L’urgence d’une réforme

Comment mieux illustrer le paradoxe du nouveau code pénal des mineurs qu’en évoquant la décision prise à Nantes en fin d’année 2020 de « réorienter » plus de deux cents affaires dans lesquelles des mineurs étaient mis en cause. Il s’agissait de purger le stock de dossiers en souffrance qui embolisaient le parquet. Des adolescent(e)s ne vont pas avoir de réponses aux transgressions commises dont beaucoup constituent autant d’appel à l’aide et/ou de recherche de limites. Etonnante réponse donnée par la société : « vous avez fait des bêtises, mais on n’a pas les moyens d’y répondre. Alors, on passe l’éponge ! ». La justice en général, et la justice des mineurs en particulier, ont besoin de moyens pour s’exercer dans de bonnes conditions. Dans un classement publié fin 2018, notre pays était en cinquième position mondiale pour son budget militaire (devant la Russie), mais à la traîne pour le nombre de magistrats (dix juges pour 100 000 habitants, contre 21 en moyenne dans les Etats membres de l’Union européenne) et consacrait à la justice 72 euros par habitant et par an (contre 146 euros en Allemagne et 115 au Royaume-Uni). Il faut parfois attendre trois ans, avant qu’une procédure de divorce n’aboutisse. Que ce soit au civil ou au pénal, « l’institution judiciaire est en voie de clochardisation » affirmait en 2016, Jean-Jacques Urvoas, alors Garde des Sceaux. On mesure l’urgence qu’il y avait à réformer la justice des mineurs, avant de lui donner les moyens d’appliquer les textes déjà existants !

 

Jacques TrémintinLIEN SOCIAL ■ n°1289 ■ 16/02/2021

A chacun de vos passages sur la page d'accueil, un choix aléatoire de textes archivés s’affiche :
Lien familiaux Plein-Sud et SAPMN
Vers le rétablissement des liens familiaux Le dispositif français concernant l’enfance maltraitée s’est notablement étoffé à partir de la loi de 1989. La prise de conscience n’était pas si vieille, puisque c’est au milieu des années 80 qu’on assiste à un début de mobilisation tant des professionnels que de l’opinion publique sur cette question.Depuis, les progrès réalisés sont tout à fait...
CAT et Collège - Châteaubriant (44)
Se comprendre pour mieux s’accepter N’y a-t-il rien de plus improbable que la rencontre d’élèves de collège et de travailleurs handicapés ? La (re)connaissance mutuelle qui permet de se respecter : beaucoup en rêvent un CAT et un collège de Châteaubriant l’ont réalisé. Reportage. Le choix, qui a été fait historiquement par notre pays, de spécialiser l’éducation donnée aux enfants porteurs de ...
Village-Vacances de Misengrain
Un village-vacance tenu par des handicapés L’article du numéro 379 de Lien Social  du 2 janvier 1997 consacré à « L’expérience innovante d’un CAT: ’’ La Ferme du Monde’’ » se terminait sur un appel à un échange entre équipes éducatives sur l’utilisation de ce support que constitue le créneau touristique. En réponse à cet appel, le Village-Vacances de Misengrain nous a fait connaître sa propre...
SESSAD ARRIA - Sautron (44)
Agir au plus près de l’enfant : un SESSAD au cœur de l’école Ce qui est banal, dans des pays comme la Belgique, est encore innovant dans notre pays. L’action du SESSAD de l’association ARRIA mérite un coup de projecteur : à quand la multiplication de ce type d’expérience ? Mai 2010, l’Inspection académique des Pays de Loire annonce l’ouverture, à la rentrée septembre, d’une CLIS(1) pour sept enfants ...
Un SSEFS en action
Derrière un acronyme énigmatique, une équipe parmi tant d’autres, intervenant auprès d’une déficience sans doute moins familière nous aide à mieux comprendre son travail. Madame Ripert en témoigne, la prise en charge de son fils Ewenn, n’a pas été chose facile. Entre la détection de ses troubles du langage et la notification de la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées), il a ...
Handistar 2002 - Carentoir (56)
L’été est propice aux festivals qui ont poussé à travers toute la France comme les champignons après l’orage. Le secteur du travail protégé sait aussi faire la fête : la Ferme du Monde vient de le démontrer. Avril 1996 : le parc de la Ferme du Monde ouvrait ses portes. Janvier 1997, Lien social (n°379) racontait l’histoire de ce CAT du Bois Jumel à Carentoir (56) à qui, une riche veuve avait ...




Comprendre la protection de l’enfance - Découvrez l’ASE comme jamais auparavant !

Ce livre démystifie l’Aide sociale à l’enfance (ASE) en répondant à 100 idées reçues. Plongez dans les aspects historiques, juridiques, sociologiques et psychologiques de cette institution essentielle. À travers les éclairages sur le fonctionnement, les objectifs, les limites et les évolutions de l’ASE, ce livre est une ressource précieuse pour tous ceux qui veulent en savoir plus sur cette administration clé de la protection de l’enfance. Découvrez les pratiques professionnelles, les défis quotidiens et les avancées de l’ASE à travers des réponses courtes, détaillées et précises.

Ce livre s’adresse principalement aux professionnels de l’action sociale et aux étudiants, mais il intéressera également les journalistes, universitaires, décideurs politiques, enfants et familles confrontés à l’ASE, ainsi que tout public désireux d’approfondir ses connaissances sur ces dispositifs souvent méconnus. Un ouvrage essentiel pour lever le voile sur cette institution discrète mais cruciale.

« Aujourd’hui à la retraite, Jacques Trémintin a accepté ce défi et il sait de quoi il parle, cette institution, il lui a consacré près de trente ans de sa carrière professionnelle. Il en connaît les arcanes, les moindres recoins. Il en connaît les hommes et les organisations, il a soutenu ses ambitions, s’est heurté à ses contradictions. Il a côtoyé tant d’enfants que ces enfants font désormais partie de lui. Il le dit lui-même, il s’est trompé parfois, il a essayé souvent, mais jamais il n’a triché. » (Extrait de la préface de Xavier Bouchereau, ancien éducateur spécialisé en AEMO, chef de service éducatif)

 « 100 idées reçues sur l’aide sociale à l’enfance » Jacques Trémintin, Éd. EHESP, 2024, 313 p.

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« Bienvenue sur le site de Jacques Trémintin, travailleur social qui n’a cessé d’écrire. Référent à l’aide sociale à l’enfance de 1992 à 2020, partie prenante de Lien Social de 1995 à 2023, contributeur au Journal du droit des jeunes de 1995 à 2017, pigiste dans le Journal de l’animation depuis 1999… l’accompagnement des enfants et familles, le maniement de la plume ou du clavier, l’animation de colloques ou de formations répondent au même plaisir de transmettre. Ce que fait aussi ce site, dont le contenu est à libre disposition à une seule condition : savoir garder son esprit critique et ne rien considérer d'emblée comme vrai ! »

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