Billets
Ce qui nous unit
Au Nigéria, le 25 décembre 2014, deux cents musulmans se rendent dans une église pour protéger les catholiques contre toute agression. En janvier 2015, des guirlandes de cœurs colorés sont posées aux portes des mosquées de Brest, puis de Nantes. On pouvait y lire : « nous sommes ensemble » ou « l’amour n’a pas de religion ». Le 21 février 2015, mille musulmans forment une chaîne humaine autour de la synagogue d'Oslo, pour protéger leurs frères juifs de toute atteinte terroriste. Et c’est un mécréant, totalement athée, qui s’en réjouit !
La honte de l’Europe? Pas partout!
Nos courageuses nations, championnes des droits humains, viennent encore d’atteindre un nouveau record : avec les 800 victimes du 18 avril, c’est 1.700 réfugiés qui se sont noyés, depuis le début de 2015, en fuyant l’Afrique, pour tenter de trouver l’hospitalité en Europe. Ils meurent devant nos yeux. Et nous sommes bien passifs. En 2014, une pétition avait obtenu plus de 200.000 signatures pour protester contre le martyr d’un chat, filmé sur internet. L’agresseur avait été, à juste raison, poursuivi en justice. Mais, qu’est-ce qui justifie
Sauvons l'élite !
A défaut de provoquer l'hostilité du monde des banques et du capitalisme financier qu'il ne cesse de faire fructifier, ce gouvernement aura fait réagir, depuis trois ans, les milieux les plus réactionnaires sur des réformes de société. Après le mariage pour tous et l'égalité entre filles et garçons qui déclenchèrent l'hystérie collective des milieux intégristes, voilà les cris d'orfraie, face au projet de réforme des collèges. Nous ne rentrerons pas ici, dans le débat : vaut-il mieux faire pratiquer deux langues à 16 % des élèves, dès la
Hypocrisie française
Alors qu’on est passé, entre 2010 et 2015, de 1,2 à 1,5 millions de consommateurs occasionnels de cannabis et de 550.000 à 700.000 consommateurs quotidiens, notre pays n’a qu’une réponse : 100.000 interpellations annuelles, pour simple consommation. Sur le front de la toxicomanie, un espoir, toutefois : le vote de l’article de loi imposant des paquets de cigarettes à l’apparence neutre et cet autre article officialisant l’expérimentation de salles de consommation à moindre risque, gérée par une équipe pluridisciplinaire. Ces espaces doivent
Chloë
Vous avez neuf ans et vous jouez avec vos copains et vos copines. Et il faut que vous croisiez le chemin d’un prédateur qui vous enlève, vous viole et vous tue. Ce qui s’est passé à Calais est effroyable. A cette annonce, l’horreur s’est emparée de tout un chacun. Pourquoi ? C’est la première question qui a fusé. Mais, comment nommer l’innommable et expliquer l’inexplicable ? Puis est venue la question : comment aurait-on pu éviter un tel crime ? On a tout de suite cherché des responsabilités. Le principal suspect était sorti de prison
Nous étions 2.500
En ce jeudi 2 avril pluvieux, nous avons marché en hommage à Jacques Gasztowtt : travailleurs sociaux de tous les secteurs de l’action sociale, cadres, étudiants, formateurs et quelques usagers. Jamais, nous nous étions retrouvés si nombreux dans la rue et nous aurions tant souhaité ne jamais avoir cette occasion. A l’émotion se sont mêlées la révolte et la colère. Tout au long du parcours, les langues se sont déliées, après s’être trop longtemps contenues : « Jacques ne faisait pas son métier, pour terminer comme cela » avait réagi un de
Stéréotype
Il est coutumier, au café du commerce, d’affirmer que l’on retire un enfant à sa famille, essentiellement, en raison de sa pauvreté. Régulièrement, ce cliché refait surface. Le 27 février, c’était au tour de Laurence Rossignol, Secrétaire d’État chargée de la Famille, de ressasser cette idée reçue. « Dans le placement des enfants, cela peut être des défaillances économiques, des moments de grande pauvreté, ou des parents malades » Le problème, c’est que ce poncif est totalement faux. C’est ATD Quart monde qui a donné, en premier, corps à cette
Agression mortelle
Qu’il est terrifiant d’évoquer le meurtre d’un éducateur spécialisé, dans l’exercice de son métier. Il travaillait en protection de l’enfance et a été mortellement poignardé par un père venant exercer son droit de visite sur son enfant de quatre ans. Qui d’entre ses pairs, en apprenant cette information ne s’est pas remémoré les situations qui auraient pu mal tourner ? Combien de fois ne sont-ils pas passés à côté d’un drame potentiel ? Ils sont nombreux ces parents incapables de mesurer leur destructivité à l’égard de leur enfant et prenant
François, le père fouettard
On le pensait attentif aux droits humains. On le croyait ouvert aux relations pacifiées au sein de la famille. Chassez le naturel, et voilà le vieil autocrate du Vatican lâchant une prodigieuse ânerie. « Un bon père sait attendre et pardonner mais aussi corriger avec fermeté. Il n'est ni faible, ni laxiste, ni sentimental (…) Une fois dans une réunion, j'ai entendu un père déclarer : ’’ je dois parfois frapper un peu mes enfants. Mais jamais sur le visage pour ne pas les humilier’’. Cela, c'est beau, il a le sens de la dignité. Il doit punir