EN SOUFFRANCE
Communautarisme. Enquête sur une chimère du nationalisme français
DHUME-SOUZOGNI Fabrice, Ed. Demopolis, 2016, 226 p.
Le mot communautarisme est récent, entrant dans le Larousse en 1997 et le Petit Robert en 2005. Entre 2005 et 2006, son occurrence dans les moteurs de recherche a été multipliée par sept ! Ce terme ne recouvre en réalité qu’une fiction et non un fait social précis ou une réalité factuelle. Plus on l’utilise, plus il est supposé exister, constituant une prophétie auto-réalisatrice. Pour Fabrice l’auteur, cette expression appartient au langage du groupe majoritaire qui se veut détenteur de la
Ces enfants d’immigrés qui réussissent
BOUCENNA Boussad, Ed. L’Harmattan, 2016, 229 p.
Les études fourmillent pour analyser l’échec scolaire, la délinquance ou les problèmes d’intégration des jeunes issus de l’immigration maghrébine, mettant en exergue leur situation précaire et les difficultés qu’ils rencontrent dans l’ascension sociale. Par contre, il n’y en a guère pour décrire la réussite de ceux qui s’en sortent. Boussa Boucenna vient combler ce vide à travers une recherche identifiant les facteurs ayant favorisé leur insertion. Qu’est-ce qui leur a permis d’émerger, en
Nos intelligences multiples. Le bonheur d’être différent
SCHOVANEK Josef, Ed. de L’observatoire, 2018, 187 p.
L’auteur dresse ici un acte d’accusation contre une société obnubilée par la quête de l’isotropie au détriment de l’hétérogénéité et de la standardisation au préjudice de la diversité. Avec, pour commencer l’assimilation des nombreuses intelligences à sa seule forme linguistique, puis mathématique. Mais aussi de cette diversité linguistique qui ne cesse de se réduire d’année en année, comme peau de chagrin. Naguère, l’humanité disposait d’une foule de divinités, chaque être humain trouvant
Paroles de Sourds. À la découverte d’une autre culture
BELISSEN Patrick, Ed. La découverte, 2018, 271 p.
Comment ne pas être sensible à l’amertume et à la révolte de ces six témoins Sourds qui décrivent, à travers le récit de leur vie, l’ostracisme qu’ils ont subi pendant tant d’années de la part du monde des entendants ? Tout commence avec le congrès de Milan décrétant en 1880 que l’expression verbale doit être la seule règle et qui bannit en conséquence tout usage de la langue des signes, mise au point par l’Abbé de l’Épée. La tyrannie des médecins et des rééducateurs oralistes s’imposera
Le handicap et ses empreintes culturelles. Variations anthropologiques (3)
GARDOU Charles (sous la direction), Ed. érès, 2017, 322 p.
L’imaginaire a toujours permis de penser ce qui semblait excéder la raison. Chaque culture a élaboré des scénarios venant donner du sens à l’imperfection humaine : ici la colère des Dieux, l’action de génies, d’esprits maléfiques ou d’ancêtres malveillants ; là, le résultat de la transgression d’un tabou, d’une impureté ou d’un acte de sorcellerie. La vingtaine de chercheurs réunis par Charles Gardou nous propose un tour du monde des croyances, mythes et superstitions que chaque
Le handicap dans notre imaginaire culturel. Variations anthropologiques (2)
GARDOU Charles (sous la direction), Ed. érès, 2015, 361 p.
Les concepts, catégories et schémas de pensée, les discours savants, professionnels ou profanes portant sur la fragilité humaine, la part de l’irrationnel ou du sacré, les conceptions du normal et de l’anormal, les croyances et vérités admises dans les systèmes explicatifs sur le handicap… n’existent pas hors sol culturel et historique. Les treize chercheurs, sollicités par Charles Gardou, l’illustrent à travers un voyage effectué aux quatre coins de notre pays. Dans les monts du
La clinique de la mondialité
DERIVOIS Daniel, Ed. De Boeck, 2017, 206 p.
En tant qu’être humain, nous sommes tous fondamentalement frappés d’interculturalité, de pluralité et de diversité. Si les uns abordent le monde par le local et d’autres par le global, tous sont immergés dans le « glocal », contraints d’écouter les battements de l’intime dans le cœur universel de l’humanité. Si certains découvrent la société à travers le prisme de l’individu et d’autres à travers le groupe, les grilles d’interprétation sont en train de se métisser et de s’hybrider en articulant
Vaincre nos peurs et tendre la main. Mobilisons-nous pour les exclus
LE BLANC Guillaume, Ed. Flammarion, 2018, 105 p.
La qualité de l’accueil des migrants permet de mesurer la santé démocratique d’un pays. À cette aune, la France est loin d’être championne. La violence policière qui tente de décourager les flux migratoires s’intègre à une politique cherchant à invisibiliser les migrants et à expulser ceux qui se montrent trop voyants. Au mauvais pauvre vivant passivement des allocations, s’est rajouté l’épouvantail de l’envahisseur venant prendre le travail de l’européen et menacer sa culture. Tout juste
Dehors
MOIX Yann, Ed. Grasset, 2018, 363 p.
Il faut lire Yann Moix. Roi de la métaphore, de la périphrase et de l’anaphore, l’auteur s’en prend à tous ceux qui persécutent ces réfugiés dormant sous la pluie et dans le froid, subissant les exactions des policiers qui les gazent, les matraquent et lacèrent leurs tentes. Il les égratigne, il les admoneste, il les étrille ces politiques qui ne savent opposer que cynisme et veulerie face à ces hommes, ces femmes et ces enfants qui ont survécu à l’horreur des naufrages, à l’épuisement des marches, au
Frères migrants
CHAMOISEAU Patrick, Ed. du Seuil, 2017, 137 p.
Métèques congénitaux, apatrides spontanés, intouchables ou parias immanents déchus de toute appartenance, des milliers de personnes périssent et dépérissent en bordure des villes et des États de droit. Est-ce du lyrisme, de la poésie ou une pure émotion ? Patrick Chamoiseau nous livre ici un texte magnifique, véritable hymne à l’humanité. Naïfs volontaires, nous pensions avoir atteint un inaltérable degré de sérénité, la barbarie étant d’un autre temps, explique-t-il. Les morts massives en