Les publications en sciences humaines sont nombreuses et d’une richesse impressionnante.La lecture de centaines d’ouvrages a constitué, à chaque fois, un moment de plaisir et de grande satisfaction intellectuelle. J'espère que l’internaute trouve dans ces critiques l’envie de se plonger, à son tour, dans ces livres

L’évaluation des pratiques dans la protection de l’enfance

BOUTANQUOI Michel, MINARY Jean-Pierre & al, L’Harmattan, 2008, 148 p.

Croire que les effets de la protection de l’enfance ne peuvent se mesurer qu’à l’aune des bonnes intentions initiales n’est que pure illusion. Mais, penser que l’amélioration des pratiques pourrait être obtenue grâce au contrôle de conformité de l’action engagée au regard d’un cahier des charges initial, d’une norme, d’un gabarit ou d’un modèle pré-établi est tout aussi chimérique. L’importation sans précaution, dans le monde du social, des outils de l’entreprise et des

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Comment priver un enfant de son père, un dysfonctionnement ordinaire de la justice

SERENO Marcello, Jeunesse et droit, 2009, 384 p.

Une petite fille qui révèle les attouchements sexuels que lui a imposés son père. Un service socio-éducatif qui la protège. Un tribunal qui condamne l’agresseur. Justice est faite. Mais, voilà que celui qui a été reconnu coupable rédige un livre, pour se défendre. Et, ce sont les éditions du Journal du droit des jeunes qui lui servent la soupe ! Entamer la lecture de ces presque 400 pages, particulièrement bien écrites, ne peut tout d’abord que laisser dubitatif. Le récit de Marcello Sereno est

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Sortir de la violence par le conflit. Une thérapie sociale pour apprendre à vivre ensemble

ROJZMAN Charles, éditions La découverte, 2008,  179 p.

Le constat dressé ici est plutôt pessimiste. Selon l’auteur, notre société ne possède plus de projet commun permettant de faire vivre ensemble les différentes parties qui la constituent.  Les communautés, qui vivent repliées sur elles-mêmes, ne se rencontrent plus. L’ignorance, les peurs et les haines réciproques sont devenues les obstacles principaux à une cohabitation et à une coopération permettant un fonctionnement harmonieux et équilibré. Trois maladies sociales dominent : la

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Enfants bandits. La violence des 3-13 ans dans les banlieues

IMLOUL Sonia, éditions Panama, 2008, 158 p.

« Il n’y a pas d’enfant délinquant. Il n’y a que des enfants violents qui risquent, en grandissant, d’évoluer vers la délinquance » (p.77) affirme l’auteur. Sonia Imloul en convient : on ne peut interpréter de manière prédictive les agissements destructeurs dont on peut être témoin chez les tout petits. Ce qui ne signifie pas pour autant qu’il faille renoncer à toute prévention, quand on y est confronté. Les enfants qu’elle appelle « bandits » sont avant tout en souffrance, proclame-t-elle. Quand

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Mais, qu’est-ce qui passe par la tête des méchants?

Michel Fize, Marabout, 2009, 222 p.

La méchanceté est intemporelle et universelle. Aussi loin que s’étend la mémoire humaine, elle a fait partie des comportements de notre espèce. Ruse, manipulation, raillerie, calomnie, démagogie, domination, humiliation… tout est bon pour se montrer malfaisant. Les animaux en sont exempts, car pour se comporter ainsi, il faut se complaire dans le mal. L’intentionnalité et la préméditation seraient donc les conditions d’une perversité qui fait adopter une attitude méchante, véritable intelligence de

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L’art d’être bon. Oser la gentillesse.

EINHORN Stefan, Belfond, 2008, 221 p.

On dit couramment de quelqu’un qu’il est gentil, quand on le trouve un peu niais ou naïf. Pourtant, il semble, à en croire l’auteur, que la prédisposition à la compassion et à l’altruisme fasse partie de notre héritage génétique sélectionné au cours de l’évolution. La bienveillance à l’égard d’autrui, ne serait-ce que parce qu’elle induit la réciprocité, constitue l’une des meilleurs chances de survie pour l’espèce humaine. Nous avons tout à gagner à être bon envers celles et ceux qui nous entourent et

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Dolto expliquée aux parents

LIAUDET Jean-Claude,   L’Archipel, 2008, 230 p.

Le livre de Jean-Claude Liaudet doit être lu, de toute urgence. Ne serait-ce que pour se faire une idée définitive sur ce que Françoise Dolto a pu développer comme théories. Car, même  si l’on ne peut nier son rôle de pionnière dans la reconnaissance de la place de l’enfant, certaines de ses prises de position sont totalement affligeantes. Et il est encore plus aberrant de les voir présentées en 2008, sans le moindre début d’esprit critique. Qu’on en juge. Françoise Dolto nous le garantit : le

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Dolto, si tu reviens, j’annule tout!

BEN SOUSSAN Patrick, érès, 2009, 188 p.

Il n’y a pas de date limite de consommation à ce que Françoise Dolto nous a légué, affirme d’emblée l’auteur. Parce que c’était périmé d’emblée ? Pas du tout. Parce que dans une époque marquée par la haine de la pensée libre et de ceux qui font réfléchir, la célèbre psychanalyste apparaît pour l’auteur, comme une sainte ou une sorcière qui frisait le génie. Certes, il reste sceptique sur les félicitations que Dolto adressa, en tant que maman, à sa fille Catherine quand, âgée de 5 ans, l’enfant avait

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En souffrances. Adolescence et entrée dans la vie

LE BRETON David, éditions Métailié, 2007, 362 p.

La grande majorité des jeunes s’intègre à notre société, en y trouvant sa place. Pourtant, une frange non négligeable peine à donner sens à son existence et à traverser sereinement la longue phase d’attente et d’incertitude qui s’étend de la fin de l’enfance à l’âge adulte. Les comportements à risque peuvent être compris comme autant de tentatives douloureuses de se mettre au monde et de ritualiser le passage de l’adolescence. C’est cette trame d’interprétation que David Le Breton nous livre

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Qu’est-ce que l’adolescence ?

BEDIN Véronique & all, Sciences Humaines, 2009, 255 p.

On retrouve dans cette publication de la revue Sciences Humaines le même souci que dans le mensuel : celui de proposer un tour d’horizon synthétique offrant au lecteur un large état des lieux qui, sans se vouloir exhaustif, n’en reste pas moins très diversifié. La réflexion débute ici avec un constat récurrent : trop souvent, on stigmatise l’adolescence, en y voyant le temps de tous les dangers et de tous les risques, et plus particulièrement celui des crises et des désordres

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