Travail social
Éthique et accompagnement en travail social
DEPENNE Dominique, ESF, 2012, 144 p.
Voilà une réflexion d’une pertinence et d’une intelligence remarquables. Dominique Depenne découpe au scalpel son sujet et cisèle son argumentation, avec précision et force, en s’appuyant sur la pensée d’Emmanuel Levinas, de Georges Palente ou de Miguel Abensour. Son premier souci est de distinguer morale, déontologie et éthique. Il définit la morale comme un ensemble de valeurs délimitant le Bien du Mal, uniformisant les façons d’être et de penser, calibrant et nivelant les individus en des êtres
Cause toujours… De la parole dans le travail social
Le Sociographe n°37, janvier 2012, 128 p.
En se consacrant au thème de la parole, Le Sociographe s’intéresse à ce qui constitue l’un des outils de travail principal des professionnels du social, celui qu’ils utilisent en permanence face aux usagers. Mais, loin de se contenter d’une description didactique, la revue des IRTS, fidèle en cela à sa ligne éditoriale, déconstruit cet attribut, en lui redonnant toute son humanité. Commençons par reprendre la définition proposée. La communication orale est un acte phonatoire accompagné (ou non) d’un
Pédagogie sociale. Une pédagogie pour les éducateurs
OTT Laurent, Chronique Sociale, 2011, 101 p.
La pédagogie est souvent confondue avec le style adopté dans la transmission des connaissances, voire la méthode d’enseignement. Mais, elle ne peut ainsi être réduite à une seule technique utilitaire, car elle relève avant tout d’une exigence morale, sociale et politique. Elle se fonde sur trois activités inséparables, l’une de l’autre : transmettre, transformer et éduquer. L’auteur commence par identifier les multiples sources auxquelles elle a pu s’abreuver, à travers l’histoire. C’est d’abord un
Les non-dits du travail social. Pratiques, polémiques, éthique
BOUCHEREAU Xavier, érès, 2012, 227 p.
La lecture de l’ouvrage de Xavier Bouchereau produit une réaction paradoxale, les propos tenus pouvant tour à tour irriter ou séduire, passionner ou frustrer, rassurer ou déstabiliser. C’est que l’auteur ne cesse à la fois de recommander le doute et d’affirmer de fortes convictions, d’émettre de prudentes hypothèses et d’asséner des axiomes lacaniens, de dénoncer le psychanalysme et d’avoir recours au plus traditionnel des discours psychanalytiques. Reste une riche conceptualisation théorique articulée à
Éducation et démocratie. L’expérience des républiques d’enfants
AVET Romuald et MIALET Michèle, Ed. Champ Social, 2012, 158 p.
« Il n’y a plus de discipline à l’école » , tel est le refrain dont on nous rebat les oreilles. Pourtant, ce n’est pas tant l’autorité qui est en faillite, que l’autoritarisme dominateur. Ce n’est pas tant l’obéissance qui est en cause, que le pouvoir arbitraire. Ce n’est pas tant la contrainte qui pose difficulté que l’injonction par la soumission. Depuis que le sujet du roi est devenu citoyen, l’autorité doit être légitime, l’obéissance doit être librement consentie et la
L’année de l’action sociale 2011
Social et médico-social : les nouvelles règles du jeu
GUEGUEN Jean-Yves (sous la direction), Dunod, 2011, 162 p.
Toujours aussi passionnantes ces livraisons qui égrènent, d’année en année, la rétrospective des enjeux de l’action sociale. L’édition 2011 revient sur l’appropriation des réformes qui ont bousculé le secteur les années précédentes. La Direction de la Solidarité et de la Cohésion Sociale qui a succédé (entre autre) à la DGAS, a pris ses marques, répartissant son activité entre trois pôles (les politiques sociales et
Malaise dans la relation. Des sentiments dans le travail social
SCHMITT Guy (sous la direction), Le Sociographe n°36, septembre 2011, 128 p.
Il est de coutume de considérer que la valeur économique accordée à une activité professionnelle serait inversement proportionnelle aux sentiments qui lui sont attachés. On ne travaillerait bien que dans une relation désaffectivée à l’autre, débarrassée de toutes les émotions parasites. Or, ce sont ces mêmes sentiments à l’égard d’autrui qui constituent le soubassement de toute relation d’aide. Ce paradoxe est au cœur du malaise des professions sociales. On ne peut
Autorité et démocratie. La Maison d’enfants à caractère social
BOLLUT Stéphane, L’Harmattan, 2010, 234 p.
On a coutume d’affirmer que les Maisons d’enfants à caractère social seraient en crise de légitimité. Stéphane Bollut affirme ici qu’il s’agit d’une problématique bien plus complexe et globale et que les difficultés des MECS ne sont que l’expression d’une anomie sociétale bien plus systémique. Ces établissements, créés par des associations souvent confessionnelles (catholiques à l’ouest, protestantes à l’est), sont les héritiers non des colonies pénitentiaires ou des maisons de correction, mais bien
Engagez vous, qu’ils disaient. Histoire des services des droits des jeunes
WALFISZ Jean-Claude, Ed. Jeunesse et droit, 2011, 148 p.
Dans les années 60, la justice des mineurs reste en Belgique, comme dans beaucoup d’autres pays, très paternaliste. Les petits arrangements avec le droit sont légions. Ainsi, du détournement de cette disposition légale qui permet d’incarcérer un jeune durant quinze jours, s’il n’y a pas de solution alternative : pratique, quand on veut placer en détention des ados un peu trop remuants. Jeune assistant social auprès du Tribunal de la jeunesse, Jean-Pierre Bartholomé se rebelle contre
Le rire du travailleur social. Pratiques de l’humour. Humour de la pratique
MOREL Didier (coordination), Le Sociographe n°33 ; septembre 2010, 128 p.
L’exercice du métier de travailleur social exige de ne pas tout prendre au sérieux, ni au pied de la lettre. Aussi, la question qui traverse le numéro 33 du Sociographe n’est-elle pas « y a-t-il une place pour l’humour dans le travail social ? », mais bien plutôt : « peut-on concevoir une approche relationnelle, sans humour ? ». Encore faut-il savoir de quel rire on parle, tant celui-ci peut être autant salvateur que destructeur. Si l’humour est finesse et esprit, il