Billets d'humeur (2008 à 2011)
La vache qui beugle
L’assistante sociale relaxée
Maria Vuillet, qui exerce le métier d’assistante sociale au CROUS de Nanterre, vient d’être blanchie le 9 septembre par la Cour d’appel de Paris de l’accusation d’« outrage à dépositaire de l’autorité publique ». Les faits remontent au 22 octobre 2007. Elle manifeste comme citoyenne, à la station Guy Moquet, contre la récupération politicienne du jeune fusillé. Frédéric Lacave, le sous-préfet qui doit y prononcer en grand uniforme une allocution se fait copieusement huer. Après avoir tourné les talons, le haut fonctionnaire donne l’ordre à la
La messe aux sans papiers
La préfecture du Pas-de-Calais s’est enfin résolue le 11 août, à mettre à disposition du millier de sans-papiers souffrant d’une épidémie de gale, des douches. Le Préfet qui l’a décidé ne risque-t-il pas 5 ans de prison et 30 000 euros d'amende, pour avoir facilité de façon indirecte « le séjour irrégulier, d'un étranger en France » ? La solidarité à l’égard de ces populations finit par impliquer des personnalités les plus improbables. Elle transcende bien des milieux et des convictions. Ainsi, depuis le 30 octobre 2007, le dernier mardi de
Expatrions-nous !
La rentrée s’est bien passée. L’Etat s’est inscrit dans l’air du temps, en contribuant à la vague de licenciements qui touche notre pays : comme prévu, le 30 juin, il a mis un terme au contrat des 30.000 employés de vie scolaire. D’autres prendront leur place en septembre. Ces emplois contribuent à encadrer collégiens et lycéens. C’est là une présence adulte essentielle, facteur de prévention de la violence. Ils ne doivent pas être confondus avec les auxiliaires de la vie scolaire dédiés à l’accompagnement des enfants porteurs de handicap. Les
Sauver l’honneur
Le 17 juillet, un groupe de sans papiers s’installait dans un vaste hangar du 18ème arrondissement de Paris. Ce ne sont pas des inconnus. Ce sont ceux-là même qui occupaient depuis 14 mois la bourse du travail de Paris. Ils en ont été chassés le 24 juin dernier, à coup de matraque et de gaz lacrymogène. Par la police ? Par un commando d’extrême droite ? Pas du tout : par le service d’ordre de l’union départementale 75 de la CGT ! Comment une organisation à la pointe, jusqu’à ce jour, du combat pour la régularisation des sans papiers a-t-elle
Bonnes vacances... surtout à ceux qui ne partent pas
Voilà venu le temps de la détente. Pour vous, ce sera la mer, la montagne ou la campagne ? En village vacances, en camping, à l’hôtel ou dans la maison de famille ? Le lecteur s’en doute : il n’y a pas de raison que ce dernier billet d’humeur de la saison ne lui laisse pas ce goût doux-amer auquel il est à présent habitué. Allez, encore une petite gorgée de fiel, pour la route. Ils sont 3 millions d’enfants à ne jamais partir en vacances, restant au pied de leur tour : 46,7% pour des raisons financières, 18% par choix. Pendant longtemps, les
Champ de ruine
Jamais sans doute, un ministre de la justice n’aura quitté son poste, en produisant un tel soulagement. Il faut dire que Rachida Dati n’y est pas allée de main morte. Elle s’est faite l’exécutrice des basses œuvres d’un Président Sarkozy, pour qui la répression est l’essence de la prévention. Parmi ses exploits, rappelons le vote de la loi sur les peines planchers : 4.500 personnes incarcérées de plus, en deux ans. Mais aussi, la réforme de la carte judiciaire : suppression des tribunaux de proximité et regroupement des services judiciaires
Faut-il interdire la burqa ?
Notre société multiculturelle s’est enrichie, depuis quelques années, de nouvelles coutumes comme le ramadan ou le nouvel an chinois. D’autres usages sont bien plus contestables, comme la réservation des piscines aux femmes à certaines heures, leur auscultation par des médecins femme à l’hôpital ou encore le port de la Burqa, ce vêtement noir qui couvre le corps de la tête aux pieds, un grillage en tissu devant le visage. Une soixantaine de parlementaires vient de réclamer la création d’une commission sur le caractère discriminatoire de cet
Sanctionner l’arbitraire
A 34 ans, Bassem* a longtemps encadré des jeunes difficiles de quartier, comme animateur. Après cette expérience et cinq ans de travail en CER, il envisage de préparer le diplôme d’éducateur spécialisé. Le 12 mai, à 17h00, s’arrêtant devant une boulangerie, il gare mal sa voiture. Le conducteur qui le suit lui crie de « dégager ». Bassem n’a pas le temps d’obtempérer, le chauffeur qui l’a apostrophé le bloque : c’est un gendarme, dans un véhicule banalisé. Le militaire le fait sortir, le plaque sur sa voiture et lui passe les menottes dans le