarmiste, Michel Desmurget démonte ces artifices, appuyant sa mise en garde sur des centaines d’études menées par la communauté scientifique internationale. Mis à

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Grandir avec les écrans

BETOU-HERVE Elisabeth, Éd. érès, 2020, 347 p.

Les progrès technologiques ont été fulgurants depuis vingt ans. L’accessibilité et la facilité d’utilisation, l’ultra portabilité et la miniaturisation des écrans les rendent incontournables, utilisables de plus en plus jeunes et se démultipliant dans l’équipement des logements. Certes, il faut distinguer entre mésusage, consommation excessive et addiction. Mais, les préconisations d’âge et d’accompagnement pour protéger les enfants de leurs effets pervers s’avèrent insuffisants. La fascination

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Le smartphone des enfants placés

POTIN Émilie, HENAFF Gaël, TRELLU Hélène, Éd. érès, 2020, 178 p.

S’il est bien un problème récurrent pour les institutions, c’est le contrôle des pratiques socio numériques. Les smartphones bouleversent déjà l’organisation de la vie des familles et de l’école. Que dire de cet outil technique qui instaure un lien permanent entre des enfants et leur milieu d’origine, alors que la distanciation est la raison première de leur séparation ? D’un côté cet appareil, véritable cordon familial, évite une rupture brutale et donne des espaces même ténus

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Le complexe de bip

LIEBIG Étienne, Éd. Michalon, 2022, 202 p.

Depuis une vingtaine d’années, un interlocuteur inattendu s’est invité au cœur de la relation entre l’enfant et ses parents : le smartphone. S’il restait un partenaire parmi tant d’autres d’une éducation diversifiée et d’un apprentissage multimodal, on ne pourrait que se féliciter de l’extraordinaire ouverture sur le monde qu’il procure. Mais, le mode d’expérience envahissant et dominant qu’il tend à imposer et à généraliser s’assimile bien plus à une dictature sensorielle totalitaire. Les dégâts

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La golf blanche

SITZENSTUHL Charles, Éd. Gallimard, 2019, 209 p.

Les insultes, humiliations et menaces n’étaient suffisantes. Son père y rajouta une implacable violence contre sa mère et l’enfant qu’il était. Le récit de Charles Sitzenstuhl est glaçant, mais combien nécessaire. A chacune des pages de description banale du quotidien familial, on s’attend à ce que surgisse un épisode de fureur. Une vexation ? Un pot de fleurs de travers ? Un objet mal rangé ? Tout était prétexte à un emportement se terminant en coups. L’enfant sait se mettre en boule pour se

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Rêver sous les coups

BOUHAFSI Mohamed et MAILLET Géraldine, Éd. Larousse, 2021, 174 p.

De sa prime enfance, Mohamed Bouhafsi garde de terrifiants souvenirs : des allers-retours fréquents aux urgences pour recoudre une arcade ; des cris, des gifles et des dents cassés par un père alcoolisé qui cogne sa famille ; une mère battue qui donne tout son amour à ses enfants. Les soirées se suivent et se ressemblent : des bastons silencieuses, pour ne pas faire trop de vagues. Femme ou enfants, tout le monde y passe ! Des coups de poing qui éclatent une lèvre. Des

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L’enfant réparé

DELACOURT Grégoire, Éd. Grasset, 2021, 232 p.

A peine avait-il achevé le manuscrit de « Mon père », roman mettant en scène un homme s’en prenant au prêtre ayant violé son enfant, que Grégoire Delacourt fut atteint d'un profond malaise dont il ne put se libérer qu’en se plongeant dans le souvenir de sa propre enfance. L’amnésie traumatique venait de se dissoudre, faisant resurgir son terrifiant passé. Son nouveau livre télescope son parcours d’adulte et la plongée dans la violence sexuelle vécue, évoquant les ravages que produit, si longtemps

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Il faudrait que tu croies enfin à ma tendresse

SNYDERS Jean-Claude, Éd. Fabert, 2021, 220 p.

Comment la souffrance passée peut-elle déconnecter un adulte de l’inconditionnelle tendresse qu’il doit dispenser à ses enfants ? Jean-Claude Snyder prolonge ici sa longue quête intime autant que littéraire d’un père qui, pourtant si attentif à tous, drôle et chaleureux, pouvait dans l’instant d’après se montrer furieux et effrayant. Durement éprouvé par l’horreur des camps de concentration nazis, il avait cru protéger ses proches en enfermant son lourd passé dans un total silence. Mais, ne

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Assistantes sociales en lutte 1990-1992. Le succès trente ans après!

DE ROBERTIS Cristina, 2021, Éd. ANAS, 231 p.

En ces temps de mobilisation du travail social, voilà un livre à lire en priorité. Non pour les résultats obtenus par la lutte des milliers d’assistantes sociales entre 1990 et 1992, mais pour la mémoire historique de leur mouvement exemplaire, multiforme et inventif. C’est un simple arrêté ministériel publié le 26 juillet 1989 qui met le feu aux poudres. L’homologation officielle du diplôme d’assistant de service social le classe au niveau III, équivalent à un BTS ou un DEUD (Bac + 2). La coupe

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Du bâtiment au social : éducateur, un charpentier au quotidien

PASSERAT Antoine, Auto-édition, 2021, 218 p.

Parler de son parcours professionnel, de sa pratique, de ses convictions … Antoine Passerat en avait très envie. Il en a conçu un livre qu’il décrit lui-même comme un patchwork sans ordre chronologique, se déployant au gré de ses souvenirs. Il commence sa vie d’adulte en apprenant le métier de charpentier. Un jour, il quitte son emploi et s’engage dans un stage de découverte de deux semaines en foyer occupationnel. Il n’en ressortira que huit ans après. Des métiers carrément aux antipodes ? Pas

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