EN SOUFFRANCE
L’empire du traumatisme: enquête sur la condition de victime
Didier FASSIN, Richard RECHTMAN, Flammarion, 2007, 453 p.
Il n’est pas d’évènements catastrophiques majeurs sans que ne soient dépêchées sur place des équipes de psys. Cette prise en compte des victimes, pour légitime qu’elle soit, n’a pourtant rien de naturel. La reconnaissance du traumatisme psychique est tout à fait récente. Son identification a tout d’abord fait l’objet d’une incrimination du sujet. Ce n’est pas tant l’évènement qui était ciblé que la fragilité de la personne qui, du fait même de sa personnalité, de ses faiblesses et de
L’état des inégalités en France 2007
Observatoire des inégalités, Belin, 2006, 253 p.
On en parle souvent, on les constate quotidiennement, on propose de les combattre… il en manquait juste une vision synthétique : c’est ce que nous propose cet ouvrage. Certes, « les Français vivent mieux qu’il y a cinquante ans. Le développement de la société de consommation a conduit à une homogénéisation partielle des modes de vie » (p.51). Il n’empêche que l’écart entre les 10% les plus pauvres et les 10% les plus riches va de 1 à 4, les 10% les plus fortunés détenant 46% de la richesse du
France invisible
Sous la direction de Stéphane BEAUD, Joseph CONFAVREUX, Jade LINDGAARD, La Découverte, 2006
Le refus de se montrer relève du droit inaliénable au secret sur sa vie privée et à une part d’ombre sur son intimité. Pour autant, un mécanisme d’invisibilité non choisi frappe toute une partie de notre société, avec pour corollaire, une absence de prise en compte ainsi qu’une surexposition tant à la violation des droits qu’à l’arbitraire des autorités. Tout se passe comme si une problématique sociale ne devient observable qu’à compter du moment où
Le féminisme et ses dérives. Du mâle dominant au, père contesté
Jean GABARD, édition de Paris Max Chaleil, 2006, 156 p.
Est-il possible d’apporter une critique au féminisme, sans prendre le risque d’être traité de phallocrate réactionnaire ? C’est dans cette tentative que se lance Jean Gabard, avec habileté. On trouvera toujours ici et là une affirmation qui, sortie de son contexte, pourra déclencher l’ire des bonnes consciences (comme, par exemple, la présentation comme « comparable » de la violence physique dont se rendent trop souvent coupables les hommes dans le couple et la violence psychique dont
Transformer la violence des élèves. Cerveau, motivations et apprentissage
Daniel FAURE, Dunod, 2007, 312 p.
Daniel Faure signe ici un ouvrage d’une grande pertinence. Sa démonstration ouvre une perspective passionnante sur une question qui ne peut être traitée qu’en préservant sa complexité et en favorisant à son propos les approches complémentaires et multidimensionnelles. La dimension qu’il a choisie de traiter concerne l’acquisition des compétences interpersonnelles. L’école, explique-t-il, a deux fonctions essentielles : transmettre des savoirs et former des citoyens. Si elle doit aider l’enfant à acquérir des
Histoires vraies des violences à l’école
Francis LEC et Claude LELIEVRE, Fayard, 2007, 322 p.
Ce livre le démontre avec brio : la violence a toujours existé à l’école et il est illusoire de vouloir l’éradiquer. Lorsqu’en 1990, Lionel Jospin, alors ministre de l’éducation nationale, adresse la première circulaire sur cette question, il entame une longue série de dispositions surtout inspirées par l’émotion du moment et la compassion face à un fait divers : pas moins de huit plans et dispositifs vont voire le jour, autant d’effets d’annonce qui ses ont avérés autant impuissants
Le choc des préjugés. L’impasse des postures sécuritaires et victimaires
Caroline FOUREST, Calmann-Levy, 2007, 241 p.
S’il est une question propice aux caricatures, anathèmes et mauvaise foi de toutes sortes, c’est bien celle des banlieues et de l’immigration. L’ambition de Caroline Fourest consiste justement dans ce livre, à réagir à cette montagne de préjugés, en apportant des réponses qui se veulent sereines tout autant que documentées. Les sujets qu’elle aborde sont récurrents. Les émeutes de 2005 étaient-elles liées à la misère ? Le fait qu’elles soient sporadiques confirme que l’exclusion économique et
J’ai mal à ma France. Témoignage d’un grand frère
Amad LY – entretien avec Marion GAY, Chronique Sociale, 2007, 188 p.
Une armée de spécialistes s’est penchée sur les évènements de novembre 2005. Leurs analyses sont tout à fait essentielles. Pour autant, le point de vue des acteurs directs constitue une contribution tout aussi précieuse. Amad Ly est de ceux-là. Arrivé en France, en 1983, pour rejoindre son père, venu quelques années plus tôt pour répondre à la demande de main d’œuvres immigrée, il porte un regard rempli de tendresse sur son enfance. Rencontre marquante avec un instituteur
Equinoxe
Arnauld PONTIER, Actes Sud, 2006, 120 p.
Que peut donc ressentir une jeune femme que seul le handicap empêche de jouir de sa sexualité ? Dans un roman saisissant, Arnauld Pontier nous fait vivre dans la peau de Carine qui, bien que frappée de paralysie et de mutisme, n’en possède pas moins toute sa conscience et ressent avec intensité et sensualité autant de besoins que de désirs. Chaque matin, c’est le début du même cauchemar : elle se réveille dans un corps qui pèse de son impitoyable effondrement et qui de désirable est devenue une corvée
Accompagnement érotique et handicap. Au désir des corps, réponses sensuelles et sexuelles avec cœur
Catherine-Agathe DISERENS, Françoise VATRE, éditions Chronique Sociale, 2006, 157 p.
L’heure n’est plus à la dénégation des pulsions et des besoins érotiques et sexuels des personnes atteintes de handicap. Notre société qui avait pris l’habitude de décider qui a droit aux pratiques sexuelles, en les refusant aux populations diminuées tant psychiquement que physiquement, a fini par évoluer et à admettre, contre mauvaise fortune bon cœur, qu’il était normal et bienfaisant qu’elles vivent pleinement cette dimension de l’existence. Reste que les