Billets d'humeur (2008 à 2011)
Calvaire des civils
De tous les temps, la guerre s’en est prise aux populations civiles. Les mœurs guerrières furent longtemps sans pitié : la prise d’une ville par une armée ennemi voyait tous ses habitants passés au fil de l’épée, sans distinction de sexe et d’âge. Moïse, l’un des patriarches commun aux trois religions monothéistes n’ordonna-t-il pas à ses généraux, lors d’une guerre, de massacrer tous les enfants mâles et les femmes, sauf celles qui étaient vierges, que ses soldats pouvaient prendre pour eux (Bible, Nombre, 31 : 17-18) ? Il fallut attendre la
L’art de faire des économies
Xavier Darcos a failli réussir. Première étape : répondre, avec démagogie, à la revendication de certains parents, d’un samedi matin non travaillé. N’est-ce pas une bonne intention que de permettre aux familles de vivre pleinement leur week-end ? Seconde étape : affirmer vouloir réagir à l’échec scolaire, en utilisant le temps ainsi libéré chez les professeurs des écoles, pour organiser de l’aide aux élèves en difficulté. N’est-ce pas une bonne initiative que de faire reculer la fracture scolaire ? Troisième étape : prétendre mieux utiliser
Remboursement pour les handicapés
La loi du 11 février 2005 avait prévu que le remboursement des frais de transports des personnes handicapées entre leur domicile et l’établissement de soin ne relèverait plus de la Sécurité sociale mais de la Maison Départementale des Personnes Handicapées. L’aide allouée par la prestation de compensation du handicap a été plafonnée à 12.000 euros, sur cinq ans, les dépassements restant à la charge des familles. Or, cette somme représente 200€ par mois et 10€ par jour, soit le coût des premiers kilomètres parcourus par un véhicule sanitaire
L’humain est encore vivant
Rendons hommage cette semaine, une fois n’est pas coutume, à une victime et à une administration. Sébastien Delgado, le papa du bébé enlevé en décembre à la maternité d’Orthez, aurait pu participer à la dérive émotionnelle et renforcer le discours sécuritaire ambiant. Tout au contraire, il s’est opposé avec force à l’idée d’une généralisation des bracelets électroniques pour tous les nouveaux nés: « Non aux enfants GPS » a-t-il affirmé, refusant que son cas particulier ne vienne cautionner « les marchés de la surveillance ». Quant à la
Expulsion, mode d’emploi
Il y a plusieurs manières de résoudre un problème. Tenter d’y apporter une solution en est une. Le rendre non visible en est une autre. Illustration : la chasse aux sans papiers trop souvent médiatisée. Premier conseil : ne pas arrêter leurs enfants en pleine école. Cela choque. Préférer l’interpellation au domicile. Bien sûr il y en a qui, terrorisés, sautent par la fenêtre. Mais que voulez-vous cela fait partie des dommages collatéraux. Second conseil : ne pas bâillonner la personne expulsée hurlante ou s’asseoir sur elle quand elle se débat
Un noir peut-il se loger?
Il est né en 1973, bénéficie d’un CDI depuis 2004 et gagne trois fois le montant du loyer. Il devrait obtenir facilement ce logement. Pourtant, la réponse sera négative... Il s’appelle Yaya Engola Tobbo. Une demi-heure plus tard, c’est autour de Sébastien Cadet de solliciter la même agence. Né en 1974, il est en CDI depuis 2005 et gagne 100 euros de moins que Yaya. Sa candidature est sélectionnée. Sauf que Yaya Engola Tobbo et Sébastien Cadet n’existent pas : ce sont des salariés de la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour
Bon noël dans la rue
Dire qu’on a failli résoudre le problème des SDF. Il y a d’abord eu la condamnation de « Droit au logement » à 12.000€ d’amende, pour avoir déployé sur les trottoirs de Paris 200 tentes, en décembre 2007. C’est vrai quoi : ça fait vraiment désordre, un SDF. C’est sale, ça sent mauvais et ça montre le mauvais exemple à nos enfants. Il suffirait de ne plus les voir pour qu’on réussisse presque à les oublier. Sauf qu’il faut encore qu’ils viennent nous culpabiliser, en mourrant de froid. Heureusement, Christine Boutin a, elle aussi, eu une idée
Les droits de l’homme, partout et toujours
Elle a 18 ans. Elle est d’origine algérienne et vit à Toulon. Sa famille veut la marier à un homme de 30 ans. Elle s’y refuse. Après une ultime dispute, elle se réfugie chez son ami, non musulman, élève dans la même terminale qu’elle. Elle est enlevée et ramenée de force à son domicile. Elle y est séquestrée et subit des tortures de la part de sa mère et de ses sœurs. Elle est lacérée au couteau sur les joues, le ventre et le sexe. Elle réussit à s’enfuir et va déposer plainte au commissariat de police. Les agresseurs ont été mis en garde à
Médias internet et paranoïa
Deux actualités viennent de se percuter. La première concerne l’appel d’offre lancé par le service d’information du gouvernement destiné à trouver une société privée susceptible d’exercer une veille sur les médias en ligne. Il s’agit, pour une somme comprise entre 20.000 et 130.000 euros, de surveiller la façon dont sont abordés 15 thèmes, dans un corpus de 50 sites. Il n’est pas question, bien entendu, d’une tentative de surveillance d’Internet et notamment de ses blogs, un média que le gouvernement a bien du mal à contrôler. Une simple
Humain et inhumain
Le 6 novembre dernier, la Cour d’Assise de Douai condamnait le beau-père d’un enfant de cinq ans à la perpétuité ; elle infligeait à sa mère 30 ans de réclusion, pour complicité. Les membres de la famille qui ont assisté à la maltraitance sans réagir sont eux aussi sanctionnés : 3 ans de prison avec sursis. Quant aux deux médecins qui avaient ausculté l’enfant et fourni un diagnostique négligent, ils prennent trois ans de prison avec sursis et respectivement 60.000 et 75.000 euros d’amende. Il est rare que des témoins soient aussi fortement