Interviews (1994 à 2001)
Aymeric - Prison
« La prison, pour eux, c’est comme leur maison »
Le monde carcéral est dur et traumatisant. Loïk Le Floch Prigent -ex pédégé de la SNCF- a connu une détention de 6 mois. A sa sortie, il s’exprime dans le Nouvel Observateur et parle de ses nuits « hantées par les hurlements des détenus, en particulier ceux de nouveaux venus, sodomisés dès leur arrivée par leur compagnon de cellule ». Réactions outragées du directeur de la Pénitentiaire, menaces de grève de la part des gardiens ... Entre la prison «4 étoiles» que le bôf moyen se plaît à
Ladsous Jacques - Dérive libérale
« Non a toute dérive libérale »
Journal du droit des Jeunes: Une enquête réalisée auprès de professionnels du milieu ouvert par les XVème journées du CNAEMO fin 1994, a révélé que 91,3% d’entre eux étaient favorables à un code de déontologie et 71% à la création d’un Ordre des Travailleurs Sociaux à l’image des médecins et des architectes. Comment interprétez-vous ces résultats très spectaculaires ?
Jacques Ladsous: Je suis un peu surpris par ces résultats. Le secrétaire national du CNAEMO m’a écrit le 20 juin, en me disant que leur groupe
Van Keirsblick - Service du Droit des Jeunes
Lien Social: Vous vous positionnez du côté des usagers contre les Administrations et les Institutions, comment êtes-vous vécu par ces dernières ?
Benoît Van Keirsbilck: On ne se positionne pas contre les Administrations puisque dans un certain nombre de cas, on les aide à accomplir leur mission. On vise à faire en sorte que le droit des usagers soit respecté. La manière dont on est perçu est très variable. Il y a des endroits où notre intervention est très mal vécue: on est vraiment des empêcheurs de tourner en rond. Je pense notamment aux
Bartholomé J-P - Service du Droit des Jeunes
Qui mieux que Jean-Pierre Bartholomé, l’un des fondateurs du Service du Droit des Jeunes et actuellement Président de l’Association qui les fédère pouvait expliquer la dynamique, l’esprit et la philosophie de cette expérience hors du commun ?
Lien Social: A quels besoins et à quels manques le Service du Droit des Jeunes a-t-il donc répondu ?
Jean-Pierre Bartholomé: La Belgique comme la plupart des pays industrialisés ne pêche pas par un manque de services sociaux. Il y en a 36: une pièce pour chaque trou. Ils ont tous des compétences
Evin Claude - Exclusion
« L’homme politique n’est pas plus puissant que les autres pour apporter des réponses »
Claude Evin est ancien ministre de la Santé et des Affaires Sociales, Conseiller Général et Président de l’Association Communale de Prévention de la Délinquance de Saint-Nazaire.
Placer la lutte contre l’exclusion au coeur de la politique sociale nécessite de l’humilité de la part des hommes politiques et une modification du mode d’intervention des travailleurs sociaux.
La question de l’exclusion et de la fracture sociale se pose au coeur des problèmes
Cebula Jean-Claude - Placement familial
Le placement familial en pleine mutation ?
Evolution plus ancienne dans le secteur associatif, plus récente dans le secteur public. Jean-Claude Cébula (1) nous fait part des changements en cours dans le Placement Familial en France depuis quelques années.
Lien Social: Vous affirmez que le Placement Familial est en train de connaître actuellement sa révolution. Pouvez-vous expliquer en quoi ?
Jean-Claude Cébula: On est en train de prendre la dimension de ce que d’autres ont dit depuis un certain temps déjà, à savoir que le placement familial
Bocala Yann - Aide Sociale à l'Enfance
« Un éduc, c’est comme une béquille »
Yann Bocala est éducateur à l’Aide Sociale à l’Enfance. Nous l’avons interrogé sur sa pratique de la référence.
Lien social: Comment concevez-vous votre rôle de référent ?
Yann Bocala: À l’A.S.E., le cadre de notre travail est fixé soit par une décision de justice, soit par un contrat signé entre les parents et l’Inspecteur à l’enfance. C’est sur cette base que je suis désigné par mon service comme référent d’une situation. Dès cet instant, je rentre dans la vie d’un jeune et de sa famille. Je vais
Lemay Michel - Québec
Et chez nos cousins québécois ?
Que se passe-t-il de l’autre côté de l’Atlantique ? Un témoin prestigieux bien au courant du fonctionnement du travail social dans l’ancien et le nouveau continent nous éclaire.
Vous vivez actuellement à Montréal. Si vous deviez comparer la situation de l’Education Spécialisée au Canada et en France, quels sont pour vous les points forts et les points faibles de chaque pays ?
Michel Lemay: Le point fort au Canada, c’est sans conteste d’avoir bâti une méthodologie de l’éducateur qui soit transmissible. Ca a
Saint Blanquet M & Buhaud A - Québec
Aller de l’institution vers l’usager et non de l’usager vers l’institution!
Les méthodologies d’intervention en travail social se sont multipliées depuis 50 ans. D’abord inspirées du modèle médical, puis psychanalytique et enfin sociologique et psychosociologique, elles tendent vers une approche plus globalisante. Voulant se débarrasser à la fois de la dynamique de charité et d’apostolat et à la fois d’un simple rôle de normalisation, les travailleurs sociaux cherchent des techniques et des méthodes.
La technique de l’intervention sociale
Bouzidi Eric - Start'air
Lien Social: Dans vos communes que l’on peut désigner comme « périurbaines », il y a-t-il vraiment nécessité de lutter contre la délinquance ?
Eric Bouzidi: Il y a surtout nécessité de lutter contre le désoeuvrement des jeunes. Et donc par répercussion, on lutte de fait contre la délinquance ! Sur nos communes, il y a des lacunes en terme d’animation et d’activités en direction du public-jeune. Plus on retrouve des adolescents désoeuvrés et oisifs qui ne savent pas comment occuper leurs loisirs, et plus on les retrouve à perturber et à