Billets
Bravo Ayrault!
Notre monde raisonne des injustices, de la misère et des ségrégations imposées par des hommes à d’autres hommes. Comment ne pas en faire écho ? Pourtant, lorsqu’une bonne nouvelle survient, on aurait bien tort de bouder son plaisir. Le 22 août, Jean-Marc Ayrault a annoncé la transformation progressive des vingt huit milles contrats en CDD des Aides à la vie scolaire, dont le statut était jusque là des plus précaires, en CDI. La pérennisation de ces fonctions s’accompagnera d’une formation professionnelle, couronnée par un diplôme d’Etat
La paille dans l’œil du voisin
Septembre 2011 : Claude Bartolone, Président socialiste du Conseil général de Seine Saint Denis, refuse d’admettre de nouveaux mineurs isolés étrangers à l’Aide sociale à l’enfance. « Quel mauvais exemple, un élu de la République qui n’applique pas la loi ! Comment se plaindre, après des incivilités et des infractions ? Une méthode incompatible avec l’idée qu’on se fait de la France et de la simple humanité »1 s’indigne Jean-Louis Tourenne, Président socialiste du Conseil général d’Ille et Vilaine. Critiquer une décision illégale, même si elle
Ce qu’ils nous préparent
A croire les sondages, l’action du gouvernement déçoit une population en attente de l’amélioration de son sort. Cet été aura été l’occasion d’une piqûre de rappel, démontrant combien l’opposition fourbit ses armes, en vue d’un retour en fanfare qui pourrait se traduire par une régression encore plus grave que celle opérée sous Sarkozy. Dans le tiercé de tête des déclarations d’intention les plus malfaisantes, la troisième position est occupée par les réactions indignées face au projet de réforme pénitentiaire menée par Christine Taubira
Vocabulaire discriminant
Aliénés, anormaux, arriérés, boiteux, bossus, débiles, déficients, désavantagés sociaux, déviants, difformes, diminués, estropiés, handicapés, idiots, impotents, inadaptés, incurables, infirmes, incapables, invalides, malformés, mutilés, paralysés, paralytiques, personnes à mobilité réduite, personnes dépendantes, personnes en situation de handicap, tarés…(1) Que de mots et d’expressions pour tenter de circonscrire la différence et la distinguer de la « normalité ». On pourrait y rajouter : attardés, déséquilibrés, différents, éclopés
Billevesées
Le 2 juillet dernier, la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme publiait un avis sur la protection de l’enfance. Ce texte mérite une étude approfondi. Mais, une première lecture laisse apparaître une impressionnante enfilade d’âneries. Première stupidité : le retour de l’argument selon lequel beaucoup de placements d’enfants seraient liés à la précarité et à la misère. Comment peut-on insulter à ce point les familles les plus modestes, en supposant que la pauvreté les amènerait à maltraiter leurs mômes ? Les dysfonctionnements
Elle ne manque pas d’air
Décidément, la MDPH de Vendée n’en rate pas une. Après s’être installée dans un bâtiment magnifique, mais inaccessible aux personnes à mobilité réduite (billet 1102), la voilà pour la première fois en France, condamnée par le Tribunal du Contentieux de l’Incapacité à verser, pour préjudice moral, 15.000 € aux parents d’un jeune homme lourdement handicapé, totalement dépendant pour l’ensemble des actes de la vie quotidienne et nécessitant une surveillance constante 24 heures sur 24. Cette MDPH avait attribué une aide de trois heures
Retour à la réalité
La justice a tranché. La responsabilité de l’État n’a pas été reconnue dans l’affaire de la petite Laëtitia, martyrisée puis tuée par ses parents. Deux associations, revendiquant la défense des enfants, avaient assigné le parquet pour faute lourde, lui reprochant de n’avoir pas su analyser les indices de danger. « Est-ce la faute du gendarme, du procureur, du juge ? Les responsabilités individuelles ne m'intéressent pas (...) c'est l'institution qui est en faute (...) Marina n'aurait pas dû mourir » avait plaidé Maître Pierre-Olivier, l’un des
Gare à la gaffe
Enfin, un règlement de compte qui ne se passe pas à Marseille ! Des hommes encagoulés font irruption, un dimanche, dans un quartier d’une ville moyenne et tirent à la chevrotine sur un groupe de jeunes, juste à côté d’un jardin où jouent des enfants. Le lendemain matin, la psychologue scolaire intervient dans la classe de maternelle pour « faire parler les élèves ». Assise devant eux, elle les interroge sur ce qui aurait pu se passer la veille et qui serait sorti de l’ordinaire. Un petiot de trois ans lève le doigt. La psychologue s’empresse
Un clip en vrai ?
Il y a de cela quelques semaines, Collège boy, le clip du groupe Indochine défrayait la chronique. Cherchant à condamner la stigmatisation de la différence et alerter contre le harcèlement à l’école, une image crue et brutale venait illustrer le texte d’une chanson dénonçant ces pratiques. Les lazzis et humiliations verbales du début se terminaient par la crucifixion de la victime, achevée d’un coup de revolver dans le cœur. Sanguinolent, gore et ultra violent, l’ambition première du court métrage semblait manquer sa cible, tant il pouvait
Conflit d’intérêt
Le gouvernement a l’intention de faire interdire le cumul de la fonction parlementaire et d’activités privées, comme avocat d’affaire. Il s’agit de lutter contre la concurrence entre deux responsabilités exercées simultanément pouvant entrer en conflit d’intérêt. Une curieuse situation, nous venant de Martinique, vient illustrer cette notion dans le travail social. Une assistante sociale exerçant comme conseillère en Insertion à la Mission Locale possède parallèlement le grade d’adjudante de réserve, renfort en brigade et membre de la cellule