Travail social
Un métier presque ordinaire - Paroles d’aides à domicile
BRICKA Blandine, Éd de l’Atelier, 2018, 159 p.
Voilà un métier qui souffre d’un intolérable manque de considération. Pourtant, confronté à la maladie, à la dépendance, à la fin de vie et à la mort, il déploie une impressionnante faculté d’observation et d’adaptation au fonctionnement singulier des personnes qu’il accompagne. Qui mieux que des professionnel(les) l’exerçant pouvaient décrire fidèlement leur quotidien ? En leur donnant la parole, Blandine Bricka rend hommage à leurs qualités hors-du-commun. Certes, travailler comme aide à
Derrière vos portes. Coulisses d’un service d’aide à domicile
MOUCHENIK Dafna, Éd. Michalon, 2018, 258 p.
Quittant un poste de fonctionnaire dans une commune, Dafna Mouchenik a décidé de créer à 31 ans sa propre entreprise d’aides à domicile. Pas vraiment pour faire des bénéfices. Reconnaissant n’avoir aucune compétence en gestion, elle finira par recruter un comptable, après avoir compris qu’à force de négliger les factures impayées, elle n’allait plus pouvoir continuer à payer ses quatre-vingt salariés. Non, ce qui l’intéresse, c’est de prendre soin des petites gens, ceux qui se montrent si
Les aides à domicile. Un autre monde populaire
AVRIL Christelle, Éd. La Dispute, 2014, 290 p.
Il manquait une étude sociologique sur ce monde habituellement laissé dans l’ombre de l’aide à domicile. Christelle Avril a comblé cette carence, en s’appuyant sur une vaste enquête de terrain au cours de laquelle elle a pu observer, dialoguer et même exercer ce métier. Fortes de 30 000 salariées dans les années 1970, elles sont aujourd’hui plus de 500 000 à intervenir auprès des personnes âgées. Mais, cette notable croissance n’a pas remis en cause la précarité dans laquelle cette fonction
Philosophie et éthique en travail social
MERLIER Philippe, Éd. EHESP, 2020,188 p.
Tant qu’à choisir, Philippe Merlier renoncerait à la bientraitance (qui s’aligne sur des normes de bonne pratique) pour la bienfaisance (faire le bien d’autrui). Mais, plutôt que la bienfaisance, il opterait pour la bienveillance (veiller au bien d’autrui). Et au lieu de la bienveillance, il préfèrerait la bienveuillance (vouloir son bien). Bienvenue en philosophie ! Ce livre décortique bien des concepts que véhiculent les codes et chartes éthiques. Après l’avoir lu, le lecteur ne pourra plus les
Sociologie de l’intervention sociale
ASTIER Isabelle et MEDINI Arezki, 2019, Éd. Armand Colin, 174 p.
Jusqu’aux années 1970, le modèle social français de l’Etat providence a nourri l’ambition de libérer la société du besoin, en s’appuyant sur une dualisation : les assurances sociales bénéficiant aux citoyens ayant cotisé et la solidarité nationale destinée à soutenir les populations envers qui un devoir d’entraide s’imposait. Une mutation majeure est intervenue, quand les droits individuels ont été hissés au rang de valeur centrale. Ces droits privés ont établi une
Introduction à la démarche éthique dans le travail social
BONJOUR Pierre, Éd. Erès, 2017, 242 p.
Avec ses soixante-trois textes, notre pays n’est pas avare en références déontologiques. Pour s’y retrouver, il faut distinguer la morale (qui est un rapport de soi aux autres) de l’éthique (qui est un rapport de soi à soi). Mais, il faut aussi éviter de réduire l’éthique à un objet aux contours nets et définitifs, ce qui en ferait le guide spirituel infaillible d’une idéologie dogmatique. Parce qu’il y en a pléthore : éthiques de discussion, de conviction, de responsabilité, de situation, positive
Pratiques d’orientation clinique en travail social
PONNOU Sébastien et NIEWIADOMSKY Christophe (sous la direction), Éd. L’Harmattan, 2020, 300 p.
A pratique basée sur des données probantes, qui nous vient du monde anglosaxon, a pour ambition de passer en revue la littérature spécialisée pour identifier les thérapeutiques les plus ajustées à une pathologie donnée. La tentation d’appliquer cette méthode au travail social colle aux valeurs de performance et de réussite qui visent à sa rentabilisation et à la baisse de ses coûts. Une telle démarche est aux antipodes de la polysémie qui
Le pair-aidant : un nouvel acteur du travail social ?
BONNAMI Alain, Éd. ESF, 2019, 185 p.
Les travailleurs sociaux sont le plus souvent titulaires d’un diplôme d’État. Pourtant, un nouveau partenaire est dorénavant fondé à intervenir : l’usager qui soutient un autre usager. La pratique n’est pas nouvelle, prenant ses racines dans la tradition du Self-help, cette solidarité entre personnes confrontées aux mêmes difficultés que l’on retrouve dès les épidémies du moyen-âge. Mais, c’est avec les Alcooliques anonymes, créés en 1935 aux USA, qu’émerge la notion moderne de pair-aidant. Celle
L’interdisciplinarité au service du travail social
ALLIERES Gilles, SAINT ANDRE Stéphane, Ed. Chronique Sociale, 2019, 166 p.
Le travail en partenariat est devenu la dernière injonction à la mode. Voilà un ouvrage essentiel qui, en écartant l’écume, lui préfère une conceptualisation fertile, illustrée par une application innovante. Le travail social n’étant pas un univers de l’entre-soi, de l’unilatéralité et de renfermement, il est intrinsèquement appelé à pulvériser les cloisons entre les disciplines humaines qui l’alimentent. Entre la mono-disciplinarité stérile qui a pu s’imposer et la
Vous avez dit "usager" ?
JANVIER Roland, Éd. ESF, 2018, 163 p.
L’action sociale est prise aujourd’hui dans des évolutions sociétales majeures qui l’amènent à se transformer radicalement. Elle est de plus en plus poreuse aux sirènes lucratives et concurrentielles, sous l’influence de l’antienne néolibérale qui cherche à éradiquer toutes les formes instituées au profit de la libre initiative des individus. D’un côté, des technophiles qui multiplient les outils permettant de placer l’« usager au centre », en étant persuadés que la solution à tous les problèmes consiste