ACTION SOCIALE ET ÉDUCATIVE
La petite fille numéro 624
TER Colette et WILLIAME Didier, Ed. Quart Monde, 2016, 46 p.
Son père est décédé, quand sa mère était hospitalisée. Elle et ses douze frères et sœurs ont été emmenés par la DDASS. On leur a fait croire qu’ils allaient visiter un château. Quand ils ont voulu rentrer chez eux, le soir, ce n’était plus possible. C’était en 1965. Colette Ter avait quatre ans. L’enfer durera jusqu’à ses 16 ans. « Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter çà ? », s’interroge l’enfant. Elle a connu le cachot quand elle faisait des bêtises et l’obligation de ré
Vérités plurielles. Confiés à l’aide sociale à l’enfance, quatre jeunes témoignent
CORON Guillaume, Ed. L’Harmattan, 2016, 97 p.
Il sont réguliers ces livres-témoignages de jeunes qui ne sont pas toujours très tendres avec les institutions et les éducateurs qu’ils ont côtoyés. S’il n’est pas question de remettre en cause leurs récits, celles et de ceux qui les rapportent exprimant là leur vérité, ce ne peut pour autant être la seule vérité qui dirait l’unique réalité des placements. Guillaume Coron, chef de service d’un foyer de l’enfance, a décidé d’initier un travail d’écriture avec quatre jeunes adultes, âgés de 20 à 22
Philosophie sociale. Une philosophie pour tous les acteurs sociaux et éducatifs
OTT Laurent, Ed. Chronique Sociale, 2016, 160 p.
La somme que nous propose ici Laurent Ott est au croisement de son doctorat de philosophie et de sa longue et riche expérience en tant qu’éducateur spécialisé, instituteur, animateur socioculturel et militant de terrain. Revisitant toute une série de concepts qu’il éclaire de sa vision d’une philosophie sociale, outil qu’il veut mutualiser, l’auteur ne recherche pas le consensus. Il préfère bousculer les évidences, afin d’enrichir la pratique d’une conceptualisation théorique. Aux réflexions
Lieux de vie et d’accueil. Réhabiliter l’utopie
MINART Jean-Luc, Ed. érès, 2013, 224 p.
Passé, présent et futur des lieux de vie et d’accueil font l’objet sous la plume de Jean-Luc Minart d’une synthèse particulièrement bien conçue, à même d’apporter les éclairages que le lecteur chercherait sur cette approche éducative. C’est dans les années 1970 qu’émergent ces espaces atypiques, dont l’égérie (Ferdinand Deligny) est longuement présentée par l’auteur. Fruit du refus du traitement coercitif de la folie et des déviances, de la méfiance des scléroses professionnelles et de
La contre productivité des institutions socio-éducatives. De l’émancipation à l’assignation
BOUHOUIA Tahar, Ed. L’Harmattan, 2015, 141 p.
S’appuyant sur le cheminement d’une association de prévention spécialisée de la région parisienne, Tahar Bouhouia jette un regard lucide et inquiet sur le travail des éducateurs de rue fondé depuis l’origine sur trois principes : l’absence de mandat, l’anonymat et la libre adhésion. L’institutionnalisation toujours refusée et combattue s’est progressivement imposée à eux, sous la pression de tutelles exigeant un fonctionnement lisible et visible. L’autogestion en place depuis la création du
Les controverses du travail social en France et en Allemagne. Par delà les idées reçues
MULLER Béatrice, MICHON Bruno, SOMOT Blandine (sous la direction), Ed. L’Harmattan, 2015, 251 p.
Pour être voisin, la France et l’Allemagne ont chacune une histoire et une culture différentes marquées par la puissance du centralisme jacobin pour la première et le fédéralisme articulé au principe de subsidiarité pour la seconde. L’hexagone fonctionne dans une logique descendante, l’initiative venant du haut, quand l’État central intervient uniquement en cas de carence du pouvoir local dans la culture germanique. Aussi, comparer leur action
Le logis, une expérience éducative choc
RAY Marie-H., Auto-Edition, 234 p.
S'il est un hommage parmi les plus précieux qui puisse être rendu à un éducateur, c'est bien celui des enfants qu'il a accompagnés. Marie-Hélène Ray fut l'une des pensionnaires du Logis, foyer pour adolescent(e)s de la région d'Annecy fondé en 1955. Elle a mis trois ans à reconstituer l'histoire de cet établissement. Elle le présente dans cet ouvrage, aux côtés de quarante quatre autre anciens pensionnaires ou professionnels qui ne tarissent pas d'éloges sur ce qu'ils y ont vécu. Le fil rouge qui traverse
L’empowerment, une pratique émancipatrice?
BACQUÉ Marie-Hélène et BIEWENER Carole, Ed. LaDécouverte/poche, 2015, 175 p.
Voilà un livre bienvenu pour clarifier un peu ce concept d’empowerment qui a déclenché, depuis son arrivée en France dans les années 2000, autant d’engouement que de rejet. Perspective radicale d’émancipation ou nouvelle expression de la doxa néo-libérale ? Les auteurs font le tri dans la polysémie et le flou conceptuel de cette notion. La traduction française du mot est incertaine et insatisfaisante : « affiliation », « pouvoir d’agir », « puissance d’agir »
L’analyse de la pratique: à quoi ça sert?
DUVAL-HERAUDET Jeannine (sous la direction), Ed. érès, 2015, 403 p.
« L’analyse de pratique » est un mot valise désignant de multiples méthodologies. Jeannine Duval-Heraudet présente celle qu’elle anime comme une supervision. Sa démarche est lumineuse. La personne accompagnée fait ressentir à l’intervenant la colère, la peur, le rejet, l’abandon, l’impuissance qu’elle ressent. C’est parce qu’il est ainsi touché par des éprouvés et des affects, des émotions, des désirs et des angoisses partagés que l’accompagnateur peut entrer en relation
L’évaluation du travail social : une nécessité impossible?
MORMESSE Marie, Ed. L’Harmattan, 2015, 161 p.
La prétention néo-libérale à vouloir imposer au travail social une évaluation quantitative à travers des objectifs quantifiables a déjà fait l’objet de nombreuses contestations théoriques. L’ouvrage de Marie Mormesse reprend ces critiques en les appuyant sur une analyse de terrain au coeur du service social de l’assurance maladie. Profondément réorganisée, l’action qui s’y déploie dorénavant est soumise à l’obligation de rentabilité et de performance. Des managers la soumettent à des scores