Combattre les amalgames

La guerre qui ensanglante Gaza est source de nombreuses confusions. Quand la haine aveugle les consciences, préciser le sens des mots devient essentiel.

Être de confession musulmane, c’est faire sienne l’une des trois religions du Livre. Être islamiste, c’est s’attacher à une application littérale du Coran. Être palestinien, c’est appartenir à une nation. Être nationaliste palestinien, c’est revendiquer un Etat. On peut embrasser l’une ou plusieurs de ces identités, sans être relié à toutes : être palestinien, sans être ni musulman, ni nationaliste ; ni islamiste, même si un islamiste est forcément musulman. Et être musulman sans être ni palestinien, ni intégriste.

Être de confession juive, c’est faire sienne l’une des trois religions du Livre. Être fondamentaliste juif, c’est s’attacher à une application littérale de l’ancien testament. Être israélien c’est appartenir à une nation. Être sioniste, c’est défendre l’Etat d’Israël. On peut embrasser l’une ou plusieurs de ces identités, sans être relié à toutes : être juif, sans être fondamentaliste, même si on ne peut être fondamentaliste sans être juif. Être israélien sans être ni fondamentaliste, ni sioniste, ni même juif. Être sioniste sans être ni israélien, ni fondamentaliste, voire juif.

Être antisémite, c’est adhérer aux théories racistes à l’origine de l’un des plus vastes massacres de masse de l’histoire : le génocide des juifs pendant la seconde guerre mondiale.

Être islamophobe, c’est adhérer à une idéologie qui rejette tout ce qui de près ou de loin se rattache à l’identité arabe.

On peut être palestinien sans être antisémite. On peut toutefois être l’un et l’autre. On peut être israélien ou juif sans être islamophobe. On peut néanmoins être l’un et l’autre.

On peut se reconnaître dans l’une de ces nombreuses identités, sans approuver la violence subie ou infligée en son nom.

Toute injure, discrimination, menace, violence, provocation contre toute personne en raison de sa croyance religieuse, de sa nationalité ou de son ethnie ne relève pas dans notre pays d’une opinion, mais d’un délit qui peut valoir de 6 mois à cinq ans d’emprisonnement et de 750 à 75 000 euros d’amende selon la qualification requise.

Mais, critiquer le nationalisme arabe ne se confond pas avec l’islamophobie, comme critiquer le sionisme ne peut être confondu avec l’antisémitisme. Là cela relève de l’opinion.

Si vous avez réussi à me suivre jusque-là : bravo ! Moi je me demande si je ne me suis pas moi-même emmêlé les pinceaux en écrivant ce texte … Faudra, à l’occasion, que je me relise.

En fait, tout ça, c’était pour dire que chacune de ces affiliations possibles n’implique pas automatiquement l’assimilation à ses voisines, même si elles sont proches. Ben voilà. Suffisait de le dire !

