Les publications en sciences humaines sont nombreuses et d’une richesse impressionnante.La lecture de centaines d’ouvrages a constitué, à chaque fois, un moment de plaisir et de grande satisfaction intellectuelle. J'espère que l’internaute trouve dans ces critiques l’envie de se plonger, à son tour, dans ces livres

L’adolescence scarifiée

BRUN Michaël, MOUTTE Jean-Philippe, POMMEREAU Xavier, L’Harmattan, 2009, 129 p.

Paradoxe étonnant : notre société pacifiée qui prétend éradiquer toute forme de violence voit augmenter, d’année en année, le nombre de ses adolescents qui retournent cette violence contre eux-mêmes, en se scarifiant. Plusieurs raisons à cette contradiction. Première piste, la crise de la notion de limite qui est concomitante à la volonté devenue commune de s’affranchir de toute entrave. Le corps social ne fournissant plus de balises à la quête des adolescents

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Papa, maman, la rue et moi. Quelle vie de famille pour les "sans domicile"?

BACHELET Pascal (Photographies), de MOUGIN Véronique (textes), éditions Pascal Bachelet, 2009, 132 p.

Pendant deux années, Véronique Mougin (journaliste) et Pascal Bachelet (photographe) ont suivi sept familles sans logis bénéficiant d’un accompagnement du Centre d’action sociale protestant. Ils nous livrent ici le résultat vivant de cette aventure commune qui leur a permis de les voir évoluer, changer, avancer, douter, se mobiliser… Au final, un magnifique ouvrage que l’on peut dédier aux centaines de milliers de familles souffrant du mal

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La fille dévastée

GUILCHER Rozenn, éditions Sulliver, 2009, 170 p.

Notre société ne tolère guère qu’on ne puisse se sentir en capacité de faire face à son enfant. Tout est mis en œuvre pour favoriser, encourager et aider à la parentalité. Mais il n’y a que deux postures possibles : être un bon ou un mauvais parent. Cette forte pression morale interdit d’avouer et de s’avouer qu’on ne peut apporter ce dont un enfant a besoin pour vivre et qu’il serait bien mieux de passer le relais. Même l’abandon est considéré comme un geste d’amour. On est bien loin d’avoir

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Suicide au travail : que faire ?

DEJOURS Christophe & BÈGUE Florence, Puf, 2009, 130 p.

Comment peut-on comprendre l’augmentation récente du nombre de suicides sur le lieu même du travail ?  L’analyse que nous proposent ici Christophe Dejours et Florence Bègue s’avère particulièrement fertile. Leur premier constat est banal : la souffrance du salarié n’est pas chose récente. Mais, longtemps, elle ne s’exprima pas sur le lieu d’activité où chacun avait à coeur de montrer publiquement son courage, sa force et son indestructibilité. L’éthos professionnel voulait qu’on

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Les stratégies absurdes. Comment faire pire en croyant faire mieux

BEAUVALLET Maya, Seuil, 2009, 152 p.

Depuis 30 ans, la nouvelle doxa managériale prétend avoir trouvé la manière d’améliorer la réussite des agents économiques, tout autant que celle des administrations. La motivation principale de l’activité humaine tiendrait tout entière dans l’intérêt individuel concrétisé par l’appât du gain ou le contraire la peur de perdre des sources de revenus. Il suffirait donc d’organiser toute une série d’incitations financières corrélées à des indicateurs d’efficacité à respecter. La réalité est bien plus

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Au nom de la fragilité

GARDOU Charles & all, érès, 2009, 249 p.

Ils sont trente à avoir répondu favorablement à la sollicitation de Charles Gardou qui leur a demandé d’écrire sur le handicap. Ce ne sont pas des spécialistes : ils ne sont ni psychologues, ni éducateurs. Certains ont parfois côtoyé le handicap dans l’intimité de leur vie de famille. Pour d’autres, il s’agit d’un exercice de pure création. Ces écrivains qui nous proposent ici leurs nouvelles, leurs récits ou leurs poèmes ont tous un palmarès non négligeable de publications derrière eux. On trouve

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Le handicap par ceux qui le vivent

GARDOU Charles & all, érès, 2009, 244 p.

N’y a-t-il pas une certaine imposture à parler au nom des personnes porteuses de handicap, en ignorant leur capacité et leur compétence à le faire aussi par elles-mêmes ? Même si la condition pour comprendre la pauvreté, la toxicomanie ou la prostitution ne réside pas dans le fait de les avoir éprouvées, le témoignage de ceux qui vivent ces situations ne peut être écarté. Il en va de même pour celles et ceux qui sont confrontés à la réalité quotidienne du handicap : ils sont détenteurs d’un savoir

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Le grand truquage, comment le gouvernement manipule les statistiques

DATA Lorraine, La découverte, 2009, 180 p.

Rédigé par un groupe de fonctionnaires, que le devoir de réserve oblige à rester anonymes, cet ouvrage montre comment les statistiques officielles posent autant d’interrogations qu’elles apportent de réponses. Comment expliquer une telle défiance ? Il y a d’abord une société hyper médiatisée qui contraint à livrer son message en vingt secondes. Il y a ensuite cette quantofrénie, maladie contagieuse consistant à croire que les chiffres parlent d’eux-mêmes et donnent le sentiment de maîtriser son

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Croissance, inflation, chômage, crise financière… et si les chiffres ne disaient pas toute la vérité

CHAROLLES Valérie, Fayard, 2008, 334 p.

Certes, nous vivons dans un monde de chiffres. Mais cela ne justifie nullement cette tendance si répandue à les considérer comme objectifs. A peine énoncés, on y voit la démonstration d’une vérité incontestable. Ce qu’on oublie trop souvent, c’est que toute mesure est construite sur la base de conventions déterminées et qu’elle reste à ce titre manipulable, imparfaite et discutable. Si les chiffres ont pour fonction de nous aider à décrire la réalité, ils lui donnent aussi un sens et orientent notre

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Comprendre la psychiatrie communautaire

LASSERRE Henri, Chronique Sociale, 2008, 96 p.

La psychiatrie a fait l’objet d’une intense et puissante vague de critiques dans les années 1960. On lui reprochait de se limiter à des fonctions de réclusion et de protection de l’ordre publique, en enfermant la folie pour mieux la domestiquer. Et son rôle thérapeutique d’être largement altéré par l’exil et la dépossession de soi imposé aux patients. L’asile est alors un univers totalisant (voire totalitaire), tutélaire et mortifère où les malades s’entassent dans des dortoirs à 50, passant

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