Livres
Quand Je éduque les autres...
DELHASSE Guy, Couleur Livres, 2010, 85 p.
Cela fait 30 ans que Guy Delhasse travaille comme éducateur en internat éducatif. La poésie et le langage de l’âme lui permettent de se débarrasser de tout jargon professionnel. On ne trouvera pas ici de grandes théories, ni de concepts savants. Juste les mots de tous les jours, pour dire le quotidien. Jeune professionnel, il était comme tant d’autres, animé de rêves, d’idéaux, d’envies de changer le monde. Bien plus modestement, il s’est retrouvé drapé dans une bure noire et enfermé entre quatre murs
Les pauvres préfèrent la banlieue
LIEBIG Etienne, Michalon, 2010, 187 p.
Insensiblement et sans qu’on s’en soit aperçu, une construction mentale s’est élaborée au fil des années, transformant la banlieue en exutoire de nos peurs collectives fantasmées. Etienne Liebig en fait la démonstration ici, en identifiant les mécanismes et les réflexes qui nous emprisonnent et nous piègent. Ce n’est plus la réalité que l’on regarde, mais son interprétation au travers d’une grille de décodage qui nous amène à traduire tout ce qui se passe dans les quartiers défavorisés, à partir de
Le conflit, la femme et la mère
BADINTER Elisabeth, Flammarion, 2010, 270 p.
Limpide, lumineuse et passionnante, telle est la dernière livraison d’Elisabeth Badinter qui va bien au-delà de la simple polémique pour ou contre les couches jetables, raccourci auquel on a eu un peu trop tendance à la réduire. A la fin des années 1970, explique-t-elle, les femmes ont accédé au choix entre d’un côté donner la priorité à leurs ambitions personnelles en jouissant de leur célibat et de l’autre satisfaire à leur désir de maternité. Et puis, une nouvelle idéologie est venue
Pour en finir avec les violences faites aux femmes
BRUNEL Chantal, Le Cherche Midi, 2010, 261 p.
L’auteur est rien moins que député UMP. Nul n’est parfait. Autant dire qu’il serait légitime que l’on se méfie de sa prose, tant sa force politique a montré depuis trois ans des élans profondément anti-sociaux. On aurait bien tort. Il semble qu’ici la question féminine transcende les différences idéologiques : « depuis que les sociétés existent, les femmes subissent les pires exactions. De tous temps, elles ont vu leurs droits bafoués et leur honneur sali » (p.18) affirme Chantal Brunel qui
Le travail social à l’épreuve du néo-libéralisme. Entre résignation et résistanc
CURIE Raymond, L’Harmattan, 2010, 152 p.
La vague néo-libérale qui ravage nos sociétés depuis quelques décennies, n’a pas épargné l’action sociale, venant menacer progressivement son fondement et son éthique. La souffrance et le découragement des professionnels, qui montent en écho avec l’accroissement des inégalités et de la pauvreté, témoignent de cette mutation fondamentale. L’ouvrage de Raymond Curie en fait un descriptif implacable, reprenant étape après étape, la chronologie d’une catastrophe annoncée : celle de l’alignement du secteur
En conscience, je refuse d’obéir. Résistance pédagogique pour l’avenir de l’école
REFALO Alain, éditions Des îlots de résistance, 2010, 251 p.
Faire triompher la justice implique un engagement radical qui sache si nécessaire aller à contre courant. Désobéir à la loi de la majorité, ce n’est pas lutter contre l’État de droit, mais contre des abus, en vue de renforcer cet État de droit. Car, « ce n’est pas la loi qui doit dicter ce qui est juste, mais ce qui est juste qui doit dicter la loi » (Jean-Marie Muller). Fort de ces convictions, Alain Refalo envoie le 6 novembre 2008 une lettre à son Inspecteur d’académie pour
Casse-toi! Crève mon fils. Je ne veux pas de pédé dans ma vie
PÉRIER Jean-Marie, oh ! éditions, 2010, 169 p.
La liberté de ton des médias, le succès annuel de la gaypride, la réélection du maire de la capitale qui n’a jamais caché son orientation sexuelle … autant de facteurs qui pourraient laisser croire que le cœur de la France bat au même rythme que le quartier du Marais à Paris. Mais, c’est sans compter sur le poids des préjugés qui pèse sur une partie non négligeable de la population, pour qui l’homosexualité est encore au choix une malformation, une tare, une horreur, une honte ou une
Adolescents homosexuels. Des préjugés à l’acceptation
THORENS-GAUD Elisabeth, éditions Favre, 2009, 183 p.
A n’en pas douter, l’acceptation de l’homosexualité a progressé depuis quelques décennies. Pour autant, il reste encore du chemin à parcourir. A preuve, des situations que la majorité de la population est encore bien en peine d’accepter : tels deux hommes se promenant en se tenant par la main ou un enseignant programmant une séance de prévention contre l’homophobie. Réussir à banaliser l’homosexualité permettrait d’abord de progresser dans la lutte contre les discriminations. Si les
L’inconnu du B.L.B.
STREIFF Gérard et des jeunes du Bois L’Abbé, érès, 2009, 133 p.
Un atelier d’écriture, comme il en existe des dizaines. Mais celui-ci est proposé à des jeunes de banlieue, ceux-là même que l’on a si souvent tendance à diaboliser. L’échec scolaire y fait des ravages, dit-on. Pourtant, ces « cancres » raffolent de l’écriture, celle qu’ils mettent en musique à travers le rap. De là, à se lancer dans la rédaction d’un roman policier, il n’y a qu’un pas à franchir que leur propose Gérard Streiff. Et, ça marche : tout au long du premier semestre
Comment aider l’enfant à devenir lui-même? Éléments de réponses
DE SINGLY François, Armand Colin, 2009, 151 p.
Hier, on exigeait de l’enfant qu’il obéisse et qu’il se soumette au destin qui lui était imposé. Aujourd’hui, on attend de lui qu’il se découvre par lui-même et qu’il forge de façon autonome sa propre personnalité. François de Singly refuse tout autant la seule relation verticale autoritaire du passé que l’unique voie horizontale contemporaine de l’auto-engendrement de l’individu. Il en appelle, dans cet essai tout à fait pertinent, à s’engager dans une troisième voie : celle qui conjugue la