Bonne année 2021 !

L’année 2021 sera-t-elle aussi calamiteuse que la précédente ?

Convenons que la fin 2020 a été à l’image de son début, cumulant toute une série d’exploits qui méritent la remise d’un certain nombre de médailles.  

Et tout d’abord, la médaille des bras cassés attribuée à notre technocratie politico-médicale qui a quand même réussi le record de se planter trois fois face à la pandémie. La première fois, en liquidant les stocks de masques et en mentant éhontément sur leur inefficacité, pour camoufler leur choix de les détruire massivement. Puis, vint le tour des tests antigéniques à la fiabilité chaotique dont le délai de résultat pouvait aller jusqu’à cinq jours au mois de septembre. Jamais deux sans trois, dit le proverbe. Et de trois : cette fois-ci, ce fut le cafouillage des vaccins. Alors que cinq jours après le top-départ, l’Allemagne avait vacciné 165 575 personnes, notre pays en cumulait laborieusement 332 ! L’impéritie continue. Et il ne semble pas qu’elle soit prête à s’interrompre. Après tout, on ne change pas une équipe qui perd : l’élite technocratico-politique qui n’a eu de cesse, depuis vingt ans, d’éreinter le système de santé français n’a aucune raison d’en rester là. Elle continue son œuvre de destruction des services publics conforme au dogme néo-libéral qu’elle a adopté et que rien en semble faire vaciller. 

Puis, vient la médaille du cynisme. Elle peut être accordée à la justice grecque qui vient d’inculper le père de Yahya, petit Afghan de 5 ans, noyé lors d’une tentative pour traverser la Méditerranée. Que lui reproche-t-on ? Une « mise en danger de la vie d’autrui » et un « abandon d’enfant » ! Ce ne sont pas ces Etats européens qui ont détourné la tête alors que plus de 20 000 réfugiés se noyaient en Méditerranée qui auraient donc des comptes à rendre pour non- assistance à personne en péril, mais les familles qui prennent la fuite sur de frêles esquifs, pour fuir la guerre, la misère et la mort. Si elles ne se noient pas elles-mêmes, comme 20 000 de leurs prédécesseurs, elles devront être jugées. Va-t-on inculper aussi cette mère : https://dai.ly/x7xgh93 ?

Poursuivons avec la médaille du mensonge attribuée à cette infox qui nous a fait croire à une soi-disant victime de cet horrible racisme antiblanc qui terrorise les populations gauloises de notre pays. Rendez-vous compte, mon brave monsieur, un jeune homme qui ne peut qu’être du bon côté, puisqu’il fêtait noël a été passé à tabac non seulement parce qu’il est musulman, mais aussi parce qu’il est fils de policiers. Et Gérald Darmanin (qui n’en rate pas une) de s’enflammer : « pas de place pour le racisme d’où qu’il vienne » Mauvaise pioche ! Car le procureur a démenti cette version, révélant qu’il s’agissait là d’un simple pugilat entre jeunes, sans rapport avec la profession des parents et encore moins avec leur confession musulmane. Après que Jean François Copé ait fait tremblé la nation tout entière, en 2012, en révélant qu’« il est des quartiers où les enfants ne peuvent pas manger leur pain au chocolat car c'est le ramadan », voilà le coup du pauvre musulman martyrisé parce qu’il fêtait noël qui tombe à l’eau !

Enfin, remettons la médaille du mépris de classe à ces experts néolibéraux qui ont déconseillé au gouvernement (qui, bien sûr, s’est empressé de suivre leur avis) de ne pas aller au-delà de la revalorisation automatique du SMIC au 1er janvier. C’est vrai que payer 50 cents de plus par jour les salariés ayant les plus basses rémunérations aurait risqué de précipiter dans l’abîme l’économie française déjà mal en point. Si l’on veut préserver la réputation de notre pays et envoyer un signal fort aux investisseurs internationaux, il convient de faire des efforts. « En France, vous pourrez continuer à exploiter la main-d’œuvre, puisque le salaire minimum n’augmentera que dans de faibles proportions. Venez sans crainte, vous aurez la garantie de bénéficier de dividendes élevés. » Heureusement, qu’on n’a pas tenu compte de tous ces discours tenus pendant le confinement sur ces métiers essentiels se dévouant pour tout le monde qu’il faudrait quand même penser à revaloriser un jour. Il y avait là de quoi faire fuir les riches ! Il manque juste un petit détail. On aimerait connaître le niveau moyen de rémunération de ce groupe d’experts dont la rigueur avec la misère des autres est si exigeante !

Si, si, il faut y croire : le monde d’après sera, sans aucun doute, bien meilleur que le monde d’avant !

Jacques Trémintin – Site de LIEN SOCIAL ■ 04/01/2021

 

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Comprendre la protection de l’enfance - Découvrez l’ASE comme jamais auparavant !

Ce livre démystifie l’Aide sociale à l’enfance (ASE) en répondant à 100 idées reçues. Plongez dans les aspects historiques, juridiques, sociologiques et psychologiques de cette institution essentielle. À travers les éclairages sur le fonctionnement, les objectifs, les limites et les évolutions de l’ASE, ce livre est une ressource précieuse pour tous ceux qui veulent en savoir plus sur cette administration clé de la protection de l’enfance. Découvrez les pratiques professionnelles, les défis quotidiens et les avancées de l’ASE à travers des réponses courtes, détaillées et précises.

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« Aujourd’hui à la retraite, Jacques Trémintin a accepté ce défi et il sait de quoi il parle, cette institution, il lui a consacré près de trente ans de sa carrière professionnelle. Il en connaît les arcanes, les moindres recoins. Il en connaît les hommes et les organisations, il a soutenu ses ambitions, s’est heurté à ses contradictions. Il a côtoyé tant d’enfants que ces enfants font désormais partie de lui. Il le dit lui-même, il s’est trompé parfois, il a essayé souvent, mais jamais il n’a triché. » (Extrait de la préface de Xavier Bouchereau, ancien éducateur spécialisé en AEMO, chef de service éducatif)

 « 100 idées reçues sur l’aide sociale à l’enfance » Jacques Trémintin, Éd. EHESP, 2024, 313 p.

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« Bienvenue sur le site de Jacques Trémintin, travailleur social qui n’a cessé d’écrire. Référent à l’aide sociale à l’enfance de 1992 à 2020, partie prenante de Lien Social de 1995 à 2023, contributeur au Journal du droit des jeunes de 1995 à 2017, pigiste dans le Journal de l’animation depuis 1999… l’accompagnement des enfants et familles, le maniement de la plume ou du clavier, l’animation de colloques ou de formations répondent au même plaisir de transmettre. Ce que fait aussi ce site, dont le contenu est à libre disposition à une seule condition : savoir garder son esprit critique et ne rien considérer d'emblée comme vrai ! »

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