On n’est pas passé loin

Une barricade improvisée. Des banderoles déployées affirmant « on est chez nous ». Une volonté clairement affichée de s’opposer au « grand remplacement ». Des menaces à peine voilées contre le gérant à qui l’on promettait de brûler son véhicule.

Jusque-là, ce camping vivait dans une sérénité tournée vers les plaisirs de la plage toute proche. Et puis un bloc sanitaire tomba en panne d’eau chaude à la veille du 14 juillet. Spontanément, les campeurs qui l’entouraient migrèrent … vers le second bloc que comportait le terrain.

Il n’en fallut pas plus pour que celles et ceux qui avaient choisi leur place dans la seconde partie du camping commencent à grogner. La révolte s’enfla quand la file d’attente pour les douches et la vaisselle s’allongea. Tout commença par des mots et des réflexions. Puis vinrent les invectives. S’ensuivit la revendication d’une priorité donnée aux installations proches des sanitaires. Un début d’affrontement eut même lieu, alors que les uns passaient devant les autres dans la queue, en affirmant que c’était « leur » bloc et qu’ils refusaient de se laisser envahir.

Deux groupes hostiles se faisaient face. Aux arguments revendiquant la solidarité devant l’adversité s’opposaient d’autres raisonnements qui mettaient en avant la défense d’un environnement jusque-là préservé. Dorénavant, il fallait supporter le « bruit et les odeurs » d’un bloc saturé par une fréquentation non prévue initialement dans le calibrage des sanitaires.

Les gendarmes furent appelés en renfort qui tentèrent de raisonner les uns et les autres. Une insulte de trop et le fragile cordon des forces de l’ordre fut débordé, déclenchant une bagarre généralisée.

Je me dressais soudain dans mon lit en hurlant : « arrêtez, vous êtes devenus fous ». En nage, je me rendis vite alors compte que ce n’était qu’un cauchemar. Le plombier allait passer lundi. Deux jours encore à tenir, en espérant éviter l’émeute d’ici là. Faisant partie des migrants, je me rendis au bloc 2, avec une certaine appréhension, m’attendant à affronter une quelconque hostilité. Il n’en fut rien. J’y trouvais des campeurs mêlés les uns aux autres, sans réussir à distinguer celles et ceux qui résidaient dans les deux parties du terrain. Je me mis alors à reprendre espoir dans l’espèce humaine.

 

A chacun de vos passages sur la page d'accueil, un choix aléatoire de textes archivés s’affiche :
Sillage Journal de bord
Lundi 22 avril: Le groupe qui avait fait en partie connaissance lors de l’après-midi de présentation du bateau se retrouve à pied d’oeuvre. Derniers préparatifs avant le départ: on charge les affaires en les calant bien après s’être réparti dans les cabines. Alain, le skipper rappelle les consignes de navigation et de sécurité. Sous les sourires percent les inquiétudes des uns (« et si quelqu’un tombe ...
CEF La Rouvellière - 49
 Sortir de la délinquance par l’enfermement : fable ou réalité ? Beaucoup décriés, mais peu étudiés, les Centres éducatifs fermés méritent d’être mieux connus. Que font-ils au quotidien avec ces jeunes muti-réitérants qui ont mis en échec tous les services qui les ont pris en charge ? Peut-on éduquer dans l’enfermement ? Le reportage sur le CEF de La Rouvellière, à Allonnes, près du Mans permet de ...
Le Muscadier
La maison d’Edition qui éveille les consciences Contrairement à ce que l’on pense souvent, les jeunes ne boudent pas la lecture : en 2018, 86 % des 15/25 ans avaient lu au moins treize livres dans les douze mois précédents. Une maison d’édition atypique leur propose des récits dont les intrigues garantissent évasion et suspense, tout en leur permettant de réfléchir.   Rien ne s’est passé comme ...
Sénégal : sur les pas de «Vivre ensemble-Madesahel»
Mais que se passe-t-il donc dans ces séjours de rupture dont on dit beaucoup de choses positives ou négatives, sans trop savoir de quoi il retourne vraiment. Lien Social s’est rendu sur place pour comprendre comment tout cela fonctionne. Reportage. Après quatre années de stabilisation, le cours de la vie d’Axel connut, en quelques semaines, un coup d’arrêt brutal. Exclusion de son lieu de vie, ...
Yeux Fermés Futuroscope - Poitiers (86)
Circulez, il n’y a rien à voir ! Il existe un spectacle qu’on ne peut regarder mais qui permet néanmoins de beaucoup découvrir et où l’on ressent les choses de la vie autrement que d’habitude. Explications. Quoi de plus paradoxal que de proposer au cœur d’un parc d’attractions voué à l’image et au visuel une animation où il n’y a rien à voir ? C’est pourtant le choix qu’a fait le Futuroscope de Poitiers ...
Duques-Delacoult Charlyne - La littérature jeunesse
dans Interviews
La littérature jeunesse au service du travail social Quand on est éducatrice, on sait comment parler aux enfants. Mais réussir à écrire des livres pour eux n’est pas forcément facile. Pari réussi pour Charlyne Duques-Delacoult qui s’y est essayé avec succès. Quel est votre parcours professionnel ? J’ai obtenu mon diplôme d’éducatrice spécialisée en 2015. J’ai ensuite travaillé en foyer d’accueil ...




