Les publications en sciences humaines sont nombreuses et d’une richesse impressionnante.La lecture de centaines d’ouvrages a constitué, à chaque fois, un moment de plaisir et de grande satisfaction intellectuelle. J'espère que l’internaute trouve dans ces critiques l’envie de se plonger, à son tour, dans ces livres

L’enfant: petit homme ou petit d’homme ?

GUILLAUME Françoise, L’Harmattan, 2008, 208 p.

Jusqu’au milieu du XXème siècle, l’enfant était considéré comme un petit d’homme. Il fallait l’éduquer pour lui permettre de prendre la place qui lui est dévolue. Il fallait le modeler dans un moule sculpté à l’image de l’adulte attendu. Ce qui dominait alors, c’était l’hétéronomie : un corpus de pensée structurait l’individu et ordonnait dans le moindre de ses actes personnels ou collectifs. Tout était organisé pour que chacun se reconnaisse comme partie d’un ensemble. La personnalité

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Etre parent, c’est pas un métier !


« Etre parent, c’est pas un métier ! »
OTT Laurent, Fabert, 2008, 126 p.

Etre parent était encore, jusqu’à peu de temps, évident. Cette fonction s’exerçait, sans qu’on se pose beaucoup de questions. Et puis, voilà que cette responsabilité est assaillie par le doute. Laurent Ott nous propose ici un ouvrage de réflexion sur ce temps de partage avec des enfants qui sont à la fois les nôtres et autres. Il commence par s’insurger contre la mise en accusation récurrente des familles, conséquence de la mission qui leur est confiée de

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Démocratie: le devoir d’éducation

LE PENNEC Yann, L’Harmattan, 2008, 123 p.

Pendant longtemps, la société traditionnelle proposa à ses membres un parcours très balisé, avec des rites de passage qui inculquaient la soumission aux règles sociales. Une autorité théocratique s’exerçait de façon verticale, sans délais et sans contestation possible. La modernité a promu un individu singulier, doté d’une grande capacité à l’autonomie, à l’autodétermination et au jugement personnel. Pourtant, il est bien une réalité qui s’impose aujourd’hui comme hier : c’est l’immaturité biologique

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L’enfance du crime - Tous les grandes criminels ont été des enfants maltraités

LASSUS Pierre, Bourin éditeur, 2008, 252 p.

Il n’existe pas de criminels nés, ni de gène du crime, pas plus que de conditions socio-économiques qui induiraient automatiquement des passages à l’acte, affirme avec force Pierre Lassus. C’est du côté des conditions d’éducation qu’il faut aller chercher la source principale de la barbarie et de la sauvagerie avec lesquelles agissent tous les criminels en série. Moins l’environnement se montre protecteur, plus graves peuvent être les conséquences potentielles. Bien entendu, les mauvais traitements

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Oui, la nature humaine est bonne. Comment la violence éducative ordinaire la pervertit depuis des millénaires

MAUREL Olivier, Robert Laffont, 2009, 256 p.

On peut distinguer trois époques dans la prise de conscience de la maltraitance subie par les enfants. La première, qui a duré des millénaires, est à peine troublée par quelques voix largement inaudibles face à la domination du déni. La violence dans l’éducation y est considérée comme banale et légitime : la douleur provoquée par les coups agirait sur la raison, la volonté et la mémoire de l’enfant, l’incitant donc à éviter de reproduire le comportement qui a causé le châtiment. Cette conviction

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Le locataire endetté. La construction d’une catégorie sociale

GUIMARD Nathalie, L’Harmattan, 2008, 174 p.

Le locataire endetté est le grand absent tant de la littérature sociologique, juridique, historique qu’économique. Nathalie Guimard comble ce vide dans un ouvrage à la fois distancié et diachronique. Privilégiant l’extérieur et le social sur l’intérieur et l’intime, les milieux populaires ont longtemps considéré le logement comme une dépense tout à fait secondaire. Il faut dire que les conditions de logement furent, jusqu’à la seconde guerre mondiale, malsaines et misérables. C’est à partir de 1948

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La France des travailleurs pauvres

CLERC Denis, Grasset, 2008, 223 p.

Au cours de la décennie qui vient de s’écouler, le chômage a régressé et la pauvreté monétaire a reculé. En Europe, notre pays est en 4ème position tant pour le pourcentage de pauvres que pour le montant de son SMIC. Et pourtant, il y a divorce entre le mesuré et le ressenti. Jamais, depuis la seconde guerre mondiale, les salariés ne se sont sentis autant menacés. C’est qu’il faut peu de choses pour basculer en dessous du seuil d’une pauvreté qui frappait jusqu’en 1970 les personnes âgées et qui menace

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Eternels étrangers de l’intérieur

ROBERT Christophe, Desclée de Brouwer, 2007, 452 p.

S’il est bien une population dans notre pays qui, depuis de siècles, reste victime de discrimination, c’est bien celle que l’on désigne sous le terme générique de « gens du voyage ». Ils intriguent souvent (leur mode de vie dérange les normes dominantes), ils fascinent parfois (leur sens de la famille et de la solidarité est un atout dans une société atomisée et individualiste), mais ils sont le plus souvent l’objet de rejet et de stigmatisation. Bien des idées reçues perdurent. Premier

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Une discrimination positive à la française? Ethnicité et territoire dans la politique de la ville

DOYTCHEVA Milena, La Découverte, 2007, 226 p.

L’intégration du fait culturel, voire ethnique minoritaire a été admise par de nombreuses démocraties. La France s’y refuse, la République se proclamant une et indivisible et ne reconnaissant que les individus. Cela fait quarante ans que ces principes ont commencé à être battus en brèche, par les demandes de reconnaissance spécifique régionaliste, féministe, homosexuelle… Pourtant, trouver sa place dans la communauté nationale, continue à passer par le gommage préalable des différences. Milena

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Les bandes de jeunes. Des "blousons noirs" à nos jours

Sous la direction de Marwan MOHAMED et Laurent MUCCHIELLI, La Découverte, 2007, 404 p.

Aujourd’hui, les bandes venant des banlieues font peur. Dans les années 1960, les blousons noirs faisaient trembler le bourgeois. Dans la première décennie du XXème siècle, c’était les « apaches » qui faisaient parler d’eux. Il est fort à parier que dans les décennies à venir, la bande fera parler d’elle sous une nouvelle forme. A chaque fois, c’est la modernité qui est mise en accusation avec ce qu’elle engendre comme effritement des cadres traditionnels

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