« Je ne partage pas vos idées, mais je me battrai jusqu'à la mort pour que vous puissiez les exprimer » affirmait Voltaire. La lutte contre l’intolérance et l’obscurantisme, que le philosophe appelait « l’infâme » est toujours d’actualité. La liberté d’expression est dans notre pays l’un des fondements du régime démocratique. La seule exception relève du propos discriminatoire qui peut être puni de 3 ans de prison et de 45.000 € d’amende. Où s’arrête l’humour et où commence la discrimination ? La justice a eu récemment par deux fois à trancher. Traînée en justice, après avoir publié les caricatures danoises contre l’intégrisme musulman, la revue Charlie Hebdo a été relaxée. « Dans une société laïque et pluraliste, le respect de toutes les croyances va de pair avec la liberté de critiquer les religions, quelles qu'elles soient » a affirmé le 22 mars 2007 le tribunal de grande instance de Paris. Après avoir été exclu de cette même revue et traîné à son tour en justice, le dessinateur Siné vient d’être relaxé le 24 février 2009 "de même qu'une société démocratique implique que les athées, voire les antireligieux, tolèrent que les croyants manifestent paisiblement leur religion, ces derniers doivent également tolérer la critique exprimée librement par les athées car les systèmes religieux ne forment pas des ensembles intouchables ou tabous" a décidé le tribunal, lavant Siné de l’accusation d’antisémitisme. Sage décision !

Jacques Trémintin – non paru février 2009