Comprendre la protection de l’enfance - Découvrez l’ASE comme jamais auparavant !

Ce livre démystifie l’Aide sociale à l’enfance (ASE) en répondant à 100 idées reçues. Plongez dans les aspects historiques, juridiques, sociologiques et psychologiques de cette institution essentielle. À travers les éclairages sur le fonctionnement, les objectifs, les limites et les évolutions de l’ASE, ce livre est une ressource précieuse pour tous ceux qui veulent en savoir plus sur cette administration clé de la protection de l’enfance. Découvrez les pratiques professionnelles, les défis quotidiens et les avancées de l’ASE à travers des réponses courtes, détaillées et précises.

Ce livre s’adresse principalement aux professionnels de l’action sociale et aux étudiants, mais il intéressera également les journalistes, universitaires, décideurs politiques, enfants et familles confrontés à l’ASE, ainsi que tout public désireux d’approfondir ses connaissances sur ces dispositifs souvent méconnus. Un ouvrage essentiel pour lever le voile sur cette institution discrète mais cruciale.

« Aujourd’hui à la retraite, Jacques Trémintin a accepté ce défi et il sait de quoi il parle, cette institution, il lui a consacré près de trente ans de sa carrière professionnelle. Il en connaît les arcanes, les moindres recoins. Il en connaît les hommes et les organisations, il a soutenu ses ambitions, s’est heurté à ses contradictions. Il a côtoyé tant d’enfants que ces enfants font désormais partie de lui. Il le dit lui-même, il s’est trompé parfois, il a essayé souvent, mais jamais il n’a triché. » (Extrait de la préface de Xavier Bouchereau, ancien éducateur spécialisé en AEMO, chef de service éducatif)

 « 100 idées reçues sur l’aide sociale à l’enfance » Jacques Trémintin, Éd. EHESP, 2024, 313 p.

SE PROCURE LE LIVRE


« Bienvenue sur le site de Jacques Trémintin, travailleur social qui n’a cessé d’écrire. Référent à l’aide sociale à l’enfance de 1992 à 2020, partie prenante de Lien Social de 1995 à 2023, contributeur au Journal du droit des jeunes de 1995 à 2017, pigiste dans le Journal de l’animation depuis 1999… l’accompagnement des enfants et familles, le maniement de la plume ou du clavier, l’animation de colloques ou de formations répondent au même plaisir de transmettre. Ce que fait aussi ce site, dont le contenu est à libre disposition à une seule condition : savoir garder son esprit critique et ne rien considérer d'emblée comme vrai ! »

Retrouvez les sites

du Journal de l’animation : www.jdanimation.fr
et de mon collègue et ami Didier Dubasque : www.dubasque.org