Billets
Inquisition
Les grenouilles de bénitiers ont encore frappé. En Loire Atlantique, elles ont adressé un courrier à mille chefs d’établissement scolaire du département, pour les informer qu’une « veille active » serait exercée par des parents volontaires, sur le déroulement de la scolarité. S’agit-il de vérifier si le bénédicité est bien dit, avant chaque repas ? Si les élèves suivent mâtines et vêpres, en début et fin de journée ? Si tous les internes portent bien leur ceinture anti-masturbation, avant de se coucher ? Vous n’y êtes pas : ce qui est lancé
Nostalgie
Il est des bâtiments qui laissent un curieux sentiment de mélancolie, surtout quand ils ferment …
Elles ont éclos, après la libération, comme des champignons après la pluie, mais disparaissent les unes après les autres, victimes d’une règlementation de plus en plus stricte, de mises aux normes de plus en plus coûteuses et des appétits de plus en plus voraces de promoteurs immobiliers sans scrupules. Les colonies de vacances situées dans des endroits étonnants, avec vue imprenable sur la mer, sont rachetées et transformées en luxueux complexes
Bizutage
Le 7 juillet, quatre jeunes adultes ont été condamnés à huit mois de prison avec sursis et huit mille euros de dommages et intérêts. Leur délit ? Avoir participé, à l’université Paris Dauphine, à un bizutage. A la rentrée 2011, ils avaient poussé très loin les humiliations infligées à un étudiant : torse nu, le pantalon baissé et à genoux, des lettres avaient été gravées dans son dos, à l’aide d’une capsule de bière. Pour leur défense, les prévenus ont évoqué le poids de la tradition. Interdites par une loi de 1996, ces pratiques perdurent
Une fausse bonne idée?
Le 27 juin, le parlement votait, en première lecture, une nouvelle réforme de l'autorité parentale. Plusieurs modifications ont été introduites, notamment celle contraignant à l'exercice de la co-parentalité. En cas de séparation, chaque parent serait tenu, sous peine d'amende pouvant aller jusqu'à 10.000 euros, d'associer son ex-conjoint, dans toute décision rompant avec le passé ou engageant l'avenir de leur enfant. Quoi de plus pertinent qu'une telle mesure qui favorise la co-éducation ? Toutefois, en y regardant de plus près, on ne peut
Comme un doute
S'il y a bien un fondamental présidant à notre travail, c'est celui de l'inconditionnalité de notre accompagnement des populations auxquelles nous sommes confrontées. La réciprocité que nous exigeons parfois dans nos relations personnelles n'a pas lieu d'être dans notre activité professionnelle. Comment exiger des usagers la rigueur, la constance et la continuité que nous tentons de nous imposer nous mêmes ? Ceux et celles qui sont marquées par la fragilité et l'instabilité et qui ont tant souffert de trahison, de stigmatisation et de ruptures
Malaise
« ONG Conseil » ou « Cause à effet » sont des entreprises privées, intervenant sur un créneau du marché, longtemps vierge de toute action lucrative : le démarchage dans la rue, pour des associations caritatives. Vous ne pouvez les manquer, pour autant que vous flâniez dans le centre des grandes villes. Ils vous abordent avec enthousiasme, vous faisant l’article sur des causes aussi honorables que celles d’Handicap international, de l’Association des paralysés de France ou d’Amnesty International ou encore vous présentant les actions tout aussi
Vu à la télé !
Le 10 avril, Arte programmait, en première partie de soirée, « 3 X Manon », une série de trois épisodes, décrivant le cheminement d’une adolescente placée en centre éducatif fermé. Pour réaliser cette fiction, Jean-Xavier de Lestrade explique avoir épluché les rapports de Jean-Marie Delarue, contrôleur général des lieux de privation de liberté et rencontré des professionnels de terrain. Du côté des adolescentes prises en charge, le jeu est impressionnant d’intensité et de vérité. Mais, du côté des professionnels, c’est plutôt la stupéfaction
Réactionnaire
État de Virginie, USA. Le directeur de la Timberlake Christian School a écrit à la famille de Sunnie Kahle, âgée de huit ans, pour expliquer les raisons pour lesquelles il ne continuerait plus à la scolariser. La petite fille y est accusée de ne pas suivre les « standards bibliques » de l'établissement, parce qu’elle porte des pantalons et n’a pas les cheveux longs. Pire, elle pourrait propager « l'immoralité sexuelle, un mode de vie homosexuel, ou une identité de genre alternative ». L’enfant a été rescolarisé dans un établissement
Retour de l'enfer
La fillette de six ans vivait dans le noir, enfermée dans sa chambre, y mangeant et y déféquant, le corps couverts d'hématomes et de brûlures de cigarette. Les médecins ont du l'anesthésier avec de la morphine avant de pouvoir la soigner. La mère reconnaissant ses responsabilités vient d’être condamnée à quatre ans de prison. La justice lui a retiré l'autorité parentale. Le concubin en a pris pour un an. Le père a reconnu sa fille après la découverte des mauvais traitements. La première pensée va pour cette enfant, ce qu'elle a subi et les
Respect
Yvonne Mutimura, rescapée du génocide rwandais, témoigne sur France Inter. Toute sa famille a été massacrée, sa mère en premier qui avait pourtant enseigné comme institutrice à tous les enfants du village. Croisant l’un des meurtriers, qui lui avoue avoir tué quarante personnes, Yvonne Mutimura décide de ne pas le dénoncer : il avait 14 ans, au moment des faits. « J’ai vu ce que c’est que de supprimer un être humain. Je ne voulais pas, à mon tour, avoir du sang sur les mains. Je voulais qu’ils gardent cette culpabilité, que ce soit lourd pour