A chacun de vos passages sur la page d'accueil, un choix aléatoire de textes archivés s’affiche :
Puaud Davis - La radicalisation
dans Interviews
« L’action de prévention de l’animateur ne peut se réaliser que sur la durée » Anthroplogue, ancien éducateur de rue, David Puaud est aujourd’hui formateur-chercheur à l’Institut Régional du Travail Social Poitou-Charentes. Spécialiste des marges urbaines et du contrôle social, il a réalisé de nombreuses enquêtes au sein de quartiers populaires. Sa fine connaissance du terrain lui permet de ...
Le Muscadier
La maison d’Edition qui éveille les consciences Contrairement à ce que l’on pense souvent, les jeunes ne boudent pas la lecture : en 2018, 86 % des 15/25 ans avaient lu au moins treize livres dans les douze mois précédents. Une maison d’édition atypique leur propose des récits dont les intrigues garantissent évasion et suspense, tout en leur permettant de réfléchir.   Rien ne s’est passé comme ...
Des toiles pour un festival - Pontchateau (44)
L’art pénètre de plus en plus le secteur du handicap, non seulement comme outil pédagogique, mais aussi comme support d’épanouissement. Le festival Handistar, qui se produit chaque année depuis 2001, a décidé de s’ouvrir aux arts graphiques. L’édition 2009 qui se tiendra les 4 et 5 juillet, leur offrira un espace d’exposition qui viendra se rajouter aux 60 groupes et 400 artistes qui s’y ...
Le potentiel négligé de la médiation animale
Il faut remonter à 1792 pour trouver le premier usage thérapeutique de l’animal, quand un humaniste anglais, William Tucke, confia à des patients d’un asile d’aliénés un élevage de lapins et de volailles. Se sentir responsables d’animaux les fit alors se prendre un peu mieux en charge eux-mêmes. Depuis, cette pratique n’a jamais cessé d’être utilisé. Et pour cause, cette médiation interagit ...
Travailler à la journée, pour sortir de l’errance
Le travail en partenariat est devenu, au fil du temps, un incontournable du travail social. La dynamique qu’il implique peut rester dilatoire ou se décliner avec efficacité sur le terrain. Illustration, à saint Nazaire (44,) où sa mise en œuvre permet de répondre à l’errance des jeunes, avant que celle-ci ne s’enracine. Le secteur du social, du médico-social ou de l’éducatif est habitué à des...
Le droit des jeunes de la Belgique à la France
On sait qu’en France, la place de l’usager a constitué une conquête longue et douloureuse. Pendant longtemps, les enfants étaient retirés à leur famille, placés et déplacés sans que ni les uns ni les autres ne soient ni vraiment consultés, ni véritablement écoutés. C’est dans un bureau du ministère de la Justice à Paris que se décidait l’orientation des mineurs délinquants dans les différents...




Comprendre la protection de l’enfance - Découvrez l’ASE comme jamais auparavant !

Ce livre démystifie l’Aide sociale à l’enfance (ASE) en répondant à 100 idées reçues. Plongez dans les aspects historiques, juridiques, sociologiques et psychologiques de cette institution essentielle. À travers les éclairages sur le fonctionnement, les objectifs, les limites et les évolutions de l’ASE, ce livre est une ressource précieuse pour tous ceux qui veulent en savoir plus sur cette administration clé de la protection de l’enfance. Découvrez les pratiques professionnelles, les défis quotidiens et les avancées de l’ASE à travers des réponses courtes, détaillées et précises.

Ce livre s’adresse principalement aux professionnels de l’action sociale et aux étudiants, mais il intéressera également les journalistes, universitaires, décideurs politiques, enfants et familles confrontés à l’ASE, ainsi que tout public désireux d’approfondir ses connaissances sur ces dispositifs souvent méconnus. Un ouvrage essentiel pour lever le voile sur cette institution discrète mais cruciale.

« Aujourd’hui à la retraite, Jacques Trémintin a accepté ce défi et il sait de quoi il parle, cette institution, il lui a consacré près de trente ans de sa carrière professionnelle. Il en connaît les arcanes, les moindres recoins. Il en connaît les hommes et les organisations, il a soutenu ses ambitions, s’est heurté à ses contradictions. Il a côtoyé tant d’enfants que ces enfants font désormais partie de lui. Il le dit lui-même, il s’est trompé parfois, il a essayé souvent, mais jamais il n’a triché. » (Extrait de la préface de Xavier Bouchereau, ancien éducateur spécialisé en AEMO, chef de service éducatif)

 « 100 idées reçues sur l’aide sociale à l’enfance » Jacques Trémintin, Éd. EHESP, 2024, 313 p.

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« Bienvenue sur le site de Jacques Trémintin, travailleur social qui n’a cessé d’écrire. Référent à l’aide sociale à l’enfance de 1992 à 2020, partie prenante de Lien Social de 1995 à 2023, contributeur au Journal du droit des jeunes de 1995 à 2017, pigiste dans le Journal de l’animation depuis 1999… l’accompagnement des enfants et familles, le maniement de la plume ou du clavier, l’animation de colloques ou de formations répondent au même plaisir de transmettre. Ce que fait aussi ce site, dont le contenu est à libre disposition à une seule condition : savoir garder son esprit critique et ne rien considérer d'emblée comme vrai ! »

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